L’imagination est plus importante que le savoir. Albert Einstein
Sous formes d’aphorismes ou de fragments, ces incitations sont des citations inspirées à l’auteur par l’esprit du temps pour l’inciter, avec ses lecteurs, à la méditation, à la réflexion... et à l’action.
La modernité tardive n’est rien d’autre que la fascination des apparences et la haine du mystère où elles s’originent.
Et pourtant, la vérité est enfouie sous ce tremblement de taire qu’est le mystère.
Parce qu’il échappe toujours à toute définition, le mystère est irréductible.
L’ego a si peur de l’inconnu qu’il n’a de cesse de donner au mystère le visage familier du hasard.
Ne laisse aucune chance au hasard, cet autre nom de l’ignorance.
La Poésie est cette trace en nous de l’indicible qui refuse d’être réduit aux limites de notre ignorance.
La tragédie de l’homme moderne consiste à vouloir expliquer l’ineffable et à mesurer l’infini.
Le monde moderne est apoétique : rivé aux apparences comme une chèvre à son piquet.
La vraie misère est celle des vies sans mystère où l’on cherche à l’extérieur de soi la richesse qui est à l’intérieur.
Le savant cherche à prouver, le poète à éprouver.
Il faut avoir fait ses preuves avant d’éprouver et de comprendre le langage commun de l'énergie qui s'exprime à travers sensations et émotions, intuitions et inspirations.
Le savant analyse les apparences que le poète transfigure.
Si le poète transfigure la réalité, c’est pour l’accorder au Réel dont elle est la manifestation.
L’intuition est à l’œuvre et la pensée au travail.
Là où la pensée applique des mécanismes, l’intuition participe à un organisme.
Un monde où la raison domine l’intuition est un monde où la machine aliène la vie.
Un scientifique qui donne des leçons sur la spiritualité est aussi crédible qu’un curé qui en donne sur la sexualité.
Comme le moine perçoit toute femme comme une tentatrice dont il se protège par la prière, le savant perçoit tout mystère comme une tentation dont il se protège par une équation.
Il n’est qu’une manière d’honorer la technique, c’est la remettre à sa place, au service de la raison qui l’a conçue. Il n’est qu’une manière d’honorer la raison, c’est la remettre à sa place, au service de l’Esprit qui la transcende.
La pensée abstraite trahit toujours l’immensité.
Etre inspiré c’est retrouver en soi l’intensité du souffle au service de l’immensité.
Le temps est une mesure. La durée, une intuition.
Le langage de l’intuition est celui de l’intensité.
L’intensité est irréductible à toute explication.
Tout faire pour ne rien faire qui soit déconnecté de l’Esprit.
Le désir se nourrit de mystère, le mystère de distance et la distance de respect.
L’esprit est ce maître de sagesse et la sagesse cette maîtresse de maison qui, l’un et l’autre, nous apprennent à habiter notre vie comme un espace de création.
Accorder en soi l’immensité de l’espace et l’intensité de la durée.
Le bonheur n’est ni dans le pré, ni dans le présent mais dans une présence inspirée qui transcende l’espace-temps.
L’aphorisme doit être est le point inaugural d’une réflexion. Un point c’est Tout.
L’intuition utilise la concision comme un tremplin pour élever la pensée.
Le sentiment de finitude est la trace laissée dans notre humanité par une finalité qui la transcende.
L’activisme est bien souvent le masque de l’inertie : tout faire pour éviter l’essentiel.
L’imagination au pouvoir c’est toujours l’imagination au service du pouvoir.
Le pouvoir de l’imagination est subversion de tous les pouvoirs.
Beaucoup sont hantés par ce dont ils ont hérité.
Nombre de vies paient de lourds impôts sur les revenants.
Le rêve anime la révolte contre la tyrannie des apparences.
Percevoir c’est déjà interpréter.
Le sens de la vie c’est l’association.
La liberté est un concept aliénant dans la mesure où il fixe de manière abstraite ce processus dynamique et concret qu'est la libération.
Un penseur qui attend la reconnaissance d’un monde en décomposition ressemble à un charognard qui attend d’un cadavre sa perpétuation.
Intégrer en soi toutes les couleurs du spectre de la conscience, c’est réconcilier Freud et Bouddha. C'est associer « Là où est le ça, le Je doit advenir » (Freud) et « Là où est le Je, le Soi doit advenir» (Bouddha).
Quand l’épistémologie définit les règles de la connaissance et l’éthique, celles de la reconnaissance, l’esthétique introduit l’exception visionnaire qui subvertit ces règles pour en inventer de nouvelles.
La guerre du goût se fait à coup de canons esthétiques.
Tout auteur est la mère porteuse d’une œuvre née de l’union entre son âme et son esprit.
Le degré d’évolution d’un être humain se mesure à la conscience qu’il a de sa responsabilité envers les siens et l’humanité, la planète et le Kosmos.
Celui qui va à la chasse perd sa place d’être humain, à moins qu’il n’en ait besoin pour subsister. Le degré d’évolution d’une civilisation se mesure aussi à la place qu’elle accorde à la vie animale.
Si certaines vérités sont bonnes à dire, d’autres sont à contredire quand elles deviennent bonnes à tout faire au service de l'illusion.
Si le pouvoir attire autant les médiocres et les malades c’est que, faute de se gouverner soi-même, on cherche à compenser son impuissance en gouvernant les autres.
Donner des limites c’est toujours proposer une forme.
L’étrangeté est le sentiment d’une modernité où l’on se sent en exil, étranger à soi-même et au monde. La plénitude est le sentiment de la cosmodernité où l’on se sent en évolution, intégré au milieu et au Kosmos.
Ne pas confondre l’immuable et l’inerte. Le premier est le moteur spirituel de l’évolution. Le second en est le frein matériel.
Le Dieu de la bête est son Troupeau. Le prophète de ce Dieu est un berger : le Conformisme.
C’est la solitude qui effraie le plus la bête qui est en nous : le conformisme est son meilleur gardien qui nous pousse à épouser les délires du troupeau, fussent-ils suicidaires.
Bonjour Olivier,
RépondreSupprimerToujours une grande joie de lire et relire tes uncitations...
J'en profite pour partager un poeme recent :)
Amities,
marko
Le Semeur
En silence trouver le coeur,
Percer les images de la Matière,
Percevoir les messages de la Terre.
Vivre l’élan en souplesse,
Embrasser l’humble paresse,
Etre au lieu de seulement faire…
Rythme de l’éveil,
Contemplation active des saisons.
Repos de l’hiver:
Temps de la mort, du silence,
De la paix, la reconnaissance.
En vue le printemps, renaissance.
Même au coeur de la nuit
La plus froide et la plus longue,
Sentir la Lumière poindre à l’horizon.
Produire la Lumière, créer, recevoir…
La même chose de milliers de façons,
De perceptions, manières de faire face…
S’inspirer des Vents qui nous enlacent.
Ne pas se lasser, jamais se résigner,
Combattre le cynisme, l’arrogance.
Chasser ces charognes, ces vermines,
Avec nos armées des profondeurs.
En marche depuis l’insondable,
Elles appellent à l’évolution.
En marche depuis l’invisible,
Elles pénètrent chacune de nos cellules.
Transmutation dans l’infime,
Promet déjà ses moissons, ses surprises,
Le réveil de l’indescriptible,
L’éveil, le repos actif du semeur promeneur.
Léger, il disperse ses graines
En tous points, discrètement,
En phase avec les éléments.
Léger, il explore les interstices fertiles,
Les terreaux de chaque espace-temps.
Léger, il respecte la vie,
La volonté de chacun,
Et l’élan des saisons.
Il porte la graine de toutes les vies,
La promesse de leurs fruits.
Aussi de ses semences
Germent les futurs
Et se tissent les passés,
Pour chanter avec mesure
Les moissons de l’âme pour l’éternité.
ML(2014)
(Je pense qu'il y a une petite faute de frappe dans le troisieme aphorisme en partant de la fin):
RépondreSupprimer'Le second est en est le frein matériel.'
Salut Marko, Toujours une grande joie de lire tes inspirations évolutionnaires.
RépondreSupprimerExcellent !
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