Vous qui ne voyez pas, pensez à ceux qui voient. Les Surréalistes
Sorti en 1996, onze ans après le succès phénoménal de Trois hommes et un couffin, La Belle Verte est un film de Coline Serreau proposé en intégralité et en diverses langues sur You Tube. Une occasion de voir ou de revoir ce conte philosophique considéré par certains comme un film culte.
Sur le mode de la fable et de la farce, La Belle Verte dénonce les impasses de notre modernité technocratique et annonce l’émergence de valeurs post-matérialistes auxquelles s’identifient les générations nouvelles: le lien à la nature, l’empathie, le développement des facultés créatrices et spirituelles, la décroissance, l’intelligence collective, le féminisme, l'esprit communautaire, l'éthique etc...
Pour les théoriciens de l'évolution culturelle qui utilisent le modèle de la Spirale Dynamique, l'émergence de ces valeurs correspond à celle du Mème Vert : une "vision du monde" relativiste et pluraliste qui fait suite au Mème Orange - la "vision du monde"rationnelle et indivualiste de la modernité - et qui précède le Mème Jaune, vecteur d'une vision intégrale correspondant à un nouveau stade de l'évolution.
Dans notre série de billets sur les poètes du Grand Jeu, nous avions montré que, dès les années trente, ces visionnaires avaient anticipé « l’émergence d’un nouveau stade de l’esprit humain ». Aujourd’hui, à un autre niveau, certains cinéastes se font les vigies de la conscience collective en exprimant à travers leurs films, de manière plus ou moins codée, la dynamique de l’évolution culturelle qui anime nos sociétés et la mutation des mentalités qui transforment nos valeurs, nos perceptions et nos représentations à travers une nouvelle "vision du monde".
Pour les théoriciens de l'évolution culturelle qui utilisent le modèle de la Spirale Dynamique, l'émergence de ces valeurs correspond à celle du Mème Vert : une "vision du monde" relativiste et pluraliste qui fait suite au Mème Orange - la "vision du monde"rationnelle et indivualiste de la modernité - et qui précède le Mème Jaune, vecteur d'une vision intégrale correspondant à un nouveau stade de l'évolution.
Dans notre série de billets sur les poètes du Grand Jeu, nous avions montré que, dès les années trente, ces visionnaires avaient anticipé « l’émergence d’un nouveau stade de l’esprit humain ». Aujourd’hui, à un autre niveau, certains cinéastes se font les vigies de la conscience collective en exprimant à travers leurs films, de manière plus ou moins codée, la dynamique de l’évolution culturelle qui anime nos sociétés et la mutation des mentalités qui transforment nos valeurs, nos perceptions et nos représentations à travers une nouvelle "vision du monde".
Avatar : le Chaman et le Savant
Dans Avatar, sorti en Décembre 2009, James Cameron mettait en scène et en images l’affrontement entre ces deux « visions du monde » que sont les cultures traditionnelles d’une part et de l’autre la modernité technocratique. Fondées sur la relation sensible de l’être humain avec la nature, la communauté et le monde des esprits, les cultures traditionnelles étaient symbolisées par les Na’vis, habitants de la planète Pandora et réminiscence des amérindiens.
Fondée sur l’individualisme et l’utilitarisme, l’abstraction conceptuelle et le pouvoir de la techno-science, la modernité technocratique était représentée par des terriens qui envahissaient le territoire sacré des Na’vis pour s’emparer d’un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Cette invasion symbolisait l’impérialisme économique, technologique et intellectuel d’une culture de domination abstraite engendrée par l’usage hégémonique de la rationalité instrumentale et le déni des ressources cognitives liées à l’intuition et à la sensibilité.
En analysant la dramaturgie d'Avatar, nous avions consacré deux billets à rendre compte des rapports à la fois conflictuels et complémentaires entre tradition et modernité à travers ces deux figures emblématiques que sont Le Chaman et le Savant qui renvoient à deux modes de connaissances qu’il n’y pas lieu d’opposer malgré leur profonde différence. Nous écrivions alors : « Le temps est venu de conjuguer deux types de profondeur, celles de la sensibilité et de l’intelligence, en réconciliant l’implication subjective de l’intuition et l’explication objective de la raison. Tel est le sens caché du film Avatar et sans doute la raison de son phénoménal succès, le plus important de toute l'histoire du cinéma. A travers sa dramaturgie, Cameron a su mettre en scène et en spectacle la dynamique d'intégration entre raison et intuition qui s'avère fondamentale pour l'évolution humaine ».
Aliénation et arriération
Les habitants de la Planète Verte |
La Belle Verte est aussi fondé sur les rapports conflictuels entre modernité technocratique et sagesse traditionnelle. Si le thème est semblable à celui d'Avatar, il est traité de manière très différente. Les rôles y sont inversés : ce ne sont pas des terriens qui viennent envahir par la violence guerrière et la puissance technologique un territoire extra-terrestre mais des extra-terrestres qui, vu le niveau d’évolution très primitif des terriens, viennent sur Terre pour tenter de les aider. Ces extra-terrestres, à la physionomie très humaine, vivent heureux en petites communautés sur une planète lointaine - La Planète Verte – en parfaite harmonie avec la nature et en connexion télépathique les uns avec les autres.
Voici le résumé que Wikipédia fait du film : « Lors d’une réunion du conseil planétaire, les habitants font le constat que cela fait 200 ans au moins qu’aucun volontaire ne s’est désigné pour visiter la Terre, au contraire d’autres planètes, qui déchaînent un enthousiasme très largement supérieur. Cherchant à en connaître les raisons, et profitant de l’expérience d’Osam, le dernier à s’y être aventuré, à l’époque napoléonienne, ils font le constat que la Terre abrite encore probablement une civilisation arriérée caractérisée par les inégalités sociales, le racisme, la monnaie, etc., une situation que l’avènement de la révolution industrielle n’a pu que faire empirer.
On y apprend ainsi que sur la planète verte il y a eu également une époque industrielle avec des biens de consommation, mais cette époque est désormais tellement révolue qu’elle ne s’étudie qu’en cours d’archéologie. Les habitants sont d’avis qu’en déconnectant certains Terriens ils pourront aider cette civilisation à progresser plus rapidement.
Attirée par la curiosité, et sachant que sa mère venait de la terre, Mila décide de la visiter pour peut-être y trouver ses origines. On lui avait en effet toujours caché qu’elle est le fruit des amours secrètes de son père avec une Terrienne et qu’elle avait été ramenée clandestinement sur la planète verte. Équipée d’un programme de déconnexion qu’elle peut activer d’un seul geste de la tête et qui pousse la personne visée à évoluer et à dire la vérité, elle est envoyée sur Terre, en plein Paris ».
A travers une série de situations humoristiques, Mila découvre l’aliénation de la vie moderne sur Terre dont la conséquence est la profonde arriération des humains, coupés de leur sensibilité et du mouvement de la vie par l’obsession de la réussite personnelle, l’emprise inhumaine de la technique, la quête effrénée du profit et une intellectualité totalement abstraite.
Un conte philosophique
La réalisatrice de La Belle Verte ne prétend pas au réalisme. Elle le récuse même dans la mesure où ce conte philosophique appartient au domaine de la fable et de la farce. Cette fable mobilise une innocence enfantine qui ne s’identifie pas aux formes mais joue avec elles comme autant de symboles et de prétextes servant à illustrer son propos. Les situations et les personnages apparaissent clairement comme des métaphores chargées d’illustrer et de transposer les tensions intérieures propres à notre condition contemporaine. Mais cette fable est aussi une farce dans la mesure où les obsessions de notre modernité technocratiques sont tournées en ridicule pour mieux les déconstruire en montrant leur absurdité.
La réalisatrice de La Belle Verte ne prétend pas au réalisme. Elle le récuse même dans la mesure où ce conte philosophique appartient au domaine de la fable et de la farce. Cette fable mobilise une innocence enfantine qui ne s’identifie pas aux formes mais joue avec elles comme autant de symboles et de prétextes servant à illustrer son propos. Les situations et les personnages apparaissent clairement comme des métaphores chargées d’illustrer et de transposer les tensions intérieures propres à notre condition contemporaine. Mais cette fable est aussi une farce dans la mesure où les obsessions de notre modernité technocratiques sont tournées en ridicule pour mieux les déconstruire en montrant leur absurdité.
Sur ce site incontournable qu'est Philosophie et Spiritualité, Serge Carfantan propose ici une interprétation de La Belle Verte dont voici un extrait : « Mila (Colline Serreau) incarne la distance philosophique devant le monde actuel, la distance d’un esprit lucide, non-contaminé par les préjugés d’un temps et qui verrait directement ce monde tel qu’il est. Le jeu du film consiste à tourner en dérision une culture qui se croit très évoluée en montrant qu’elle est sous-évoluée, primitive, barbare même. Mieux : les " primitifs " qui vivent en Australie sont présentés comme beaucoup plus évolués : mieux insérés dans la nature, plus avancés spirituellement.
Le renversement est complet et il produit un effet, nous sommes invités à nous retirer intérieurement et à regarder notre monde comme un curieux spectacle que nous suivrions d’une distance désimpliquée. Cela autorise toutes les remises en questions des prétendues évidences culturelles. " Vous en êtes encore à manger de la viande ? " " Vous ne vous êtes pas encore débarrassés de vos machines ?".
Le comble, c’est que lorsqu’elle intervient, c’est pour " déconnecter ". L’idée pourrait être prise au sens sortir quelqu’un de la réalité, comme s’il s’agissait de donner une euphorisant. Or en fait, " déconnecter ", ici c’est débrancher un individu d’un système qui le vampirise, le nourrit et l’empoisonne en même temps. Ce n’est pas couper du réel pour plonger dans une illusion, c’est libérer de l’illusion d’une vie fausse et artificielle et reconnecter au réel en sortant de l'hallucination ordinaire. Ce n’est pas plonger dans un rêve, mais sortir du cauchemar de la vie ordinaire ; vivre vraiment avec une lucidité plus fine, une sensibilité plus vive, un amour plus vrai et sincère...
Être débranché, revient à retrouver sa nature autant que sa liberté. Revenir à la Vie dans son essence pathétique, affective, à la vie comme vécu de la conscience et non comme fonctionnement technique ou comme rôle social. Le médecin déconnecté cesse d'être avant tout un "chef", un "technicien", redevient humain et il redécouvre la Vie, le miracle de la naissance qu'il n'a jamais connu que dans un fonctionnement de technicien "je coupe, je péridurale... mais la vie, je ne sais pas ce que c'est que la donner"... »
Film culte ou navet naïf ?
Un film qui suscite la controverse... |
On comprend aisément qu’un tel film, dans sa thématique comme dans sa forme, puisse susciter passions et controverses. A sa sortie La Belle Verte fut accueillie à la fois par la froideur de la critique et par la ferveur enthousiaste d’une partie des spectateurs qui adhéraient totalement au propos (subversif) du film comme à sa forme humoristique et décalée. Il n’est qu’à lire les réactions sur Amazon ou AlloCiné pour voir que la controverse continue.
Côté positif : « Mon film culte » « Ce film est pour moi un chef-d'oeuvre du cinéma français » « Une oeuvre impérissable » « Film cultissime » « Je mettrais sept étoiles sur cinq. » « Un film qui devrait être o-bli-ga-toi-re dans les écoles primaires » « Ce film s'inscrit parmi les classiques français » « Je vous envie ! Vous allez le découvrir pour la première fois :) » « Un pur moment de bonheur » « A voir et à revoir ! » « Excellent, beau, émouvant, drôle... vu de nombreuses fois, ce film fait partie des films cultes chez moi. » « Sublime, extraordinaire, exceptionnel et tellement vrai » « J'ai vu ce film six fois et jubile toujours en le visionnant ».
Côté négatif : « Un condensé de cliches relous » « Navrant » « La nullité absolue de cette pitoyable daube...» « affligeant de naïveté » « A ne pas voir... même sous la torture. » « Fable pseudo-humaniste, simpliste, manichéenne et démagogique. » « Un navet ! La seule fois de ma vie où je me suis endormie au cinéma » « Ce film atteint un degré de débilité jamais égalé » « Le film de propagande de la race supérieure des hippies attardés » « On a l'impression d'assister à un cours magistral de savoir vivre dispensé par un baba cool sous acide » « Je n'ai pu regarder ce navet que pendant 15min, puis une sensation de nausée tellement persistante m'a envahi tout d'un coup ».
Culte ou navet ? A chacun de se faire son avis en voyant ou en revoyant La Belle Verte. Toujours est-il que, pour susciter des avis aussi passionnés et passionnels, contradictoires et tranchés, Coline Serreau a du toucher un point sensible de l’imaginaire collectif qui remet en question aussi bien notre mode de vie et de pensée que notre modèle de société. Rappelons nous cette phrase de Jean Cocteau : "Les critiques jugent les oeuvres mais ils ne savent pas qu'ils sont jugés par elles". La façon dont nous réagissons à telle ou telle création dépend aussi du stade évolutif qui est le nôtre.
Marie sur Amazon évoque les enjeux socio-culturels qui sous-tendent La Belle Verte : «Contemporain de l'origine des idées de décroissance vers laquelle nous sommes obligés d'évoluer, ce film était révolutionnaire à l'époque. Le message fort du film, ce en quoi il est culte, et qui modifiait profondément la vision de notre société : les sociétés évoluées ne sont plus celles des ordinateurs et des ascenseurs mais celles qui vivent en accord total avec leur écosystème, donc nos anciens "sauvages", préhistoriques, sociétés dites primales, comme les aborigènes australiens ».
Technologie et Spiritualité
Ce n’est pas un hasard si La Belle Verte comme Avatar font référence aux sagesses traditionnelles, le premier à travers les aborigènes et le second à travers les amérindiens. Ces films sont porteurs d’un même message résumé ainsi par Serge Carfantan : « Ce qui est dit dans le film, c’est que l’évolution, (que nous n'interprétons qu'en terme technique), c’est l’évolution spirituelle, l’utilisation à 100% des ressources du cerveau dans une conscience plus élevée avec ses pouvoirs (cf. télépathie, pouvoirs psychiques) et non pas l’évolution matérielle de la technique. " Sur terre, ils sont sous-développés, ils n’utilisent même pas 5% de leur cerveau !..."
Ce qui est très provoquant, c'est l'idée que si nous développions nos capacités psychiques - la télépathie - notre technologie deviendrait inutile. C'est le contre-pied exact de la façon de penser d'aujourd'hui ! Les prothèses technologiques sont une exhibition de notre incapacité psychique! Plus nous développons ces prothèses, plus nous sommes naturellement atrophiés! ».
Ce discours, tenu en son temps par Sri Aurobindo, le pionnier du yoga intégral, est profondément subversif pour une civilisation moderne fondée sur l’idolâtrie de la technique. Quoi ? Nos idoles modernes seraient de faux dieux ! Une telle remise en question des valeurs et du paradigme dominants ne peut susciter que le rejet – donc la violence – ou emporter l’adhésion enthousiaste que suscitent les œuvres inspirées.
L’évolution culturelle
S’il existe dans les années futures un diplôme d’évolution culturelle, Avatar comme La Belle Verte pourraient être étudiés comme les figures emblématiques d’une montée des valeurs post-matérialistes au tournant des années 2.000. Dans Le Journal Intégral, nous avons souvent évoqué le modèle de la Spirale Dynamique inventé par Clare Graves qui permet de mieux comprendre les diverses « visions du monde » à travers lesquelles la dynamique de l'évolution culturelle se manifeste au cours du temps (voir notamment ici, là ou là).
Le modèle de la Spirale Dynamique permet d’interpréter La Belle Verte comme l’expression d’une tension évolutive entre le Mème Orange - celui d’une modernité triomphante, portée par les valeurs de l’individualisme, de la compétition économique et de la rationalité – et le Mème Vert – celui d’une post-modernité relativiste et pluraliste qui affirme les valeurs post-matérialistes de l’empathie, de la communauté et de la sensibilité.
Il existe dans le Mème Vert une tentation nostalgique de retour au passé souvent mythifié des sociétés traditionnelles qui le rend proche du Mème Violet - celui des tribus primitives - et qui a tendance à dénier la valeur des Mèmes intermédiaires - Rouge, Bleu, et Orange - dont il est pourtant la continuité évolutive. C’est pourquoi le Mème Vert a tendance à ne voir que le pire d’une modernité qu’il rejette au profit du meilleur d’une tradition qu’il idéalise. En ce sens la nostalgie pastorale qui inspire La Belle Verte est emblématique du Mème de la même couleur.
Un nouveau stade de l’esprit humain
A l’inverse, le Mème Jaune – celui qui suit le Mème Vert dans la spirale évolutive – n’est pas animée par cette nostalgie de l'archaïque. Inspiré par une dynamique d’intégration, le Mème Jaune prend en compte tous les stades évolutifs qu’il intègre dans un « second niveau » de la Spirale dynamique, que ce soit les valeurs distinctives de la modernité technocratique ou les valeurs associatives de la post-modernité relativiste.
Le monde du Même Jaune n’est pas celui d’un retour nostalgique au passé des sociétés traditionnelles mais l’intégration des valeurs traditionnelles et modernes au sein d’un nouveau stade évolutif abordé par l’humanité. Dans La Belle Verte, le futur ressemble beaucoup à un passé idéalisé alors que dans Avatar, le terrien subit initiation à travers laquelle il meurt symboliquement pour naître à un nouvel stade évolutif où il synthétise les valeurs de la modernité et celles de la tradition.
Le monde du Même Jaune n’est pas celui d’un retour nostalgique au passé des sociétés traditionnelles mais l’intégration des valeurs traditionnelles et modernes au sein d’un nouveau stade évolutif abordé par l’humanité. Dans La Belle Verte, le futur ressemble beaucoup à un passé idéalisé alors que dans Avatar, le terrien subit initiation à travers laquelle il meurt symboliquement pour naître à un nouvel stade évolutif où il synthétise les valeurs de la modernité et celles de la tradition.
Dans un entretien donné sur la politique intégrale, Ken Wilber parle ainsi de ce nouveau stade évolutif : " L’Europe et l’Amérique du Nord ont évolué de la même façon: en 1959 il y avait 2% de « verts » (postmoderne), en 1979 il y en avait déjà 20%, et entre temps s’est produite toute la révolution des années soixante, la montée verte, qui était marquée par des valeurs vertes ou postmodernes telles que le féminisme, la protection de l’environnement, l’accroissement de la sensibilité.
Toute la culture a été entraînée à accepter ces valeurs, à s’arranger de ces valeurs, même si seulement 10 à 20 % de la population se trouvaient à ce niveau de développement. Nous pouvons aussi nous réjouir de ce que le “deuxième niveau“ atteigne bientôt 10%. Quand ce point de basculement intégral se produira, les valeurs intégrales changeront notre culture. Comme ça s’est passé sur les plans rationnel et postmoderne, il y aura une “révolution intégrale“...
Beaucoup de penseurs reconnus et de leaders se mettent à leur façon à devenir de plus en plus intégraux. Par exemple les deux auteurs de scénarii Larry et Andy Wachowski. L’argument de leur trilogie Matrix pourrait être de moi... La bonne nouvelle est que beaucoup de gens pensent comme moi qu’à 10% il y a un point de basculement, qui pourrait être atteint dans la prochaine décennie".
Une intégration de la tradition archaïque et de la modernité technologique |
Les cartographies de l'évolution culturelle permettent de voir une oeuvre artistique comme l'expression manifeste à un moment donné d'une dynamique évolutive qui anime la conscience collective. Les créateurs sont les sismographes inspirés de cet imaginaire collectif dont ils mettent en scène l'évolution et les métamorphoses. Rien d'étonnant donc à ce que La Belle Verte, sorti en 96, ait été un vecteur du Mème Vert comme Avatar, sorti au début 2010, près de quinze ans plus tard, soit un vecteur du Mème Jaune en train d'advenir...
P.S : En écho et en dialogue avec le billet ci-dessus, à lire sur Foudre Evolutive, le blog de Serge Durand, un texte intitulé Avatar ou les limites de l'hypermodernisme.
Bonjour. Quelle drôle d'idée d'illustrer le mème vert par ce film. Vous le précisez, c'est une transition du orange vers le vert, il valide, à la rigueur, une transition mais n'est pas un vecteur. Confrontant pour des rouges, bleus ou orange et pas assez relativiste pour des verts ou jaune. Selon moi, ce film est un résumé du mauvais mème vert, nostalgique et manichéen. A mon sens des films comme « Soleil Vert » dans les années 70 ou plus récemment « Le Seigneur des Anneaux » sont des vecteurs du mème vert. Comme « Avatar » ou « Matrix » pour le jaune, ils ajoutent en proposant d'autres systèmes de valeur, tout en intégrant les précédents. Je ne suis pas sûre que « La Belle Verte » même à l'époque, ait fait évoluer des systèmes oranges. Trop didactique, pas assez métaphorique, pour toucher des systèmes de valeurs profondes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup vous lire bien que sur cet article j'émette quelques réserves.
Moi, j'adore "La belle verte" et je le revois avec plaisir !
RépondreSupprimerMerci pour cet article, Olivier.
Je suis en train de relire, sur ce blog,
tout ce qui concerne le passage du stade VERT au stade JAUNE,
et c'est passionnant !
Amitiés.