Rien n’arrête une idée dont le temps est venu. Victor Hugo
Dans notre dernier billet de l’année 2012, Jacques Ferber proposait une vision inspirée annonçant non pas la fin du monde mais l’avènement d’une ère nouvelle à laquelle certains participent dores et déjà. Nous consacrerons ce premier billet de l’année 2013 à la façon d’incarner concrètement cette inspiration dans notre vie quotidienne.
Werner Kaiser nous guidera sur cette voie car il vient de publier un ouvrage intitulé Politique Intégrale : une nouvelle politique pour un temps nouveau. Ce petit livre de 80 pages propose une autre vision de la politique inspirée par la Théorie Intégrale du philosophe suisse Jean Gebser (1905-1973), encore assez méconnu en France où ses livres n’ont toujours pas été traduits.
Le livre de Werner Kaiser commence par un court résumé de la Théorie Intégrale, il traite ensuite à partir d’une perspective intégrale différents aspects de la vie humaine tels que la spiritualité, l'éthique et la vision de l'homme avant d’appliquer cette réflexion aux questions concrètes de la politique au quotidien.
La théorie intégrale de Jean Gebser
Philosophe, linguiste et poète, Jean Gebser (1905-1973) a fui l'Allemagne nazie dès 1929. Il a vécu en Italie, en Espagne et en France. En 1939, il réussit à se réfugier en Suisse et se lie avec Carl G. Jung. Il a vécu le reste de sa vie dans les environs de Berne.
La théorie intégrale de Jean Gebser
Jean Gebser |
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont « Ursprung und Gegenswart» ( The Ever-Present Origin, Origine et présent) où il propose une cartographie des divers stades évolutifs de la conscience - à la fois individuelle et collective - de la structure "archaique" à la structure "intégrale" en passant par les structures "magique" "mythique" et "mentale".
On aura une idée de la vision de Jean Gebser à travers une conférence donnée en 1965 et intitulée L'image de l'homme et la conscience. Le philosophe américain Ken Wilber a repris les travaux de Gebser en popularisant cette cartographie des stades de conscience qui permet d'interpréter la crise systémique que nous vivons comme une crise évolutive fondée sur le passage du stade mental au stade intégral.
Au cours des dernières décennies, tous les domaines de la vie ont subi des changements considérables. Des valeurs fondées pendant des siècles ont soudain perdu de leur légitimité alors que des questions inédites sont apparues, nécessitant l’émergence de visions originales. Des penseurs comme Jean Gebser ou Ken Wilber, Teilhard de Chardin ou Sri Aurobindo, ont développé des modèles évolutionnaires permettant d’interpréter les évènements et le sens de la vie à partir d’un point de vue à la fois dynamique et global. En introduisant cette vision « intégrale » dans le domaine de l’organisation socio-économique, des perspectives politiques totalement sclérosées peuvent être régénérées.
Le Journal Intégral a rendu compte, à plusieurs reprises, des recherches et des initiatives qui visent à traduire ce nouvel esprit du temps à travers l'émergence d’une société post-capitaliste. C’est ainsi que nous avons relaté la création en Suisse du parti « Politique Intégrale » dont Werner Kaiser, psychothérapeute et théologien, est un des co-fondateurs. En proposant de mettre la politique au service de la vie/esprit et de sa dynamique évolutive, son livre ouvre une perspective pour tous ceux qui ne peuvent plus s’identifier à des programmes inspirés par un paradigme totalement dépassé, lié à un contexte historique, culturel et social, révolu.
Nous proposerons ci-dessous une rencension de ce livre, écrite par Sandra Hildebrandt pour le site suisse L’Article. Ce texte donne une idée assez juste des intentions de l’auteur et du contenu d'un ouvrage qui doit être lu par tous ceux qui s’intéressent aux applications novatrices d’une vision intégrale dans le domaine politique. Nous proposerons ensuite un entretien de Werner Kaiser avec Jean-Luc guignard au sujet de la politique intégrale en général et de ce livre en particulier, en ligne sur le site suisse Déclics et Cie.
Nous proposerons ci-dessous une rencension de ce livre, écrite par Sandra Hildebrandt pour le site suisse L’Article. Ce texte donne une idée assez juste des intentions de l’auteur et du contenu d'un ouvrage qui doit être lu par tous ceux qui s’intéressent aux applications novatrices d’une vision intégrale dans le domaine politique. Nous proposerons ensuite un entretien de Werner Kaiser avec Jean-Luc guignard au sujet de la politique intégrale en général et de ce livre en particulier, en ligne sur le site suisse Déclics et Cie.
Politique Intégrale : Une nouvelle vision du monde et de l’individu. Sandra Hildebrandt
Un renouveau dont la politique a grandement besoin
« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu ». Cette citation de Victor Hugo qui introduit le livre n’aurait pas pu être mieux trouvée en telle situation. En effet, le parti Politique Intégrale propose une nouvelle manière d’aborder la vie, au travers d’une politique plus humaine pour une transformation de la société.
L’approche est inédite. Une politique « intégrale » offre « une conception de la vie qui englobe toutes les dimensions de l’être humain » selon Werner Kaiser. Ce mouvement récent applique une théorie orientée vers le futur. En effet, selon eux, la société moderne arrive à son déclin : nous nous noyons dans les valeurs matérielles, seule la technique nous inspire, nous cultivons un égoïsme individuel et collectif, la différence entre les riches et les pauvres devient monstrueuse et nous spéculons sur des biens de consommation de base. De nombreuses pratiques qui ne peuvent pas perdurer.
La vision de PI est basée sur la théorie de Jean Gebser, qui montre que la conscience humaine a traversé différentes étapes, chacune constituée d’une « structure » différente. Il est important de comprendre toutefois qu’elles ne s’annulent pas lorsque l’on passe de l’une à l’autre. En effet, ce qui préexiste est intégré au nouveau développement. Cette doctrine est utilisée par PI, non comme une vérité mais comme une aide. C’est une orientation dans leurs choix.
D’une pratique rationnelle à une pratique intégrale
C’est dans la « structure mentale » de Gebser, dans laquelle le rationnel est l’unique critère de vérité, que s’est développée notre société durant les derniers siècles. En effet, Werner Kaiser écrit : « C’est le domaine de la raison qui analyse tout et regarde tout dans la perspective d’observation et d’action du sujet : j’observe le monde, je l’organise, le maîtrise, l’utilise, l’exploite ». Désormais, une nouvelle structure est toutefois en train de se créer depuis une dizaine d’années, appelée « structure intégrale ». Elle opère un changement de vision, passant d’une perspective du sujet à une vision « aperspective », c’est-à-dire ne se limitant pas à une seule perspective.
Le but est de mettre en place une nouvelle politique qui correspond aux temps nouveaux. Toutes les actions de PI sont en outre pensées sur le long terme et le parti agit pour une collaboration qui va dans la direction de l’intérêt commun, contrairement aux pratiques actuelles. Concrètement, PI se différencie des autres partis en voulant intégrer à la politique la spiritualité en y associant tous ses aspects, à savoir : le ressenti du corps, la profondeur des sentiments, l’orientation des valeurs de la raison et l’éthique.
Autrement dit, les acteurs du mouvement souhaitent accorder une importance égale aux dimensions physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles de l’être humain dans les différents domaines de la vie. Deux constats en sont la cause. Premièrement, la politique sera toujours influencée par la personnalité de ceux qui la pratiquent et deuxièmement, la politique ne peut pas se limiter à l’Etat et à des partis. Chaque intervention dans la société fait partie de la politique. Une conception intégrale refuse donc aussi de diviser la politique selon le schéma gauche-droite.
Propositions de changement
En pratique, la politique intégrale propose différents changements concrets à des niveaux distincts. Sur le plan de la démocratie, on constate que le pouvoir est réparti de manière inégale et la formation de l’opinion publique est « achetée » par les lobbys économiques qui ont les moyens financiers. On pense également que la majorité ne peut pas décider de tout. Une politique intégrale nécessite donc des citoyens plus conscients. La formation, en outre pour répondre à ce dernier besoin, doit absolument être ouverte à tous (car une éducation donne du pouvoir) et ne devrait pas être basée uniquement sur l’intelligence mentale mais se rattacher à tous les domaines.
En ce qui concerne l’économie, PI préconise qu’elle soit « au service de la vie ». C’est-à-dire qu’elle ne doit pas s’appuyer que sur des valeurs matérielles. Il est grand temps de revoir les notions de travail, de propriété, de croissance ainsi que leur mise en application. Les questions de la globalisation, de la migration et de la paix sont aussi soulevées.
En matière de santé, la conception globale invite à considérer le respect ainsi que le maintien du corps en bonne santé, même en l’absence de maladie, soutenus par une volonté d’agir à cet effet. Cela signifie aussi prendre soin de sa santé émotionnelle, en passant par la sécurité pour les enfants ainsi qu’une atmosphère de travail viable pour les adultes. Le tout doit être complété par de la confiance en soi-même. La responsabilité individuelle est très fortement encouragée par la politique intégrale et doit donc être accompagnée d’un système solidaire.
Cependant, ne l’oublions pas, la politique intégrale est un but à viser et s’opère avant tout par un changement de vision, qui se doit d’être plus globale !
Entretien de Werner Kaiser avec Jean-Luc Guignard
Pourquoi as-tu écrit ce livre ?
Werner Kaiser |
Tout d'abord c'était un projet personnel: je voulais voir comment des idées de Politique Intégrale correspondent avec tout ce que j'ai pensé et vécu au cours de ma vie. Finalement le texte m'a plu, et je pensais le mettre à disposition de ceux que cela intéresse.
Qu’est-ce qu’une « politique intégrale » ?
Politique intégrale s'engage en faveur d'une vue moins polarisée que celle qui domine aujourd'hui. Avant de prendre une décision, il s'agit d'abord de considérer et apprécier tous les aspects d'une question, même ceux qui nous semblent être contraires à nos propres idées.
Sur quoi est basée la politique intégrale, quel est son fondement ?
Le concept « intégral » vient de Jean Gebser (1905-1973), un philosophe suisse, linguiste et poète. Il pensait que la conscience de l'homme est en train de se transformer. D’un point de vue purement subjectif, on aboutirait à une vue globale du monde et de ses questions.
Comment définir la notion d’intégralité ?
D'après Jean Gebser, « l’intégralité » ne peut pas encore être définie, car c’est une notion qui est en train de se développer. L’un des aspects essentiels de cette conception est qu'une phase de développement dépasse l'autre, non pas en la niant, mais en l'intégrant. De même un aspect de vérité n'exclut pas les autres aspects, mais les complète.
Comment se positionne « politique intégrale » par rapport à la politique ?
Nous ne voulons être ni de gauche ni de droite, ni même du centre. Nous pensons que cette répartition n'est plus adaptée aux questions actuelles du monde. Nous pensons examiner chaque question dans sa complexité concrète.
« Politique intégrale » se présente comme un parti. Comment êtes-vous organisé ?
Comme tous les partis, nous sommes une association avec des statuts. Nous avons un comité central et un secrétariat. Depuis peu, nous sommes en train d'établir des partis cantonaux. Mais nous ne sommes pas seulement un parti, mais aussi un « mouvement politique »; tous ceux qui n'aiment pas travailler dans les structures de partis politiques, peuvent le faire comme le font les « mouvements ».
Comme tous les partis, nous sommes une association avec des statuts. Nous avons un comité central et un secrétariat. Depuis peu, nous sommes en train d'établir des partis cantonaux. Mais nous ne sommes pas seulement un parti, mais aussi un « mouvement politique »; tous ceux qui n'aiment pas travailler dans les structures de partis politiques, peuvent le faire comme le font les « mouvements ».
Quels sont vos objectifs ?
Nous pensons qu'il ne suffit pas aujourd'hui de prendre des mesures concrètes. Il faut en plus une transformation profonde de la conscience. C'est à cela que nous voulons contribuer. Nos projets concrets doivent transporter l'esprit d'une nouvelle pensée.
La société est-elle prête aujourd’hui à entrer dans ces nouvelles conceptions ?
De plus de plus, les membres de la société s'inquiètent de ce qui se passe actuellement. On désire des changements profonds, surtout une économie qui sert à la vie et des politiciens qui travaillent pour le bien commun. Nous pensons que nous venons au bon moment.
Tu dis que la démocratie est menacée aujourd’hui, pourquoi ?
Nous apprécions la démocratie directe comme elle s'est établie en Suisse. Mais elle est menacée par l'influence puissante des forces économiques. De plus elle n'est pas complète: il n'est pas du tout démocratique que ce soit uniquement les actionnaires qui décident du sort d'une entreprise sans que ceux qui y travaillent puissent participer à la décision.
Tu dis aussi que la croissance ne peut plus se perpétuer dans les pays industrialisés, pour quelles raisons ?
Tout le monde sait que les ressources de notre planète sont limitées. Passer outre, c'est une politique de courte vue et irresponsable.
Quels sont par exemple les principes ou les solutions que préconise « Politique intégrale » en matière (a) d’économie, (b) de santé, (c) d’éducation, (d) de sécurité, (e) de relations internationales ?
Nous sommes pour une économie au service de tous où règnent les mêmes valeurs que dans notre vie personnelle: respect mutuel, coopération, entre-aide. En matière de santé nous préconisons une aide sociale effective, mais aussi la responsabilité personnelle de chaque individu pour sa propre santé. En matière de formation, il est important pour nous qu'elle ne soit pas uniquement orientée vers les intérêts d'un futur emploi, mais qu'elle englobe aussi le développement affectif et spirituel des individus. Dans le domaine des relations internationales, nous avons la conviction que la guerre n'est pas un moyen de résoudre des conflits, et il faut faire progresser cette idée.
Peux-t-on faire reculer la misère et la pauvreté ?
Il est reconnu que les programmes du l'ONU ont déjà diminué la faim dans le monde. Pour y arriver il ne suffit pas de donner de l'argent aux pauvres; il faut surtout créer des structures économiques qui favorisent une répartition juste des richesses.
La spiritualité est également importante dans « politique intégrale ». Peux-tu m’expliquer ?
Nous ne parlons pas d'une spiritualité dans le sens d'une confession religieuse. Pour nous, spiritualité signifie tout d'abord que la raison n'est pas la dernière instance pour ce que nous faisons. Ce qu'on appelle le coeur, l'inspiration, la créativité, tout ce que nous ne pouvons pas produire activement, mais qui nous est donné, sont des valeurs qui comptent pour notre vie.
Sur le site du parti Politique Intégrale, on trouvera de nombreuses réflexions et initiatives concernant les différents domaines de la vie socio-économique : éducation, santé, solidarité, mondialisation, organisation politique, croissance économique, inégalité, migration, paix etc...
Sur le site du parti Politique Intégrale, on trouvera de nombreuses réflexions et initiatives concernant les différents domaines de la vie socio-économique : éducation, santé, solidarité, mondialisation, organisation politique, croissance économique, inégalité, migration, paix etc...
A lire dans Le Journal Intégral
Une nouvelle culture politique (1) (2) et (3)
Ethique de l’existence post-capitaliste (1) (2) et (3)
La Fin de l'ère économique (1) (2) et (3)
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La Transition culturelle
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"Tout le monde sait que les ressources de notre planète sont limitées."
RépondreSupprimerEvidemment, mais ce que depuis toujours les Malthusiens n'ont pas compris ou ne veulent pas comprendre c'est que les ressources ne sont pas utilisées directement, mais transformées par la technologie et que c'est celle-ci évolue tout le temps. De plus on est de plus en plus efficient pour utiliser l'énergie et quand une énergie est rare, l'être humain a toujours trouvé d'autres sources d'énergie pour la remplacer. C'est pour cela que les prévisions des prophètes de malheur se sont toujours révélées fausses.
Si on prend un exemple récent et significatif,on peut parler des états-unis qui avec de nouvelles techniques d'extractions sont sur le point de dépasser la production de l'Arabie Saoudite en pétrole ! (Sans parler de la révolution du gaz de schiste qui a révolutionné le marché et a fait chuté les prix).
Enfin, certains sont vraiment naïfs si ils croient que les pays en voie de développement, comme la Chine ou l'Inde, ne voudront pas utiliser les énergies fossiles, notamment le charbon, pour sortir de la pauvreté. Qui aurait d'ailleurs le droit de l'empêcher ? et sur quel base ? Alors que nous avons utiliser ses mêmes ressources dans le passé pour nous développer.
Cela ne veut pas dire que je ne suis pas critique envers le monde moderne. Loin de là! Je déteste le coté matérialiste, individualiste et narcissique qui s'est développé à outrance dans nos sociétés. Mais pour moi la théorie intégrale, c'est aussi accepter les cotés positifs des systèmes de valeur qui nous ont précédé. Malheureusement les 'post-modernes' diabolisent la science et le progrès en faisant dans le catastrophisme, alors qu'ils ne devraient pas oublier que si ils vivent dans un confort matériel c'est grâce à la technologie et à la science.
Philippe.
Je suis comme vous : je n’aime pas le catastrophisme. Il ne s’agit nullement de diaboliser la science et la technologie mais de les remettre à leur place c'est-à-dire au service d’une dimension transcendante qui donne à la vie tout son sens évolutif. Il ne s’agit pas de nier la notion de progrès mais de condamner le mythe du progrès qui réduit l’idée de progrès au développement au domaine matériel de la technique et de l’économie en oubliant l’essentiel : que ce progrès matériel et technique doit être au service du développement psychique, moral et spirituel de l’être humain. Il s’agit de refuser la démesure technocratique d’une science sans conscience pour affirmer le développement évolutif d’une conscience qui contrôle et maîtrise une base technologique à son service.
RépondreSupprimerOlivier Breteau :
RépondreSupprimer100 % d'accord avec votre commentaire. Mais quand je vois le début du livre 'Politique intégrale' qui commence ainsi :
"Du point de vue écologique, une catastrophe nous menace; la production d’énergie arrive à ses limites; la course à l’armement, et son potentiel de destruction, ne cesse d’augmenter pour atteindre des dimensions insensées; l’écart entre pauvres et riches se creuse toujours plus; l’égocentrisme et la cupidité des gens n’est plus seulement toléré, mais encouragé et glorifié"
Même si le paragraphe suivant parle des aspects positifs de notre monde, le début du livre commence par une déclaration qui ressemble fort à du catastrophisme. Je ne nie pas les aspects négatifs de la technologie, mais quand on dit que la production d'énergie arrive à ses fins, si on essaie de voir au delà de ce qui disent les 'prophètes de malheur', on voit ce qu'est loin d'être le cas.
Cela dit, je ne nie pas le besoin d'évolution morale de notre monde. Si on prend en effet la capacité de plus en plus destructive des armes, il est évident qu'il est nécessaire que la conscience humaine évolue si on ne veut pas que nous nous auto-détruisons. Mais je ne pense pas que l'être humain devra évoluer parce qu'il manque de ressources.
Philippe.
Le débat sur l'appauvrissement des ressources énergétiques est très complexe et dépasse bien évidemment le cadre de notre dialogue ici. A lire sur ce sujet, la blog de Serge Durand et le texte qu'il consacre à la signification évolutive de la fin des matières premières. Amicalement
RépondreSupprimerhttp://foudreevolutive.blogspot.fr/2012/05/signification-evolutive-de-la-fin-des.html
Ce sera ma dernière intervention sur ce sujet, car je ne veux pas polémiquer inutilement et polluer votre blog.
RépondreSupprimerDans l'article que vous avez fourni, il est écrit concernant le pétrole :
"La partie colorée de la courbe s'arrête avant 2010 ; nous sommes en 2012. La consommation mondiale augmentant, la production baissant inéluctablement ; alors il est urgent d'envisager un monde économique qui fonctionne sans le besoin du pétrole."
C'est faux. Nous somme en 2013 et la production de pétrole n'a cessé d'augmenter ces dernières années. Vous pouvez trouvez toutes les données sur le site 'International Energy Agency' : http://omrpublic.iea.org/
Les prévisions pessimistes concernant les ressources en énergie se sont toujours révélées fausses. Cela ne veut pas dire que ce sera encore le cas dans le futur, mais il faudrait dans tous les cas prendre ces prévisions avec des pincettes.
Vous pouvez trouver de nombreux exemples dans les livres tel que l'Ecologiste sceptique de Lomborg ou encore 'C'est trop tard pour la terre' de Cécile Philippe. Je sais que ces livres ne sont pas intégrales et qu'ils défendent le point de vue productiviste, mais cela relativise au moins tout ceux qui ne voient que l'aspect négative des choses et qui sont omni-présents dans les médias occidentaux. (je ne dis pas que c'est votre cas)
Je suis un fan de la spirale dynamique et des théories évolutionnistes, et c'est pour cela que je sidéré quand on nous présente parfois la 'sobriété heureuse' comme si c'était une solution universelle pour toute la planète. Dans nos sociétés privilégiées je peux tout a fait comprendre que certaines personnes soient dégoûtées de notre société consommation et du 'toujours plus', mais il n'est pas nécessaire d'être un grand voyageur pour s'apercevoir qu'une grande partie des sociétés dans le monde sans encore dans la pauvreté et que les gens qui y vivent aspirent à plus de confort matériel. Pour parler cru, ceux qui crèvent de faim s'en fichent royalement du sort de la planète et de l'écologie. Pour ceux qui connaissent un peu la pyramide des besoins de Maslow, les conditions de vie déterminent des besoins totalement différents.
J'étais récemment au Pérou et j'ai discuté pendant plusieurs jours avec un historien péruvien. Celui-ci me disait avec tristesse que dans la grande majorité les jeunes de son pays ne s'intéressaient pas du tout à la culture de leur pays et qu'ils aspiraient surtout à une richesse matériel. De plus il me disait que le principal problème dans son pays était la violence qui était très répandue. Ensuite allez donc parler de partage et d'une société globale à des gens qui sont probablement au niveau 'rouge' de la spirale dynamique ! ;-)
J'ai feuilleté dernièrement dans une librairie le dernier livre d'Egdar Morin, et j'ai été déçu de retrouver pratiquement tous les poncifs du politiquement correct. Peut-être que je me trompe parce que je n'ai pas vraiment lu le livre, mais quand il présente la sobriété et les énergies renouvelables comme la solution au problème de notre planète, je me demande vraiment si il croit à ce qu'il dit ou si il préfère être consensuel parce que c'est plus vendeur.
Pour finir un lien vers un article d'Andrew Cohen qui parle également des aspects positifs de notre monde :
http://www.andrewcohen.com/2012/12/13/world-worse-and-lies/
Philippe.