Je
n’ai jamais entendu un appel à la responsabilité aussi retentissant et tonique
que celui que lance Andrew Cohen. Deepak Chopra
Dans notre dernier billet, nous évoquions la série de rencontres qui auront lieu du 22 au 28 Avril à l’occasion du lancement en France et en Belgique du nouveau livre d’Andrew Cohen : L’éveil évolutionnaire. Cet ouvrage est préfacé par Deepak Chopra, médecin et écrivain américain d’origine indienne dont les livres, traduits en trente langues et vendus à dix millions d’exemplaires, ont pour thèmes la spiritualité, le développement personnel et la médecine alternative.
Dans
Psychologies Magazine, Erik Pagani présente ainsi Deepak Chopra : « Classé parmi les cent personnalités les plus marquantes du siècle par
“Time”, soutenu par des dizaines de stars du show-biz, Deepak Chopra est connu
dans le monde entier. Beaucoup moins dans notre pays. Pourtant, une vingtaine
de ses livres ont déjà été traduits en français. »
C’est parce que l’ouvrage d’Andrew Cohen parle « à son aspiration la plus profonde » que Deepak Chopra a écrit cette préface où il évoque notamment les Principes de l’Eveil Evolutionnaire : la Clarté d’intention, le Pouvoir de la Volition, Faire face à tout et ne rien éviter, la Perspective du processus, la Conscience cosmique.
C’est parce que l’ouvrage d’Andrew Cohen parle « à son aspiration la plus profonde » que Deepak Chopra a écrit cette préface où il évoque notamment les Principes de l’Eveil Evolutionnaire : la Clarté d’intention, le Pouvoir de la Volition, Faire face à tout et ne rien éviter, la Perspective du processus, la Conscience cosmique.
L’Eveil
Evolutionnaire. Préface de Deepak Chopra.
Deepak Chopra |
Enfant,
j’avais facilement l’impression de ne pas être à ma place. Je me trouvais né
trop tard pour tirer des flèches aux côtés d’Arjuna, pour méditer sous l’arbre
de la Bodhi avec le Bouddha ou encore pour m’asseoir sur les coteaux du mont
des Oliviers en Galilée pour y écouter le sermon. Aujourd’hui, le sentiment
omniprésent, y compris dans les cercles spirituels les plus avancés, est qu’il
faut regarder en arrière vers des époques où les humains étaient plus près de
Dieu, de leur âme ou de la promesse de Moksha.
Il
est donc très stimulant d’entendre un enseignant clamer d’une voix forte et
passionnée, que nous sommes bien à notre place. C’est l’un des nombreux
messages qu’on peut trouver dans ces pages. Vous verrez combien Andrew sait
prendre le pouls de notre vie moderne ; la justesse de son analyse des
exigences et des distractions de notre monde bruyant et agité est celle d’un
diagnosticien talentueux.
Il y
a bien longtemps, alors que je passais plusieurs heures par jour à poser des
diagnostics pour des patients, j’ai appris qu’aucun de ceux-ci n’accepterait
mes conseils tant qu’il ne comprendrait pas, de façon très simple, la première étape
conduisant à la guérison. Celle-ci était toujours la même : « Vous allez aller mieux ». Rassurer
est un remède, même s’il ne peut être mis en bouteille, et dans ce livre Andrew
m’a profondément touché et rassuré avec cette profonde conviction : "Ne vous inquiétez pas. Il y a une place pour
celui qui cherche. C’est l’univers qui
vous a amené ici, à ce moment précis, afin que vous puissiez vous
éveiller."
Le
célèbre adage, un voyage de mille lieues commence
toujours par un premier pas, est faux. Il commence en réalité
avec la conviction que ce premier pas est possible. Or la plupart des gens
manquent d’assurance pour toutes sortes de raisons. Certains se dévalorisent
trop, s’empêchant d’aller au delà des territoires limités du connu ;
d’autres restent prisonniers de murs imaginaires ou sont bloqués à l’intérieur
d’eux-mêmes ; d’autres encore sont paralysés par la timidité, la crainte,
le doute et le scepticisme, quelles qu’en soient leurs nuances.
Je
partage complètement la perspective d’Andrew lorsqu’il demande, pourquoi certaines personnes
nourrissent-elles une passion pour la spiritualité et d’autres non ?
Je partage aussi sa réponse : c’est parce qu’elles ne se sont pas
éveillées à l’impulsion évolutive à l’intérieur d’elles-mêmes.
Se reconnecter à l'impulsion évolutive
Il existe un autre adage, qui lui est vrai : une étincelle suffit à embraser une forêt entière. Littéralement cela veut dire qu’un aperçu fugace de votre soi authentique – qu’Andrew assimile à l’impulsion évolutive – sera si attractif que vous ne pourrez que suivre le chemin de votre propre évolution. Nous savons que c’est une tendance naturelle. Les enfants sont impatients de traverser toutes les étapes de leur développement.
Il existe un autre adage, qui lui est vrai : une étincelle suffit à embraser une forêt entière. Littéralement cela veut dire qu’un aperçu fugace de votre soi authentique – qu’Andrew assimile à l’impulsion évolutive – sera si attractif que vous ne pourrez que suivre le chemin de votre propre évolution. Nous savons que c’est une tendance naturelle. Les enfants sont impatients de traverser toutes les étapes de leur développement.
Avoir
cinq ans n’a pas de charme quand à l’horizon vous pouvez en avoir six, puis
sept et huit. Ce processus automatique recèle une magie intrinsèque que peu de
monde réalise. Quand un enfant grandit, il n’a pas à renoncer à qui il est
aujourd’hui pour devenir qui il sera demain. Les enfants restent simplement qui
ils sont, tandis qu’à un niveau plus profond, le futur déroule la prochaine
étape de leur développement.
Une
fois adulte, nous perdons le lien avec cette magie, et comme disait Wordsworth « le monde est trop avec nous, tôt ou tard ». Je ne connais personne
d’autre qu’Andrew Cohen qui soit si déterminé à restaurer cette magie, et le
moyen en est très simple : il suffit de se reconnecter à l’impulsion
évolutive. Cette impulsion prend sa source au delà de l’espace et du temps,
dans le domaine de la pure conscience. Elle s’est manifestée dans le monde
physique jusqu’à se perdre derrière le masque du matérialisme ; l’esprit
humain s’est laissé distraire par la danse de maya.
Pour toutes ces raisons, l’impulsion évolutive a besoin d’être à nouveau révélée et décrite en détails, comme le fait ce livre de façon admirable. Et je fais totalement mien le point de vue d’Andrew, qui considère que la spiritualité traditionnelle a trop mis l’accent sur l’évasion, l’autre monde, le retrait et un fatalisme vis à vis du monde des affaires corrompu.
Par
définition, l’impulsion évolutive change son point de focalisation au fur et à
mesure que la société humaine se transforme. Au sixième siècle avant Jésus
Christ, la personne lambda était en mode survie. Comme ses besoins et ses
soucis étaient drastiques, il était séduisant de se retirer dans la paix et le
silence intérieurs. Dans cet espace, la communion avec le transcendant
s’avérait être infiniment fascinante. Mais il était vrai également, que limiter
l’esprit à cette paix intérieure - ou même au monde intérieur - était trompeur.
La transcendance infuse toute chose ; il n’y a qu’une réalité provenant de
la même source.
Le
problème est que nous vivons tous dans la dualité, et nos esprits ont été
façonnés pour considérer la dualité comme réelle. Notre moi est divisé et nous
percevons le monde en termes d’opposition, vrai et faux, bien et mal, lumière
et ténèbres. Comment pouvons-nous nous transformer pour atteindre l’unité quand
la dualité est le seul véhicule que nous ayons ? Autant essayer de sécher
un poisson dans l’eau ! Après avoir brillamment révélé la nature de la
dualité et la fascination qu’elle exerce sur nous, ce livre prescrit une cure
pour le moi divisé.
J’ai
particulièrement été séduit par les cinq titres des chapitres décrivant les
Principes de l’Eveil Evolutionnaire : la Clarté d’intention, le Pouvoir de
la Volition, Faire face à tout et ne rien éviter, la Perspective du processus,
la Conscience cosmique. C’est là je crois qu’Andrew révèle la quintessence de
la transformation du soi, et chaque clé étant cruciale, j’aimerais les
commenter les unes après les autres.
La Clarté d’intention
Rien
n’a plus de force que l’intention, car elle est le résultat de trois
ingrédients : le désir, la constance vis à vis du but, et la profondeur de
l’attention. Ce sont les trois facettes de Samyama,
connue dans la tradition indienne. Quand une personne maîtrise le Samyama, chacune de ses intentions est
soutenue par le cosmos entier, ou pour parler plus prosaïquement, ce que vous
voulez est ce que l’impulsion évolutive veut pour vous.
La
Clarté est alors bien plus que de se dire « Je sais vraiment que je veux
être riche » ou tout autre rêve dont on souhaite la réalisation. En fait,
la clarté signifie que vous avez utilisé la conscience qui est la vôtre, pour
acquérir les trois aspects de Samyama. Vous avez un désir, qui est aligné avec celui, plus global, d’évoluer et de
grandir. Votre but est suffisamment constant pour vous permettre de suivre la
réponse que l’univers donne à votre désir, peu importe où cela vous mène.
Vous
êtes pleinement ancré dans votre conscience, si bien que les messages justes
peuvent passer et être entendus – après tout, vous ne pouvez rien recevoir ni
agir à partir de quelque chose dont vous n’avez pas conscience. Je restitue ici
l’essentiel de ce qui m’a personnellement impacté. Andrew va dans le détail et
nous offre une perspective transpersonnelle et éveillée d’une immense valeur.
Le
pouvoir de la Volition
Andrew
aborde là un ancien enseignement, Aham
Brahmasni, ou « Je suis l’Univers ». Ce principe me tient à cœur
car je trouve impensable d’être éveillé dans un monde de ténèbres et
d’ignorance. La tradition soutient le contraire, du moins la tradition de la
réclusion, qui incite les chercheurs spirituels à laisser le monde derrière eux
afin de se retirer dans la solitude. En Inde, on entend divers swamis et yogis
parler du monde comme de « la boue » par contraste à l’endroit spirituel
pur où ils sont, généralement sur les
plus hautes et vivifiantes cimes de l’Himalaya.
Vous
ne pouvez soigner des patients malades et essayer d’alléger leur souffrance en
les considérant comme des créatures de « la boue ». Je fais aussi
partie de cette boue, comme tout un chacun. Il est de notre responsabilité de
changer notre environnement à tous les niveaux, en commençant par le niveau
spirituel, si nous voulons que les êtres humains fassent le prochain saut
évolutif. Je n’ai jamais entendu un appel à la responsabilité aussi
retentissant et tonique que celui que lance Andrew.
Faire
face à tout et ne rien éviter
Andrew
appelle ce principe, à juste titre, la « libération de
l’attention ». Nous sommes tous prisonniers des limites de ce que nous
appelons notre capacité de conscience « normale » et l’impulsion
évolutive veut, avant toute chose, nous rendre libre. William Blake évoquait
quelque chose de similaire avec ses « menottes forgées par
l’esprit » et Andrew rejoint ici une longue lignée de visionnaires
inspirés.
Ce
qu’il apporte en plus, est à nouveau réconfortant. Si vous faites face à tout
dans la vie, vous ne serez ni en danger ni vulnérable, telle une créature
aquatique arrachée à sa coquille, tremblante sous le soleil ardent. C’est par
crainte que nous retardons sans cesse ces confrontations, car nous pensons
manquer de courage existentiel pour les supporter.
Nous
avons surtout besoin de nous assurer que faire face à tout, c’est agir
conformément à notre évolution. Rien n’est plus naturel que l’évolution :
cela n’implique ni bataille, ni crainte. Le chemin que propose Andrew requiert
pourtant du courage. Les percées de conscience ne peuvent pas aider, mais elles
contiennent en elles l’idée de « percer », et c’est bien parce qu’on
démantèle les murs de nos anciens conditionnements, qu’on peut faire face aux
émotions et aux mémoires qu’il est sinon si facile d’enterrer.
Ce
qui rend ces ruptures supportables – voire même attrayantes – est, qu’en
faisant face à tout, nous réveillons en nous des pouvoirs dormants qui ont la
capacité de tout embrasser. Un prisonnier peut se façonner un petit cocon bien
confortable dans un petit espace confiné, mais cela n’est rien en comparaison
du pouvoir de la libération.
La
Perspective du processus
Lorsque
vous êtes prêt à regarder tous les aspects de votre vie, elle cesse d’être
« votre » vie. C’est à dire qu’elle n’appartient pas à un individu
isolé, qui peut être étiqueté selon des critères pratiques: ce que vous aimez
et ce que vous n’aimez pas, votre race et votre religion, vos amis et vos
ennemis. A la place, émerge une perspective impersonnelle.
« Impersonnel » n’est pas vraiment un terme qui emplit le cœur
d’espoir, mais je pense qu’Andrew a raison de l’utiliser. Un synonyme plus
facile à entendre serait « universel ». Le petit moi évolue pour
devenir le moi universel. Vous découvrez alors votre vrai statut d’enfant du
cosmos.
Il
n’est pas aisé de garder à l’esprit cet héritage cosmique quand quelqu’un
embouti votre voiture ou que la personne dont vous êtes épris n’est pas
intéressée par vous. Il vaut mieux se focaliser sur le processus, et prendre
chaque étape comme elle se présente, en constituant une magnifique mosaïque à
partir des petits cailloux qui jonchent la plage. L’accent qu’Andrew met sur le
processus est à mes yeux un des aspects les plus pratiques de la poursuite de
l’impulsion évolutive.
La
Conscience cosmique
Beaucoup de lecteurs vont s’y méprendre car ici Andrew parle de conscience morale. L’éveil est la plus grande des récompenses, après y avoir travaillé avec ardeur année après année, nous espérons être inondé de richesses spirituelles – ou d’abondance - que le reste du monde pourra alors admirer. C’est une idée réconfortante lors de ces longues nuits noires de l’âme, ou lors d’après-midis sombres. Mais l’impulsion évolutive prend soin du futur de tous ; c’est pourquoi sa conscience « morale », si on peut utiliser ce terme, prend soin de tout ce qui est bon pour chacun, sans exclure aucun être vivant.
Il
est sage et juste de la part d’Andrew de nous enjoindre d’avoir une telle
conscience morale. Elle ne vous tombe pas miraculeusement dessus le jour où
vous devenez un saint plutôt qu’un simple quidam. La conscience morale cosmique
est une expression de la passion pour l’évolution, et plus vous aspirez à vous
transformer et plus vous vous verrez en lien avec le vivant. Ce point de vue
tient une place d’honneur dans l’enseignement du Bouddha, mais Andrew le
redéfinit pour l’époque moderne, comme l’ensemble de ce livre unique, qui vous
ouvrira les yeux.
Les
cinq principes d’une vie éveillée suffisent pour changer le monde. Combien de
fois, après avoir entendu une telle phrase, vous êtes vous dit « mais
rien ne changera vraiment jamais. Le monde va continuer tel qu’il a toujours
été ». En l’occurrence, c’est le contraire qui est vrai. Le monde ne peut
que changer : le plan cosmique est évolutif, et ce depuis le début, et
même avant. Personne ne peut échapper au processus de l’évolution.
Nous
pouvons être sourds à cette vérité ; nous pouvons rejoindre le camp de la
résistance au changement. C’est le choix conscient qui fait la différence. A la
question de savoir ce qui arriverait si un individu ne s’éveillait pas à
l’impulsion évolutive, un sage enseignant a répondu, « Le plan divin n’a pas besoin de vous pour
réussir. Mais vous pouvez choisir que sa réussite passe par vous ».
Tel est le choix que proposent, avec une imagination et une vision puissantes,
les pages qui suivent.
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