Dans un fichier pdf disponible sur le site de Politique Intégrale, on peut lire un texte de vingt huit pages intitulé Fondements de la Politique Intégrale. Vers un renouvellement profond de la société. Ce texte propose des principes d’actions sur les grands thème de la vie en société : Le sens d'«intégral». Vision du monde et de l'homme. Le système politique. Formation, éducation et culture intégrales. Le système économique. Science et recherche. Santé et système de santé. Promotion de la paix et politique de sécurité. Vie et culture de Politique Intégrale. Nous vous proposons ci-dessous la première partie de ce texte.
Préambule
Le texte ci-après, intitulé «Le sens d'intégral», explique d'où provient la notion d'«intégral» et comment cette notion a été développée par les philosophes Jean Gedbser et Ken Wilber. Cependant, en tant que courant politique, Politique Intégrale n’adhère pas à une théorie déterminée. Elle représente un courant intégral dont les contours seront précisés dans les chapitres qui vont suivre. Celle ou celui qui se sent interpellé(e) par le contenu de ce texte et peut en soutenir l'essentiel, en particulier sa «vision du monde et de l’être humain» ainsi que ses visées politiques et économiques, est chaleureusement invité(e) à le soutenir.
Le sens d'«intégral»
1. Intégral signifie d'une part, une façon historique, psychologique et philosophique de considérer le monde, la vie et l'humanité, autrement dit l’avènement d’une nouvelle époque culturelle.
2. D'autre part, être «intégral(e)» signifie aussi une attitude dans la vie, une manière de vivre. Celle-ci est la conséquence d'une prise de conscience élargie et transformée de nous-mêmes et de la société.
1. «Intégral» en tant qu'époque historique, philosophique et politique.
Une nouvelle époque culturelle
Politique Intégrale vise à aborder dans une conscience «intégrale» l'organisation de la société et sa relation avec la biosphère.
Mais que signifie conscience «intégrale»? En simplifiant, on pourrait dire que c'est avoir conscience du lien fondamental entre tout ce qui existe, de l’amour universel ou, exprimé plus modestement, c'est avoir une attitude intérieure de bienveillance universelle. De là résultent un nouveau mode de vie et une nouvelle culture – une société dite «intégrale». De l'évolution de la conscience naît une nouvelle forme de pensée et de celle-ci, une nouvelle culture.
Origine du concept
Le concept «intégral», au sens d'une époque historique de la conscience humaine, fut introduit par le philosophe de la culture Jean Gebser dans son ouvrage «Origine et présent» (écrit entre 1947 et 1952). Gebser y décrit la succession universelle des époques de conscience et de culture du genre humain et annonce la prochaine, l'époque intégrale, qui succède à l'époque mentale.
Intégral signifie ainsi une nouvelle époque culturelle, basée sur un nouvel état de conscience. Cet état de conscience est en voie de formation. C'est pourquoi nous sommes dans une phase de tâtonnement et de recherche. Des impulsions importantes ont été données dans ce sens en particulier par Ken Wilber. Ce que signifie précisément une «politique intégrale» ne figure dans aucun dictionnaire, il s'agit préalablement de la percevoir intuitivement, de la penser puis de la concrétiser.
Etats de conscience mythique et mental
Depuis le Siècle des lumières nous vivons, en Europe de l'Ouest, à l'époque dite moderne. Pour cette époque, l'homme se caractérise essentiellement par sa faculté de penser (Descartes: «Je pense donc je suis»), il est rationnel. L'époque mythique a été progressivement remplacée par l'époque mentale au cours des 18e et 19e siècles. Cependant, la conscience mythique demeure mondialement dominante et sa force est omniprésente dans la société moderne. En elle l'homme s'identifie à son mythe, sa communauté religieuse, son peuple, son groupe d'appartenance. Selon cet état de conscience, les autres groupes, peuples et religions sont dans l'erreur et donc des ennemis potentiels. La pensée mythique est une base essentielle du nationalisme et du fondamentalisme philosophico-religieux et tend à générer des structures de société fortement hiérarchisées.
Pensées et émotions en tant qu'objets
La conscience intégrale supprime le fait de s’identifier à la pensée et aux émotions. La personne intégrale parvient à les regarder en spectateur. Elles deviennent des objets de sa perception. L'humain, ce spectateur, ce témoin, perçoit ce qui est là: matière, corps, nature, cosmos – émotions, sentiments, pensées, convictions, valeurs, savoir. Ce témoin ou observateur du monde est notre conscience. L'être humain est ainsi premièrement une conscience, un champ de perception. La matière (le corps), les sentiments et les pensées ne sont pas qualifiés d'inférieurs, mais sont de même valeur, approuvés et intégrés dans la conscience intégrale avec bienveillance.
Etapes vers une conscience intégrale
Du fait que la conscience intégrale ne s'identifie plus aux pensées et aux émotions, celles-ci deviennent objets, alors qu'elles étaient précédemment sujets, l'identité même de l'individu. La conscience intégrale transcende, dépasse la conscience mentale et s'identifie à l'observateur, à la conscience elle-même. Ce faisant, le rationnel n'est aucunement rejeté, il est intégré. Là où la pensée rationnelle soumettait la matière à l'intellect et qualifiait l'aspect religieux de la conscience mythique d'irrationnel et le refoulait, la conscience intégrale ne va rien repousser, mais intégrer et réunir les plans «matière/corps», «sentiments», et «pensée».
Cette intégration se produit si nous nous préoccupons intensément de ces plans et si nous les percevons avec affection comme faisant partie de nous. Les nombreux chemins et les cours de connaissance de soi – du corps, des sentiments, de l'âme – qui ont fleuri au cours des quarante dernières années dans les pays modernes sont le fondement de l'élargissement de la compréhension qui conduit à la conscience intégrale. Ils intègrent des expériences spirituelles et un processus de recherche d’un sens à donner à la vie.
Par conséquent, la nouvelle conscience intégrale croît et s'étend toujours plus vite. La formation à tous les niveaux, particulièrement du corps et du psychisme, constitue un préalable essentiel à la formation de la conscience élargie nouvelle.
Tout est profondément relié
Une deuxième caractéristique de la perception intégrale est de ressentir et d'expérimenter la relation fondamentale entre toutes choses, l'unité de l'humanité, du monde et du cosmos. Emerge alors une grande compassion pour tous les êtres et toutes choses, un sentiment d'amour universel pour la diversité dans l'unité. En cela la politique ne peut plus défendre prioritairement des intérêts personnels, car les intérêts des autres sont aussi les miens.
On atteint ainsi une attitude de bienveillance globale vis-à-vis de tous les humains et de la nature. De tels sentiments sont d'essence spirituelle, ils sont profonds et deviennent déterminants pour notre vie. Dans la conscience intégrale, le religieux est perçu et vécu à nouveau de manière particulièrement vivante bien que sur un plan trans-religieux. Ce que l'époque mentale a largement refoulé est réintégré, toutefois pas sur le plan mythique des confessions. Chacune et chacun peut rester dans sa tradition propre, mais il ou elle se sait profondément lié(e) à toutes les autres traditions, qui tendent toutes vers la même origine et le même ESPRIT.
Dépassement du matérialisme
Une troisième caractéristique de la pensée «intégrale» est le dépassement du matérialisme. La contribution des bases matérielles et des biens économiques à la qualité de notre vie ne fait aucun doute, mais l'abondance matérielle n'est plus placée au centre – comme principale orientation de la politique, de l'économie et de notre qualité de vie. Des valeurs et des qualités non matérielles deviennent les objectifs premiers de la société et de l'individu. En transcendant et dénouant nos attachements au matériel nous nous libérons de sa domination, ce qui nous permet de mettre bon ordre au plan matériel, de le gérer avec raison. Raison signifie ici maintenir la nature et le monde dans leur beauté et leur diversité, et simultanément, assurer pour chacun une situation matérielle convenable.
Politique intégrale
La conscience intégrale quitte le mode de pensée du «ou l'un ou l'autre» pour celui du «et l'un et l'autre». Lors de négociations, elle s'imprègne avec bienveillance de chaque point de vue puis décide du fond du coeur et avec l'intuition, qui intègre et dépasse la raison.
La Politique Intégrale est libérale, en ce sens qu'elle défend les libertés individuelles, qu’elles soient politiques ou créatives et affirme la responsabilité de chacun. Toutefois elle ne soutient pas une liberté de s'enrichir sans limites et d'accumuler ainsi une puissance démesurée.
La Politique Intégrale est sociale. Elle considère comme un objectif premier l'égalité des chances de tous à l'épanouissement personnel et veut ainsi assurer la justice sociale et matérielle.
La Politique Intégrale est aussi écologique car elle veut une économie et une consommation respectueuses de la biosphère – base de notre vie – dans sa diversité et sa beauté, dans sa valeur propre et dans sa fonction pour la vie.
La Politique Intégrale est spirituelle, elle reconnaît toutes les traditions religieuses pacifiques et s'efforce de remplacer les quantités matérielles par les qualités immatérielles.
2. «Intégral» comme attitude face à la vie et comme développement personnel
Une attitude authentique face à la vie
L'être intégral sent qu'il participe au monde, il y est chez lui. La terre est sa patrie. L'humanité est sa famille; il respecte et apprécie ses semblables sans considérations d'origine, de couleur de peau, d'ethnie, d'éducation ou de place dans la société. Il ne peut être vraiment étranger nulle part.
L'être intégral sent le grand flux de la vie le traverser, comme il traverse toute chose. Il fait partie du grand flux cosmique et y éprouve une joie intense et un amour universel. Pouvoir faire partie de la vie est un cadeau pour lui.
La joie, la confiance en soi et l'ouverture d'esprit déterminent son attitude face à la vie, non la peur et le repli sur soi. Il a le courage et la confiance d'être lui-même, tel qu'il est. Il ne joue aucun rôle, il ne porte pas de masque, il n'a rien à cacher. Cette authenticité – la cohérence entre penser, parler, et agir – lui confère la liberté, la tranquillité et la force dans l'action.
L'intuition et la créativité dans tous les domaines caractérisent cette action. Il connaît cependant la complémentarité entre l'action et la contemplation et veille à leur équilibre.
Responsabilité et coresponsabilité
L'amour qu'il éprouve donne aussi à l'être intégral la force de percevoir le monde tel qu'il est. Il y vit la beauté aussi intensément que la souffrance. Sa relation profonde au tout suscite en lui la compassion. Comme partie consciente de l'humanité, il assume des responsabilités. Il perçoit et apprécie, toutefois sans condamner. Toute son attitude face à la vie est marquée par la conscience de sa responsabilité. Il cherche à changer les conditions affligeantes où la vie est empêchée ou détruite, où des humains, des animaux et des paysages sont avilis ou exploités. Il entre en action de manière adéquate pour établir des conditions favorables à la vie; adéquat signifie ici qu'il est conscient de ses forces et des possibilités offertes par une bonne organisation.
Développement personnel: Intégration des niveaux de conscience, transformation de l'ombre
Pour l'individu, «intégral» signifie ainsi aussi un développement personnel conscient :
• D'une part, reconnaître, différencier et ensuite intégrer les divers niveaux de son être (en simplifiant: le corps, les sentiments, la raison, l'âme, l'esprit) pour les assembler en un tout.
• Et d'autre part, reconnaître son ombre, l'intégrer et la transformer pour s'en libérer ou la dissoudre autant que possible.
Cette double reconnaissance et intégration signifie un développement personnel continu, signifie devenir conscient et élargir sa conscience de l'intérieur de soi. C'est une tâche importante de toute la vie et elle n'a pas de fin. Elle conduit à une transformation graduelle de notre conscience jusqu'à une conscience intégrale ou la contemplation consciente – une perception tranquille et émue du monde, du grand flux de l'UN dont je fais partie. Ainsi, l'humanité, le monde et chaque créature deviennent sacrés. Je suis conscience et amour et je les vis.
Préambule
Le texte ci-après, intitulé «Le sens d'intégral», explique d'où provient la notion d'«intégral» et comment cette notion a été développée par les philosophes Jean Gedbser et Ken Wilber. Cependant, en tant que courant politique, Politique Intégrale n’adhère pas à une théorie déterminée. Elle représente un courant intégral dont les contours seront précisés dans les chapitres qui vont suivre. Celle ou celui qui se sent interpellé(e) par le contenu de ce texte et peut en soutenir l'essentiel, en particulier sa «vision du monde et de l’être humain» ainsi que ses visées politiques et économiques, est chaleureusement invité(e) à le soutenir.
Le sens d'«intégral»
1. Intégral signifie d'une part, une façon historique, psychologique et philosophique de considérer le monde, la vie et l'humanité, autrement dit l’avènement d’une nouvelle époque culturelle.
2. D'autre part, être «intégral(e)» signifie aussi une attitude dans la vie, une manière de vivre. Celle-ci est la conséquence d'une prise de conscience élargie et transformée de nous-mêmes et de la société.
1. «Intégral» en tant qu'époque historique, philosophique et politique.
Une nouvelle époque culturelle
Politique Intégrale vise à aborder dans une conscience «intégrale» l'organisation de la société et sa relation avec la biosphère.
Mais que signifie conscience «intégrale»? En simplifiant, on pourrait dire que c'est avoir conscience du lien fondamental entre tout ce qui existe, de l’amour universel ou, exprimé plus modestement, c'est avoir une attitude intérieure de bienveillance universelle. De là résultent un nouveau mode de vie et une nouvelle culture – une société dite «intégrale». De l'évolution de la conscience naît une nouvelle forme de pensée et de celle-ci, une nouvelle culture.
Origine du concept
Le concept «intégral», au sens d'une époque historique de la conscience humaine, fut introduit par le philosophe de la culture Jean Gebser dans son ouvrage «Origine et présent» (écrit entre 1947 et 1952). Gebser y décrit la succession universelle des époques de conscience et de culture du genre humain et annonce la prochaine, l'époque intégrale, qui succède à l'époque mentale.
Intégral signifie ainsi une nouvelle époque culturelle, basée sur un nouvel état de conscience. Cet état de conscience est en voie de formation. C'est pourquoi nous sommes dans une phase de tâtonnement et de recherche. Des impulsions importantes ont été données dans ce sens en particulier par Ken Wilber. Ce que signifie précisément une «politique intégrale» ne figure dans aucun dictionnaire, il s'agit préalablement de la percevoir intuitivement, de la penser puis de la concrétiser.
Etats de conscience mythique et mental
Depuis le Siècle des lumières nous vivons, en Europe de l'Ouest, à l'époque dite moderne. Pour cette époque, l'homme se caractérise essentiellement par sa faculté de penser (Descartes: «Je pense donc je suis»), il est rationnel. L'époque mythique a été progressivement remplacée par l'époque mentale au cours des 18e et 19e siècles. Cependant, la conscience mythique demeure mondialement dominante et sa force est omniprésente dans la société moderne. En elle l'homme s'identifie à son mythe, sa communauté religieuse, son peuple, son groupe d'appartenance. Selon cet état de conscience, les autres groupes, peuples et religions sont dans l'erreur et donc des ennemis potentiels. La pensée mythique est une base essentielle du nationalisme et du fondamentalisme philosophico-religieux et tend à générer des structures de société fortement hiérarchisées.
Pensées et émotions en tant qu'objets
La conscience intégrale supprime le fait de s’identifier à la pensée et aux émotions. La personne intégrale parvient à les regarder en spectateur. Elles deviennent des objets de sa perception. L'humain, ce spectateur, ce témoin, perçoit ce qui est là: matière, corps, nature, cosmos – émotions, sentiments, pensées, convictions, valeurs, savoir. Ce témoin ou observateur du monde est notre conscience. L'être humain est ainsi premièrement une conscience, un champ de perception. La matière (le corps), les sentiments et les pensées ne sont pas qualifiés d'inférieurs, mais sont de même valeur, approuvés et intégrés dans la conscience intégrale avec bienveillance.
Etapes vers une conscience intégrale
Du fait que la conscience intégrale ne s'identifie plus aux pensées et aux émotions, celles-ci deviennent objets, alors qu'elles étaient précédemment sujets, l'identité même de l'individu. La conscience intégrale transcende, dépasse la conscience mentale et s'identifie à l'observateur, à la conscience elle-même. Ce faisant, le rationnel n'est aucunement rejeté, il est intégré. Là où la pensée rationnelle soumettait la matière à l'intellect et qualifiait l'aspect religieux de la conscience mythique d'irrationnel et le refoulait, la conscience intégrale ne va rien repousser, mais intégrer et réunir les plans «matière/corps», «sentiments», et «pensée».
Cette intégration se produit si nous nous préoccupons intensément de ces plans et si nous les percevons avec affection comme faisant partie de nous. Les nombreux chemins et les cours de connaissance de soi – du corps, des sentiments, de l'âme – qui ont fleuri au cours des quarante dernières années dans les pays modernes sont le fondement de l'élargissement de la compréhension qui conduit à la conscience intégrale. Ils intègrent des expériences spirituelles et un processus de recherche d’un sens à donner à la vie.
Par conséquent, la nouvelle conscience intégrale croît et s'étend toujours plus vite. La formation à tous les niveaux, particulièrement du corps et du psychisme, constitue un préalable essentiel à la formation de la conscience élargie nouvelle.
Tout est profondément relié
Une deuxième caractéristique de la perception intégrale est de ressentir et d'expérimenter la relation fondamentale entre toutes choses, l'unité de l'humanité, du monde et du cosmos. Emerge alors une grande compassion pour tous les êtres et toutes choses, un sentiment d'amour universel pour la diversité dans l'unité. En cela la politique ne peut plus défendre prioritairement des intérêts personnels, car les intérêts des autres sont aussi les miens.
On atteint ainsi une attitude de bienveillance globale vis-à-vis de tous les humains et de la nature. De tels sentiments sont d'essence spirituelle, ils sont profonds et deviennent déterminants pour notre vie. Dans la conscience intégrale, le religieux est perçu et vécu à nouveau de manière particulièrement vivante bien que sur un plan trans-religieux. Ce que l'époque mentale a largement refoulé est réintégré, toutefois pas sur le plan mythique des confessions. Chacune et chacun peut rester dans sa tradition propre, mais il ou elle se sait profondément lié(e) à toutes les autres traditions, qui tendent toutes vers la même origine et le même ESPRIT.
Dépassement du matérialisme
Une troisième caractéristique de la pensée «intégrale» est le dépassement du matérialisme. La contribution des bases matérielles et des biens économiques à la qualité de notre vie ne fait aucun doute, mais l'abondance matérielle n'est plus placée au centre – comme principale orientation de la politique, de l'économie et de notre qualité de vie. Des valeurs et des qualités non matérielles deviennent les objectifs premiers de la société et de l'individu. En transcendant et dénouant nos attachements au matériel nous nous libérons de sa domination, ce qui nous permet de mettre bon ordre au plan matériel, de le gérer avec raison. Raison signifie ici maintenir la nature et le monde dans leur beauté et leur diversité, et simultanément, assurer pour chacun une situation matérielle convenable.
Politique intégrale
La conscience intégrale quitte le mode de pensée du «ou l'un ou l'autre» pour celui du «et l'un et l'autre». Lors de négociations, elle s'imprègne avec bienveillance de chaque point de vue puis décide du fond du coeur et avec l'intuition, qui intègre et dépasse la raison.
La Politique Intégrale est libérale, en ce sens qu'elle défend les libertés individuelles, qu’elles soient politiques ou créatives et affirme la responsabilité de chacun. Toutefois elle ne soutient pas une liberté de s'enrichir sans limites et d'accumuler ainsi une puissance démesurée.
La Politique Intégrale est sociale. Elle considère comme un objectif premier l'égalité des chances de tous à l'épanouissement personnel et veut ainsi assurer la justice sociale et matérielle.
La Politique Intégrale est aussi écologique car elle veut une économie et une consommation respectueuses de la biosphère – base de notre vie – dans sa diversité et sa beauté, dans sa valeur propre et dans sa fonction pour la vie.
La Politique Intégrale est spirituelle, elle reconnaît toutes les traditions religieuses pacifiques et s'efforce de remplacer les quantités matérielles par les qualités immatérielles.
2. «Intégral» comme attitude face à la vie et comme développement personnel
Une attitude authentique face à la vie
L'être intégral sent qu'il participe au monde, il y est chez lui. La terre est sa patrie. L'humanité est sa famille; il respecte et apprécie ses semblables sans considérations d'origine, de couleur de peau, d'ethnie, d'éducation ou de place dans la société. Il ne peut être vraiment étranger nulle part.
L'être intégral sent le grand flux de la vie le traverser, comme il traverse toute chose. Il fait partie du grand flux cosmique et y éprouve une joie intense et un amour universel. Pouvoir faire partie de la vie est un cadeau pour lui.
La joie, la confiance en soi et l'ouverture d'esprit déterminent son attitude face à la vie, non la peur et le repli sur soi. Il a le courage et la confiance d'être lui-même, tel qu'il est. Il ne joue aucun rôle, il ne porte pas de masque, il n'a rien à cacher. Cette authenticité – la cohérence entre penser, parler, et agir – lui confère la liberté, la tranquillité et la force dans l'action.
L'intuition et la créativité dans tous les domaines caractérisent cette action. Il connaît cependant la complémentarité entre l'action et la contemplation et veille à leur équilibre.
Responsabilité et coresponsabilité
L'amour qu'il éprouve donne aussi à l'être intégral la force de percevoir le monde tel qu'il est. Il y vit la beauté aussi intensément que la souffrance. Sa relation profonde au tout suscite en lui la compassion. Comme partie consciente de l'humanité, il assume des responsabilités. Il perçoit et apprécie, toutefois sans condamner. Toute son attitude face à la vie est marquée par la conscience de sa responsabilité. Il cherche à changer les conditions affligeantes où la vie est empêchée ou détruite, où des humains, des animaux et des paysages sont avilis ou exploités. Il entre en action de manière adéquate pour établir des conditions favorables à la vie; adéquat signifie ici qu'il est conscient de ses forces et des possibilités offertes par une bonne organisation.
Développement personnel: Intégration des niveaux de conscience, transformation de l'ombre
Pour l'individu, «intégral» signifie ainsi aussi un développement personnel conscient :
• D'une part, reconnaître, différencier et ensuite intégrer les divers niveaux de son être (en simplifiant: le corps, les sentiments, la raison, l'âme, l'esprit) pour les assembler en un tout.
• Et d'autre part, reconnaître son ombre, l'intégrer et la transformer pour s'en libérer ou la dissoudre autant que possible.
Cette double reconnaissance et intégration signifie un développement personnel continu, signifie devenir conscient et élargir sa conscience de l'intérieur de soi. C'est une tâche importante de toute la vie et elle n'a pas de fin. Elle conduit à une transformation graduelle de notre conscience jusqu'à une conscience intégrale ou la contemplation consciente – une perception tranquille et émue du monde, du grand flux de l'UN dont je fais partie. Ainsi, l'humanité, le monde et chaque créature deviennent sacrés. Je suis conscience et amour et je les vis.
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