Il devient indispensable que l'humanité formule un nouveau mode de pensée si elle veut survivre et atteindre un plan plus élevé. Albert Einstein
Consacrés au Nouvel Esprit Pédagogique, nos trois derniers billets faisaient notamment référence aux réflexions de René Barbier, Jean Biès et Basarab Nicolescu, qui tous trois, participent aux activités du Ciret, le Centre International de Recherches Transdisciplinaires. Inscrites dans une transdisciplinarité qui est « ouverture de toutes les disciplines à ce qui les traverse et les dépasse », rénovations pédagogiques et épistémologiques vont de pair. Elles participent de ce nouveau stade de l'esprit humain évoqué aussi bien par les poètes du Grand Jeu que par un savant comme Albert Eistein.
Une culture se définit par la façon dont une collectivité humaine entre en relation avec son milieu d’évolution en se le représentant à travers la connaissance. L’épistémologie étudie justement la façon dont nous faisons connaissance avec notre milieu. Les modes de connaissance se transforment au fil du temps en fonction des diverses visions du monde correspondant à chaque stade d’une évolution culturelle qui est cause et conséquence d’une évolution épistémologique.
Notre civilisation technocratique a développé une épistémologie abstraite et réductionniste fondée sur l’objectivation et l’analyse, la formalisation mathématique et la fragmentation disciplinaire. C’est une façon particulière d’envisager la connaissance. Il y en a eu d’autres avant elle et il y en aura d’autres après. N'en doutons pas : viendra un temps, pas si lointain, où nos descendants envisageront nos sciences actuelles - et l'épistémologie qui les sous-tend - avec la distance qu'un esprit rationnel entretient aujourd'hui avec les mythes religieux.
Le Nouvel Esprit Epistémologique
Si cette épistémologie technocratique a fait son temps, celui de la modernité triomphante, les crises auxquelles nous sommes confrontées sont autant de signes qui attestent qu’elle est aujourd’hui dépassée à l’heure où émerge une « société fluide » de l’information et de l’interconnexion. Une société qui privilégie le flux et la relation dont les propriétés dynamiques, associatives et organiques échappent à l’abstraction et à l’objectivation.
Dans ce contexte, un nouvel esprit épistémologique en voie d’émergence cherche à s’émanciper du réductionnisme dominant pour inventer des formes de connaissance fondées sur l’intégration entre raison distinctive et intuition sensible. Chacune à son niveau, la Pensée Complexe d’Edgar Morin, la Transdisciplinarité de Basarab Nicolescu, la Raison Sensible de Michel Maffesoli, l'Approche transversale de René Barbier ou la Vision intégrale de Ken Wilber sont autant de variations inspirées par une épistémologie intégrative qui allie, à partir d’une « raison ouverte », les ressources cognitives de l’implication subjective et celles de l’explication rationnelle.
La Charte de la transdisciplinarité, que l’on peut lire sur le site du Ciret, énonce certains des principes animant ce « nouveau stade de l’esprit humain » qui s'exprime et se décline à travers les sphères culturelles, épistémologiques et pédagogiques. Rédigée par Lima de Freitas, Edgar Morin et Basarab Nicolescu, la charte de la transdisciplinarité a été adoptée au Premier Congrès Mondial de la Trandisciplinarité, Convento da Arrábida, au Portugal, du 2 au 6 novembre 1994.
Charte de la Transdisciplinarité
Préambule
Considérant que la prolifération actuelle des disciplines académiques et non-académiques conduit à une croissance exponentielle du savoir, ce qui rend impossible tout regard global de l'être humain,
Considérant que seule une intelligence qui rend compte de la dimension planétaire des conflits actuels pourra faire face à la complexité de notre monde et au défi contemporain d'autodestruction matérielle et spirituelle de notre espèce,
Considérant que la vie est lourdement menacée par une technoscience triomphante, n'obéissant qu'à la logique effrayante de l'efficacité pour l'efficacité,
Considérant que la rupture contemporaine entre un savoir de plus en plus accumulatif et un être intérieur de plus en plus appauvri mène à une montée d'un nouvel obscurantisme, dont les conséquences sur le plan individuel et social sont incalculables,
Considérant que la croissance des savoirs, sans précédent dans l'histoire, accroît l'inégalité entre ceux qui les possèdent et ceux qui en sont dépourvus, engendrant ainsi des inégalités croissantes au sein des peuples et entre les nations sur notre planète,
Considérant en même temps que tous les défis énoncés ont leur contrepartie d'espérance et que la croissance extraordinaire des savoirs peut conduire, à long terme, à une mutation comparable au passage des hominiens à l'espèce humaine,
Considérant ce qui précède, les participants au Premier Congrès Mondial de Transdisciplinarité (Convento da Arrábida, Portugal, 2-7 novembre 1994) adoptent la présente Charte comprise comme un ensemble de principes fondamentaux de la communauté des esprits transdisciplinaires, constituant un contrat moral que tout signataire de cette Charte fait avec soi- même, en dehors de toute contrainte juridique et institutionnelle.
Article 1 : Toute tentative de réduire l'être humain à une définition et de le dissoudre dans des structures formelles, quelles qu'elles soient, est incompatible avec la vision transdisciplinaire.
Article 2 : La reconnaissance de l'existence de différents niveaux de réalité, régis par des logiques différentes, est inhérente à l'attitude transdisciplinaire. Toute tentative de réduire la réalité à un seul niveau régi par une seule logique ne se situe pas dans le champ de la transdisciplinarité.
Article 3 : La transdisciplinarité est complémentaire de l'approche disciplinaire ; elle fait émerger de la confrontation des disciplines de nouvelles données qui les articulent entre elles ; et elle nous offre une nouvelle vision de la nature et de la réalité. La transdisciplinarité ne recherche pas la maîtrise de plusieurs disciplines, mais l'ouverture de toutes les disciplines à ce qui les traverse et les dépasse.
Article 4 : La clef de voûte de la transdisciplinarité réside dans l'unification sémantique et opérative des acceptions à travers et au delà des disciplines. Elle présuppose une rationalité ouverte, par un nouveau regard sur la relativité des notions de "définition" et d'"objectivité". Le formalisme excessif, la rigidité des définitions et l'absolutisation de l'objectivité comportant l'exclusion du sujet conduisent à l'appauvrissement.
Article 5 : La vision transdisciplinaire est résolument ouverte dans la mesure où elle dépasse le domaine des sciences exactes par leur dialogue et leur réconciliation non seulement avec les sciences humaines mais aussi avec l'art, la littérature, la poésie et l'expérience intérieure.
Article 6 : Par rapport à l'interdisciplinarité et à la multidisciplinarité, la transdisciplinarité est multiréférentielle et multidimensionnelle. Tout en tenant compte des conceptions du temps et de l'histoire, la transdisciplinarité n'exclut pas l'existence d'un horizon transhistorique.
Article 7 : La transdisciplinarité ne constitue ni une nouvelle religion, ni une nouvelle philosophie, ni une nouvelle métaphysique, ni une science des sciences.
Article 8 : La dignité de l'être humain est aussi d'ordre cosmique et planétaire. L'apparition de l'être humain sur la Terre est une des étapes de l'histoire de l'Univers. La reconnaissance de la Terre comme patrie est un des impératifs de la transdisciplinarité. Tout être humain a droit à une nationalité, mais, au titre d'habitant de la Terre, il est en même temps un être transnational. La reconnaissance par le droit international de la double appartenance - à une nation et à la Terre - constitue un des buts de la recherche transdisciplinaire.
Article 9 : La transdisciplinarité conduit à une attitude ouverte à l'égard des mythes et des religions et de ceux qui les respectent dans un esprit transdisciplinaire.
Article 10 : Il n'y a pas un lieu culturel privilégié d'ou l'on puisse juger les autres cultures. La démarche transdisciplinaire est elle-même transculturelle.
Article 11 : Une éducation authentique ne peut privilégier l'abstraction dans la connaissance. Elle doit enseigner à contextualiser, concrétiser et globaliser. L'éducation transdisciplinaire réévalue le rôle de l'intuition, de l'imaginaire, de la sensibilité et du corps dans la transmission des connaissances.
Article 12 : L'élaboration d'une économie transdisciplinaire est fondée sur le postulat que l'économie doit être au service de l'être humain et non l'inverse.
Article 13 : L'éthique transdisciplinaire récuse toute attitude qui refuse le dialogue et la discussion, quelle que soit son origine - d'ordre idéologique, scientiste, religieux, économique, politique, philosophique. Le savoir partagé devrait mener à une compréhension partagée fondée sur le respect absolu des altérités unies par la vie commune sur une seule et même Terre.
Article 14 : Rigueur, ouverture et tolérance sont les caractéristiques fondamentales de l'attitude et de la vision transdisciplinaires. La rigueur dans l'argumentation qui prend en compte toutes les données est le garde-fou à l'égard des dérives possibles. L'ouverture comporte l'acceptation de l'inconnu, de l'inattendu et de l'imprévisible. La tolérance est la reconnaissance du droit aux idées et vérités contraires aux nôtres.
Article final : La présente Charte de la Transdisciplinarité est adoptée par les participants au Premier Congrès Mondial de Transdisciplinarité, ne se réclamant d'aucune autre autorité que celle de leur oeuvre et de leur activité.
Selon les procédures qui seront définies en accord avec les esprits transdisciplinaires de tous les pays, la Charte est ouverte à la signature de tout être humain intéressé par les mesures progressives d'ordre national, international et transnational pour l'application de ses articles dans la vie.
Convento da Arrábida, le 6 novembre 1994.
Consacrés au Nouvel Esprit Pédagogique, nos trois derniers billets faisaient notamment référence aux réflexions de René Barbier, Jean Biès et Basarab Nicolescu, qui tous trois, participent aux activités du Ciret, le Centre International de Recherches Transdisciplinaires. Inscrites dans une transdisciplinarité qui est « ouverture de toutes les disciplines à ce qui les traverse et les dépasse », rénovations pédagogiques et épistémologiques vont de pair. Elles participent de ce nouveau stade de l'esprit humain évoqué aussi bien par les poètes du Grand Jeu que par un savant comme Albert Eistein.
Une culture se définit par la façon dont une collectivité humaine entre en relation avec son milieu d’évolution en se le représentant à travers la connaissance. L’épistémologie étudie justement la façon dont nous faisons connaissance avec notre milieu. Les modes de connaissance se transforment au fil du temps en fonction des diverses visions du monde correspondant à chaque stade d’une évolution culturelle qui est cause et conséquence d’une évolution épistémologique.
Notre civilisation technocratique a développé une épistémologie abstraite et réductionniste fondée sur l’objectivation et l’analyse, la formalisation mathématique et la fragmentation disciplinaire. C’est une façon particulière d’envisager la connaissance. Il y en a eu d’autres avant elle et il y en aura d’autres après. N'en doutons pas : viendra un temps, pas si lointain, où nos descendants envisageront nos sciences actuelles - et l'épistémologie qui les sous-tend - avec la distance qu'un esprit rationnel entretient aujourd'hui avec les mythes religieux.
Le Nouvel Esprit Epistémologique
Si cette épistémologie technocratique a fait son temps, celui de la modernité triomphante, les crises auxquelles nous sommes confrontées sont autant de signes qui attestent qu’elle est aujourd’hui dépassée à l’heure où émerge une « société fluide » de l’information et de l’interconnexion. Une société qui privilégie le flux et la relation dont les propriétés dynamiques, associatives et organiques échappent à l’abstraction et à l’objectivation.
Dans ce contexte, un nouvel esprit épistémologique en voie d’émergence cherche à s’émanciper du réductionnisme dominant pour inventer des formes de connaissance fondées sur l’intégration entre raison distinctive et intuition sensible. Chacune à son niveau, la Pensée Complexe d’Edgar Morin, la Transdisciplinarité de Basarab Nicolescu, la Raison Sensible de Michel Maffesoli, l'Approche transversale de René Barbier ou la Vision intégrale de Ken Wilber sont autant de variations inspirées par une épistémologie intégrative qui allie, à partir d’une « raison ouverte », les ressources cognitives de l’implication subjective et celles de l’explication rationnelle.
La Charte de la transdisciplinarité, que l’on peut lire sur le site du Ciret, énonce certains des principes animant ce « nouveau stade de l’esprit humain » qui s'exprime et se décline à travers les sphères culturelles, épistémologiques et pédagogiques. Rédigée par Lima de Freitas, Edgar Morin et Basarab Nicolescu, la charte de la transdisciplinarité a été adoptée au Premier Congrès Mondial de la Trandisciplinarité, Convento da Arrábida, au Portugal, du 2 au 6 novembre 1994.
Charte de la Transdisciplinarité
Préambule
Considérant que la prolifération actuelle des disciplines académiques et non-académiques conduit à une croissance exponentielle du savoir, ce qui rend impossible tout regard global de l'être humain,
Considérant que seule une intelligence qui rend compte de la dimension planétaire des conflits actuels pourra faire face à la complexité de notre monde et au défi contemporain d'autodestruction matérielle et spirituelle de notre espèce,
Considérant que la vie est lourdement menacée par une technoscience triomphante, n'obéissant qu'à la logique effrayante de l'efficacité pour l'efficacité,
Considérant que la rupture contemporaine entre un savoir de plus en plus accumulatif et un être intérieur de plus en plus appauvri mène à une montée d'un nouvel obscurantisme, dont les conséquences sur le plan individuel et social sont incalculables,
Considérant que la croissance des savoirs, sans précédent dans l'histoire, accroît l'inégalité entre ceux qui les possèdent et ceux qui en sont dépourvus, engendrant ainsi des inégalités croissantes au sein des peuples et entre les nations sur notre planète,
Considérant en même temps que tous les défis énoncés ont leur contrepartie d'espérance et que la croissance extraordinaire des savoirs peut conduire, à long terme, à une mutation comparable au passage des hominiens à l'espèce humaine,
Considérant ce qui précède, les participants au Premier Congrès Mondial de Transdisciplinarité (Convento da Arrábida, Portugal, 2-7 novembre 1994) adoptent la présente Charte comprise comme un ensemble de principes fondamentaux de la communauté des esprits transdisciplinaires, constituant un contrat moral que tout signataire de cette Charte fait avec soi- même, en dehors de toute contrainte juridique et institutionnelle.
Article 1 : Toute tentative de réduire l'être humain à une définition et de le dissoudre dans des structures formelles, quelles qu'elles soient, est incompatible avec la vision transdisciplinaire.
Article 2 : La reconnaissance de l'existence de différents niveaux de réalité, régis par des logiques différentes, est inhérente à l'attitude transdisciplinaire. Toute tentative de réduire la réalité à un seul niveau régi par une seule logique ne se situe pas dans le champ de la transdisciplinarité.
Article 3 : La transdisciplinarité est complémentaire de l'approche disciplinaire ; elle fait émerger de la confrontation des disciplines de nouvelles données qui les articulent entre elles ; et elle nous offre une nouvelle vision de la nature et de la réalité. La transdisciplinarité ne recherche pas la maîtrise de plusieurs disciplines, mais l'ouverture de toutes les disciplines à ce qui les traverse et les dépasse.
Article 4 : La clef de voûte de la transdisciplinarité réside dans l'unification sémantique et opérative des acceptions à travers et au delà des disciplines. Elle présuppose une rationalité ouverte, par un nouveau regard sur la relativité des notions de "définition" et d'"objectivité". Le formalisme excessif, la rigidité des définitions et l'absolutisation de l'objectivité comportant l'exclusion du sujet conduisent à l'appauvrissement.
Article 5 : La vision transdisciplinaire est résolument ouverte dans la mesure où elle dépasse le domaine des sciences exactes par leur dialogue et leur réconciliation non seulement avec les sciences humaines mais aussi avec l'art, la littérature, la poésie et l'expérience intérieure.
Article 6 : Par rapport à l'interdisciplinarité et à la multidisciplinarité, la transdisciplinarité est multiréférentielle et multidimensionnelle. Tout en tenant compte des conceptions du temps et de l'histoire, la transdisciplinarité n'exclut pas l'existence d'un horizon transhistorique.
Article 7 : La transdisciplinarité ne constitue ni une nouvelle religion, ni une nouvelle philosophie, ni une nouvelle métaphysique, ni une science des sciences.
Article 8 : La dignité de l'être humain est aussi d'ordre cosmique et planétaire. L'apparition de l'être humain sur la Terre est une des étapes de l'histoire de l'Univers. La reconnaissance de la Terre comme patrie est un des impératifs de la transdisciplinarité. Tout être humain a droit à une nationalité, mais, au titre d'habitant de la Terre, il est en même temps un être transnational. La reconnaissance par le droit international de la double appartenance - à une nation et à la Terre - constitue un des buts de la recherche transdisciplinaire.
Article 9 : La transdisciplinarité conduit à une attitude ouverte à l'égard des mythes et des religions et de ceux qui les respectent dans un esprit transdisciplinaire.
Article 10 : Il n'y a pas un lieu culturel privilégié d'ou l'on puisse juger les autres cultures. La démarche transdisciplinaire est elle-même transculturelle.
Article 11 : Une éducation authentique ne peut privilégier l'abstraction dans la connaissance. Elle doit enseigner à contextualiser, concrétiser et globaliser. L'éducation transdisciplinaire réévalue le rôle de l'intuition, de l'imaginaire, de la sensibilité et du corps dans la transmission des connaissances.
Article 12 : L'élaboration d'une économie transdisciplinaire est fondée sur le postulat que l'économie doit être au service de l'être humain et non l'inverse.
Article 13 : L'éthique transdisciplinaire récuse toute attitude qui refuse le dialogue et la discussion, quelle que soit son origine - d'ordre idéologique, scientiste, religieux, économique, politique, philosophique. Le savoir partagé devrait mener à une compréhension partagée fondée sur le respect absolu des altérités unies par la vie commune sur une seule et même Terre.
Article 14 : Rigueur, ouverture et tolérance sont les caractéristiques fondamentales de l'attitude et de la vision transdisciplinaires. La rigueur dans l'argumentation qui prend en compte toutes les données est le garde-fou à l'égard des dérives possibles. L'ouverture comporte l'acceptation de l'inconnu, de l'inattendu et de l'imprévisible. La tolérance est la reconnaissance du droit aux idées et vérités contraires aux nôtres.
Article final : La présente Charte de la Transdisciplinarité est adoptée par les participants au Premier Congrès Mondial de Transdisciplinarité, ne se réclamant d'aucune autre autorité que celle de leur oeuvre et de leur activité.
Selon les procédures qui seront définies en accord avec les esprits transdisciplinaires de tous les pays, la Charte est ouverte à la signature de tout être humain intéressé par les mesures progressives d'ordre national, international et transnational pour l'application de ses articles dans la vie.
Convento da Arrábida, le 6 novembre 1994.
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