« La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes. » Keynes
Dans notre dernier billet, nous présentions le programme détaillé de la treizième session de l'Université Intégrale qui aura lieu à Paris, les 19 et 20 Septembre autour du thème : «Nouvelles valeurs, nouvelles richesses, nouvelles mesures, nouvelles monnaies ». Une occasion de réfléchir à l’émergence de nouvelles formes économiques et monétaires alors même que la restructuration de la dette grecque qui apparaît inévitable* risque de déclencher ce que le président de la République a nommé la semaine dernière un tsunami économique. (cf. Blog de Paul Jorion*).
La crise : une opportunité
Toute crise est fondamentalement une remise en question c'est à dire, littéralement, une autre manière de poser les problèmes. Une des plus grandes difficultés pour l’être humain est d’échapper à l’inertie des habitudes, héritées du passé, qui apparaissent à travers le filtre du conformisme ambiant comme autant d’évidences alors même qu’elles ne sont plus du tout adaptées à une situation qui sans cesse évolue. Ce que l’économiste John Maynard Keynes résume de la manière suivante : « La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes. »
Dans le billet intitulé Du bon usage des crises nous citions Christiane Singer pour qui la crise « sert en quelque sorte de bélier pour enfoncer les portes de ces forteresses où nous nous tenons muré... » En suscitant l’effondrement des idées anciennes, les crises permettent de voir le monde autrement. Comme l’exprime l’idéogramme chinois illustrant la notion de crise, celle-ci est à la fois danger et opportunité. Cette opportunité est celle d'un changement de perspective : ce qui était évident apparaît illusoire, laissant apparaître un vaste champ de possibilités que les anciennes évidences n’avaient pas permis d’envisager jusque-là.
Jean Monnet décrit cette relation étroite entre crise et changement de la manière suivante : « Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » Plutôt donc que de participer à la panique ambiante, considérons la crise comme une épreuve initiatique permettant d’envisager l’économie et la monnaie avec un autre regard que celui de l’utilitarisme dominant, expression du paradigme abstrait de la modernité en train d’être dépassé.
De nouvelles formes économiques
Les dérives de la spéculation financière proviennent de la déconnexion entre finance et économie qui, elle-même, provient d'un profond hiatus entre la société et le système économique. Ce hiatus a pour origine une "culture de domination" fondée sur une conception utilitaire de l'individu et des rapports sociaux. Comme le dit l'économiste Christian Arnsperger : " Les questions les plus profondes de l'économie ne sont pas en elles-mêmes des questions économiques".
Tout système économique et monétaire participe, de manière systémique, à une certaine "vision du monde" propre à un stade de l'évolution culturelle. Alors que la vision du monde propre à la modernité est train d'être dépassée, l'humanité aborde un nouveau stade - intégral - de son évolution. Ceci explique pourquoi nous assistons, de manière simultanée, à une crise profonde du système capitaliste et à une vaste réflexion sur de nouvelles formes économiques et monétaires.
De nombreux ouvrages sont parus dernièrement sur la monnaie*. Certains analysent l’évolution de la monnaie et de son rôle à travers l’histoire, d’autres proposent des visions novatrices permettant à la société civile de se réapproprier la création monétaire au service du bien commun alors qu’elle est aujourd’hui, trop souvent, au cœur des stratégies spéculatives d’une oligarchie financière. (*Voir bibliographie dans le prochain billet)
A ce travail théorique correspondent des initiatives novatrices : des monnaies alternatives voient le jour comme autant de laboratoires sociaux permettant de vivre et d’expérimenter de nouvelles formes d’économie fondées non plus sur la compétition mais sur la solidarité. A toutes ces réflexions et initiatives, il manque souvent une vision globale permettant d’envisager la monnaie sous tous ses aspects, ceux qui relèvent de la subjectivité individuelle et des comportements personnels comme ceux qui sont liés aux représentations collectives ou aux fonctions économiques et sociales.
Un modèle intégral de la monnaie
Christian Arnsperger avait déjà utilisé le modèle intégral des Quatre Quadrants de Ken Wilber pour explorer les voies novatrices de son Ethique de l’existence post-capitaliste à laquelle nous avions consacré plusieurs billets. La création de nouveaux modèles économiques et politiques inspirés par une vision intégrale ne peut faire l’impasse sur la monnaie, son rôle à la fois social, symbolique et fiduciaire.
Dans un livret intitulé Une Vue Intégrale sur la Monnaie et les Crashs Financiers, que l’on peut lire ici, Bernard Lietaer utilise le même modèle, celui des Quatre Quadrants de Wilber décrit à plusieurs reprises dans Le Journal Intégral (notamment ici) pour envisager le phénomène monétaire sous ses divers aspects, intérieur et extérieur, individuel et collectif.
Expert en matière monétaire Bernard Lietaer est un des intervenants de la prochaine session de l’Université Intégrale. En trente ans d’expériences dans le domaine financier, il a été haut fonctionnaire de banque centrale, directeur général de fonds monétaires et professeur de finance internationale à l’Université de Louvain. En s’inspirant de son livret, on peut définir les quatre quadrants qui permettent d’avoir une vision intégrale de la monnaie.
Notre relation à l’argent
Le Quadrant Supérieur Gauche (Individuel – Intérieur) concerne notre lien subjectif à l’argent. Un certain nombre de représentations quant à la monnaie sont transmises à l’individu par la société à travers l’éducation et la culture. Ces représentations participent d’une "vision du monde" correspondant à un stade de l’évolution culturelle. L’individu intègre ces représentations à travers le filtre d’une personnalité qui s’est construite, de manière consciente et inconsciente, tout au long d’une histoire individuelle, familiale et sociale.
Selon cette histoire singulière nous développons un rapport particulier à l’argent sur lequel nous projetons nos affects de manière fantasmatique et imaginaire. Ce lien psycho-affectif avec l’argent peut être fondé sur la fascination, la répulsion ou sur une certaine neutralité quand nous le considérons juste comme un moyen au service d’une fin qui le dépasse. La coloration de ce lien subjectif va déterminer des comportements particuliers dans la mesure où nos modes de vie et d’action sont les conséquences d’un modèle de pensée affecté par un imaginaire singulier.
Le Quadrant Supérieur Droit (Individuel – Extérieur) concerne donc notre comportement individuel vis-à-vis de l’argent. Un comportement déterminé à la fois par les représentations culturelles dominantes et par le filtre subjectif à travers laquelle nous intégrons individuellement ces représentations. Ces deux vecteurs, personnels et collectifs, déterminent la façon dont nous allons nous comporter dans la vie quotidienne par rapport à l’argent : comment nous allons le gagner, l’épargner, le dépenser, l’investir ou le donner.
A ce quadrant comportemental correspond la grande majorité de la littérature sur le sujet : des milliers de livres traitent de ce rapport utilitaire à l’argent. Cette focalisation exclusive sur la fonction utilitaire de l’argent, propre à l’époque moderne, laisse de côte toute la dimension subjective et intersubjective sur lesquelles est fondée la dimension symbolique de la monnaie.
Le système monétaire et financier
Le Quadrant Inférieur Droit (Collectif – Extérieur) concerne l’organisation du système monétaire au cœur de la vie financière et des échanges économiques. Comme les formes économiques auxquelles ils sont liés, ces systèmes monétaires et financiers sont l’objectivation des croyances et de représentations collectives qui fondent le lien social.
Formes économiques et systèmes monétaires sont toujours l’expression à un moment donné de la dynamique de l’évolution culturelle. Ils se transforment au cours du temps en fonction des « visions du monde » liées aux divers stades évolutifs traversés par l’humanité. Le système monétaire et financier participe aujourd’hui d’une vision capitaliste de l’économie fondée sur une anthropologie utilitaire et individualiste. Dans la représentation technocratique qui est celle de la modernité, nous avons une vision instrumentale de la monnaie, perçue comme un outil financier déconnecté des échanges sociaux et symboliques.
Il ne sert à rien de vouloir changer les modèles économiques et les systèmes monétaires si, dans le même temps, on ne cherche pas à faire évoluer les mentalités collectives dont ils sont l’expression objectivée. C’est ainsi que toute initiative dans le domaine de l’innovation économique et monétaire doit correspondre aux attentes et aux formes de la conscience collective qui, à chaque stade évolutif, déterminent les modes de conscience individuels.
Croyances et représentations collectives
Le Quadrant Inférieur Gauche (Collectif – Intérieur) correspond aux croyances et aux représentations collectives concernant l’argent. Si celles-ci sont déterminées par les différentes « visions du monde » correspondant à chaque stade évolutif, elles peuvent aussi être affectées par des phénomènes liés à la psychologie collective. Cette dimension de la monnaie vue sous l’angle de la psychologie collective est peu abordée alors que selon Bernard Lietaer on peut y trouver les clés permettant d’expliquer le pourquoi et le comment des crash irrationnels.
Alan Greenspan, ancien président de la réserve américaine, s’est plaint dans les années 1990 de l’« exubérance irrationnelle des marchés financiers ». Il a exprimé des inquiétudes sur le fait « que le penchant humain pour des comportements souvent irrationnels est contraire à la logique d’une économie saine ». Au cœur de la psyché collective, la dimension archétypale de la monnaie nourrit les émotions individuelles qui se manifestent ensuite dans le monde extérieur par des comportements affectant le système monétaire lui-même.
Après une présentation succincte de sa vision intégrale de la monnaie, Bernard Lietaer propose dans son livret deux textes extraits de deux de ses ouvrages Le premier explique pourquoi nous devons traiter de psychologie collective pour comprendre les crises monétaires/financières. Le second aborde dans des termes simples le processus psychologique collectif expliquant pourquoi et comment surviennent des phases des crashs irrationnelles. Le Crash japonais de 1990, la bulle Internet de la fin des années 90 et la bulle immobilière des années 2000 aux Etats-Unis sont seulement trois applications du même processus psychologique collectif. Tout Crash financier suit ce même schéma psychologique collectif.
(A suivre...)
Dans notre dernier billet, nous présentions le programme détaillé de la treizième session de l'Université Intégrale qui aura lieu à Paris, les 19 et 20 Septembre autour du thème : «Nouvelles valeurs, nouvelles richesses, nouvelles mesures, nouvelles monnaies ». Une occasion de réfléchir à l’émergence de nouvelles formes économiques et monétaires alors même que la restructuration de la dette grecque qui apparaît inévitable* risque de déclencher ce que le président de la République a nommé la semaine dernière un tsunami économique. (cf. Blog de Paul Jorion*).
La crise : une opportunité
Toute crise est fondamentalement une remise en question c'est à dire, littéralement, une autre manière de poser les problèmes. Une des plus grandes difficultés pour l’être humain est d’échapper à l’inertie des habitudes, héritées du passé, qui apparaissent à travers le filtre du conformisme ambiant comme autant d’évidences alors même qu’elles ne sont plus du tout adaptées à une situation qui sans cesse évolue. Ce que l’économiste John Maynard Keynes résume de la manière suivante : « La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes. »
Dans le billet intitulé Du bon usage des crises nous citions Christiane Singer pour qui la crise « sert en quelque sorte de bélier pour enfoncer les portes de ces forteresses où nous nous tenons muré... » En suscitant l’effondrement des idées anciennes, les crises permettent de voir le monde autrement. Comme l’exprime l’idéogramme chinois illustrant la notion de crise, celle-ci est à la fois danger et opportunité. Cette opportunité est celle d'un changement de perspective : ce qui était évident apparaît illusoire, laissant apparaître un vaste champ de possibilités que les anciennes évidences n’avaient pas permis d’envisager jusque-là.
Jean Monnet décrit cette relation étroite entre crise et changement de la manière suivante : « Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » Plutôt donc que de participer à la panique ambiante, considérons la crise comme une épreuve initiatique permettant d’envisager l’économie et la monnaie avec un autre regard que celui de l’utilitarisme dominant, expression du paradigme abstrait de la modernité en train d’être dépassé.
De nouvelles formes économiques
Les dérives de la spéculation financière proviennent de la déconnexion entre finance et économie qui, elle-même, provient d'un profond hiatus entre la société et le système économique. Ce hiatus a pour origine une "culture de domination" fondée sur une conception utilitaire de l'individu et des rapports sociaux. Comme le dit l'économiste Christian Arnsperger : " Les questions les plus profondes de l'économie ne sont pas en elles-mêmes des questions économiques".
Tout système économique et monétaire participe, de manière systémique, à une certaine "vision du monde" propre à un stade de l'évolution culturelle. Alors que la vision du monde propre à la modernité est train d'être dépassée, l'humanité aborde un nouveau stade - intégral - de son évolution. Ceci explique pourquoi nous assistons, de manière simultanée, à une crise profonde du système capitaliste et à une vaste réflexion sur de nouvelles formes économiques et monétaires.
De nombreux ouvrages sont parus dernièrement sur la monnaie*. Certains analysent l’évolution de la monnaie et de son rôle à travers l’histoire, d’autres proposent des visions novatrices permettant à la société civile de se réapproprier la création monétaire au service du bien commun alors qu’elle est aujourd’hui, trop souvent, au cœur des stratégies spéculatives d’une oligarchie financière. (*Voir bibliographie dans le prochain billet)
A ce travail théorique correspondent des initiatives novatrices : des monnaies alternatives voient le jour comme autant de laboratoires sociaux permettant de vivre et d’expérimenter de nouvelles formes d’économie fondées non plus sur la compétition mais sur la solidarité. A toutes ces réflexions et initiatives, il manque souvent une vision globale permettant d’envisager la monnaie sous tous ses aspects, ceux qui relèvent de la subjectivité individuelle et des comportements personnels comme ceux qui sont liés aux représentations collectives ou aux fonctions économiques et sociales.
Un modèle intégral de la monnaie
Christian Arnsperger avait déjà utilisé le modèle intégral des Quatre Quadrants de Ken Wilber pour explorer les voies novatrices de son Ethique de l’existence post-capitaliste à laquelle nous avions consacré plusieurs billets. La création de nouveaux modèles économiques et politiques inspirés par une vision intégrale ne peut faire l’impasse sur la monnaie, son rôle à la fois social, symbolique et fiduciaire.
Dans un livret intitulé Une Vue Intégrale sur la Monnaie et les Crashs Financiers, que l’on peut lire ici, Bernard Lietaer utilise le même modèle, celui des Quatre Quadrants de Wilber décrit à plusieurs reprises dans Le Journal Intégral (notamment ici) pour envisager le phénomène monétaire sous ses divers aspects, intérieur et extérieur, individuel et collectif.
Expert en matière monétaire Bernard Lietaer est un des intervenants de la prochaine session de l’Université Intégrale. En trente ans d’expériences dans le domaine financier, il a été haut fonctionnaire de banque centrale, directeur général de fonds monétaires et professeur de finance internationale à l’Université de Louvain. En s’inspirant de son livret, on peut définir les quatre quadrants qui permettent d’avoir une vision intégrale de la monnaie.
Notre relation à l’argent
Le Quadrant Supérieur Gauche (Individuel – Intérieur) concerne notre lien subjectif à l’argent. Un certain nombre de représentations quant à la monnaie sont transmises à l’individu par la société à travers l’éducation et la culture. Ces représentations participent d’une "vision du monde" correspondant à un stade de l’évolution culturelle. L’individu intègre ces représentations à travers le filtre d’une personnalité qui s’est construite, de manière consciente et inconsciente, tout au long d’une histoire individuelle, familiale et sociale.
Selon cette histoire singulière nous développons un rapport particulier à l’argent sur lequel nous projetons nos affects de manière fantasmatique et imaginaire. Ce lien psycho-affectif avec l’argent peut être fondé sur la fascination, la répulsion ou sur une certaine neutralité quand nous le considérons juste comme un moyen au service d’une fin qui le dépasse. La coloration de ce lien subjectif va déterminer des comportements particuliers dans la mesure où nos modes de vie et d’action sont les conséquences d’un modèle de pensée affecté par un imaginaire singulier.
Le Quadrant Supérieur Droit (Individuel – Extérieur) concerne donc notre comportement individuel vis-à-vis de l’argent. Un comportement déterminé à la fois par les représentations culturelles dominantes et par le filtre subjectif à travers laquelle nous intégrons individuellement ces représentations. Ces deux vecteurs, personnels et collectifs, déterminent la façon dont nous allons nous comporter dans la vie quotidienne par rapport à l’argent : comment nous allons le gagner, l’épargner, le dépenser, l’investir ou le donner.
A ce quadrant comportemental correspond la grande majorité de la littérature sur le sujet : des milliers de livres traitent de ce rapport utilitaire à l’argent. Cette focalisation exclusive sur la fonction utilitaire de l’argent, propre à l’époque moderne, laisse de côte toute la dimension subjective et intersubjective sur lesquelles est fondée la dimension symbolique de la monnaie.
Le système monétaire et financier
Le Quadrant Inférieur Droit (Collectif – Extérieur) concerne l’organisation du système monétaire au cœur de la vie financière et des échanges économiques. Comme les formes économiques auxquelles ils sont liés, ces systèmes monétaires et financiers sont l’objectivation des croyances et de représentations collectives qui fondent le lien social.
Formes économiques et systèmes monétaires sont toujours l’expression à un moment donné de la dynamique de l’évolution culturelle. Ils se transforment au cours du temps en fonction des « visions du monde » liées aux divers stades évolutifs traversés par l’humanité. Le système monétaire et financier participe aujourd’hui d’une vision capitaliste de l’économie fondée sur une anthropologie utilitaire et individualiste. Dans la représentation technocratique qui est celle de la modernité, nous avons une vision instrumentale de la monnaie, perçue comme un outil financier déconnecté des échanges sociaux et symboliques.
Il ne sert à rien de vouloir changer les modèles économiques et les systèmes monétaires si, dans le même temps, on ne cherche pas à faire évoluer les mentalités collectives dont ils sont l’expression objectivée. C’est ainsi que toute initiative dans le domaine de l’innovation économique et monétaire doit correspondre aux attentes et aux formes de la conscience collective qui, à chaque stade évolutif, déterminent les modes de conscience individuels.
Croyances et représentations collectives
Le Quadrant Inférieur Gauche (Collectif – Intérieur) correspond aux croyances et aux représentations collectives concernant l’argent. Si celles-ci sont déterminées par les différentes « visions du monde » correspondant à chaque stade évolutif, elles peuvent aussi être affectées par des phénomènes liés à la psychologie collective. Cette dimension de la monnaie vue sous l’angle de la psychologie collective est peu abordée alors que selon Bernard Lietaer on peut y trouver les clés permettant d’expliquer le pourquoi et le comment des crash irrationnels.
Alan Greenspan, ancien président de la réserve américaine, s’est plaint dans les années 1990 de l’« exubérance irrationnelle des marchés financiers ». Il a exprimé des inquiétudes sur le fait « que le penchant humain pour des comportements souvent irrationnels est contraire à la logique d’une économie saine ». Au cœur de la psyché collective, la dimension archétypale de la monnaie nourrit les émotions individuelles qui se manifestent ensuite dans le monde extérieur par des comportements affectant le système monétaire lui-même.
Après une présentation succincte de sa vision intégrale de la monnaie, Bernard Lietaer propose dans son livret deux textes extraits de deux de ses ouvrages Le premier explique pourquoi nous devons traiter de psychologie collective pour comprendre les crises monétaires/financières. Le second aborde dans des termes simples le processus psychologique collectif expliquant pourquoi et comment surviennent des phases des crashs irrationnelles. Le Crash japonais de 1990, la bulle Internet de la fin des années 90 et la bulle immobilière des années 2000 aux Etats-Unis sont seulement trois applications du même processus psychologique collectif. Tout Crash financier suit ce même schéma psychologique collectif.
(A suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire