Chaque billet du Journal Intégral est une pièce d’un puzzle qui dessine, entre intuitions créatrices et réflexions critiques, la vision intégrale d’un homme réunifié dans un monde réenchanté. Les résumés des articles présentés dans cette Table des Matières permettront aux lecteurs de reconstituer ce puzzle en allant se référer à telle ou telle pièce afin de mieux comprendre et intégrer toutes les autres.Table des Matières 1 – Du 4 Janvier au 8 Mars 2010
Table des Matières 2 – Du 28 Mars au 8 Juin 2010
28/03/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (1)
Ken Wilber a débuté sa carrière en explorant les liens entre psychologie et traditions spirituelles orientales, et en intégrant de manière audacieuse ces perspectives différentes dans un « spectre de la conscience », véritable cartographie du développement psychologique et spirituel de l’être humain, depuis la naissance jusqu’à l’illumination. Il a par la suite développé une théorie intégrale qui synthétise diverses idées émises par des penseurs visionnaires de l’évolution comme Hegel, Sri Aurobindo ou Jean Gebser. L’intérêt de cette théorie intégrale tient à sa dimension synthétique qui permet de structurer et de configurer la complexité du savoir humain en une organisation à la fois cohérente et pratique. Quel autre philosophe pourrait rassembler aussi aisément l’essentiel de la religion, de l’art, de la morale, de l’économie, de la psychologie et des sciences majeures en une théorie unique ?
29/03/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (2)
Suite de l’article précédent. Introduite en 1995 dans Sex, Ecology, Spirituality, une des principales intuitions de Wilber, celles des Quatre Quadrants, illustre de manière exemplaire son modèle d’intégration. Wilber a élaboré sa théorie des Quatre Quadrants à partir des perspectives réelles qui sont celles à travers lesquelles nous percevons le monde autour de nous - JE : la première personne, TU : la seconde et IL : la troisième... Le modèle des Quatre Quadrants est peut-être l’idée la plus célèbre de Wilber. Et non sans raisons. Il suggère que presque tout peut être observé à partir de ces quatre perspectives fondamentales : la perspective intérieure et extérieure de l'individu d’une part et de l’autre la perspective intérieure et extérieure du collectif. »
01/04/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (3)
Suite et fin de deux billets précédents. Une des grandes originalités de Wilber est l’intégration de l’éveil spirituel au contexte culturel actuel qui est le fruit des trois derniers siècles de pensée philosophique. La spiritualité du troisième millénaire doit transcender et inclure à la fois les plus ardentes critiques de la religion, de Voltaire à Kant en passant par Foucault et la pensée post-moderne. Wilber encourage tous les penseurs spirituels contemporains à reconnaître ce qui est en jeu : l’évolution ou l’inadaptation. Selon lui : « Pour survivre dans le monde présent et futur, la spiritualité est et doit être post-métaphysique. » Nous devons aborder les sagesses et les révélations traditionnelles en les délestant d’une métaphysique dépassée, largement liée à la pensée mythique, tout en préservant leurs extraordinaires contributions à la connaissance de la nature humaine et des états supérieurs de conscience.
07/04/10 - Les Concepts de la Théorie Intégrale
Auteur de Ken Wilber : la pensée comme passion, Franck Visser propose une présentation synthétique des principaux concepts de la théorie intégrale sur le site Intégral World dont il est le fondateur. Cette présentation donne au lecteur francophone des éléments d'information pour mieux comprendre certains concepts théoriques auxquels se réfère parfois Le Journal Intégral. Ces concepts sont les suivants : Les Vingt Principes - L’erreur Pré-Trans - Les Cinq Phases - Les Quatre Quadrants - Philosophie intégrale - Le Spectre de la Conscience - Politique Intégrale - Involution et évolution - Les trois types de science – Holons – Kosmos - Postmodernité.
13/04/10 - Citations Inspirées
Une citation inspirée est un cristal de vérité qui révèle et résume en quelques mots une intuition fondamentale inscrite au plus profond de nous. Ces phrases clés ouvrent les portes de l’essentiel en nous faisant entrevoir les lois et les principes qui régissent la vie, l’homme et l’esprit. Par delà leurs auteurs, les cultures et les époques, ces citations se répondent les unes, les autres, en harmonie avec une sagesse immémoriale, inhérente à l’humanité.
20/04/10 - Ecologie et Société (1) Le lien homéotélique
Pensée de la totalité, la vision intégrale se nourrit, entre autre, de l’observation de la dynamique associative et symbiotique qui préside à l’organisation de la nature et de l’univers. Ceci explique pourquoi certains concepts inspirés par l’organisation du vivant comme l’homéotélie peuvent été utilisés dans le cadre de la théorie intégrale. L’homéotélie est un néologisme crée par le théoricien de l’écologie Teddy Goldsmith à partir des mots grecques homoios, le même, et telos, le but, la finalité. Ce mot exprime le lien de coopération entre la partie et la totalité à laquelle elle participe. La partie agit dans le sens du maintien de l’ensemble à laquelle elle appartient, ensemble qui, de manière rétroactive, permet la cohésion, l’interaction et l’intégration des diverses parties qui le constituent.
25/04/10 - Ecologie et Société (2) L'homéotélie sociale
Fondamentalement, l’écologie est une culture du Vivant fondée sur la sensibilité homéotélique entre la partie et le tout. Le lien homéotélique qui unit l’être humain à son milieu biotique est celui-là même qui l’unit à la collectivité à laquelle il participe. En déconstruisant les pièges et les illusions du réductionnisme dominant, l’individu retrouve cet instinct vital qui le lie intimement à la communauté du vivant qui est à la fois naturelle et humaine. Inspiré par cette solidarité, l’individu homéotélique tend à agir, de manière spontanée et organique, dans le sens du bien commun. Tel est le cas des peuples vernaculaires dont la culture traditionnelle était imprégnée d’une connaissance immémoriale : celle de l’économie du vivant.
28/04/10 - Ecologie et société (3) Translation et Transformation.
Dans son analyse de l’évolution humaine, Ken Wilber distingue deux types de dynamique : les translations horizontales et les transformations verticales. Les translations horizontales sont des changements opérant dans un niveau évolutif donné alors que les transformations verticales génèrent un changement qualitatif avec l’accès à un stade plus évolué c'est-à-dire plus complexe et intégré. La translation horizontale, est un processus de reconfiguration qui permet d’adapter un niveau d’organisation - celui d’un stade évolutif particulier - aux changements du contexte global dont il fait partie. Dans la transformation verticale, par contre, le champ de référence se métamorphose et évolue vers un niveau supérieur d’organisation. Ces concepts de transformation et de translation sont essentiels pour penser et définir les stratégies du changement culturel et social.
01/05/10 - Ecologie et société (4) L’Evolution Culturelle
A partir des recherches en sciences humaines, un certain nombre de penseurs du développement humain estiment que la culture, comme la conscience individuelle, évolue à travers des stades spécifiques et selon un ordre hiérarchique qui et celui d’une complexité et d’une intégration croissantes. En 1953, Jean Gebser proposait un modèle de l’évolution culturelle fondé sur les stades suivants : archaïque-instinctif, magique-égocentrique, mythique-traditionnel, mental-rationnel, intégral. A partir d’autres formulations, on retrouve ces stades dans le modèle de la Spirale Dynamique de Carl Graves comme dans celui de Wilber qui distingue deux niveaux dans le stade évolutif que Gebser qualifie d'intégral : le stade pluraliste post-moderne et le stade intégral proprement dit.
03/04/10 - Ecologie et société (5) Grandeur et décadence de la modernité
Dans l’esprit des Lumières, la raison devait être une faculté de jugement et la science un instrument de connaissance au service du progrès moral de l’homme, de son émancipation vis-à-vis des dogmes obscurantistes et de sa libération des servitudes matérielles. Quand elle n’a plus été pondérée par l’intuition holiste de la tradition, la modernité dégénère en une culture de domination fondée sur l’hégémonie de la raison instrumentale. Les élites bourgeoises se laissèrent envoûter par le pouvoir de la technique en confondant peu à peu la connaissance scientifique et ses applications technologiques comme elle confondit ces applications avec les profits qu’elles pouvaient générer. Au lieu de les libérer, le monde de la technique, son réductionnisme et son utilitarisme de plus en plus envahissants, ont peu à peu asservis la pensée et la créativité humaine.
13/05/10 - Ecologie et Société (6) Le Cœur et la Raison
On ne saisit que les aspects superficiels de la contre culture des années soixante si on ne comprend pas la dynamique de l’évolution culturelle dont elle est l’expression. Ce mouvement apparaît d’une part comme le rejet d’une culture abstraite devenue hégémonique et, de l’autre, comme la revendication, plus ou moins consciente, d’une autre épistémologie, de type relationnelle qui fut notamment celle de la tradition pré-moderne. De l’association entre ces deux formes épistémologiques, l’une rationnelle et l’autre relationnelle va peu à peu émerger une épistémologie intégrale où l’intuition relativise la raison pour la mettre au service du courant indivisible et irréductible de la vie qui est aussi celui de l’esprit.
17/05/10 - Le Sage et l'Erudit (1) Une spiritualité post-métaphysique
Ce billet est le premier d’une série de cinq qui, sous le titre Le Sage et l’Erudit, est la traduction française inédite d’un long entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber paru dans le numéro de Juin 2006 du magazine américain EnlightenmentNext où les deux protagonistes abordent les principaux thèmes développés par Ken Wilber dans son nouvel ouvrage : Integral Spirituality.
Dans ce premier entretien concernant le concept de « spiritualité post-métaphysique », Wilber revient sur la façon dont la post-modernité a déconstruit la métaphysique traditionnelle en contestant le « mythe du donné », cette croyance que le monde tel qu’il apparaît dans notre conscience - tel qu’il nous est donné - est fondamentalement réel. Or le relativisme et la déconstruction post-modernes montrent que nos perceptions comme nos représentations - ce que nous appelons réel ou ce que nous pensons être donné - sont avant tout des constructions sociales et culturelles. En bouleversant la métaphysique traditionnelle, la pensée post-moderne ouvre sur une spiritualité "post-métaphysique" et non-duelle pour laquelle la dynamique de l'évolution est l'expression immanente de l'Esprit transcendant.
19/05/10 – Ecologie et Société (7) L'évolution épistémologique
Pour les théoriciens de l’évolution culturelle, la culture évolue à travers des stades de complexité croissante qui définissent autant de visions du monde inspirant les formes de la vie sociale. La dynamique de l’évolution culturelle ne peut être comprise sans faire référence à l’évolution épistémologique qui en est à la fois la cause et la conséquence. Une entreprise de généalogie culturelle ne peut donc faire l’économie d’une réflexion sur l’évolution épistémologique, c'est-à-dire sur les diverses stratégies cognitives utilisées par l’humanité au cours de son évolution pour interpréter son expérience. Dans ce billet, nous analyserons les trois principaux stades de l’évolution épistémologique : relationnel, rationnel et intégral.
25/05/10 – Le Sage et l'Erudit (2) Etats de conscience et stades de développement
Cette seconde partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber concerne une clé fondamentale pour interpréter la nature de nos expériences spirituelles : la distinction entre états de conscience et stades de développement. La compréhension des stades de développement est la première pièce du puzzle. Les structures de la conscience sont impliquées dans la création des réalités qu’elles perçoivent à travers diverses visions du monde correspondant à des stades de développement qualifiés d’archaïques, magiques, mythiques, rationnels, pluralistes et intégraux. La compréhension des états de conscience est la deuxième pièce du puzzle. Parmi les états de conscience, qui sont temporaires, on distingue l’éveil (grossier), le rêve (subtil), le sommeil profond (causal), le Témoin et le Non Duel. L’expérience vécue dans un état de conscience est interprétée à partir du stade de développement où nous nous trouvons. La Matrice Wilber-Combs est une représentation graphique innovante des relations subtiles et complexes entre états de conscience et stades de développement.
29/05/10 - Le Sage et l'Erudit (3) Le Tapis Roulant
Dans cette troisième partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber, ce dernier utilise l’image du tapis roulant pour exprimer le rôle que peut avoir la religion dans le monde moderne et post-moderne. Ce rôle, auquel elle n’a pas encore pensé, est de conduire les individus vers les stades supérieurs d’évolution. Elle les recueille aux stades archaïque, magique et mythique, et peut les aider à cheminer vers les stades rationnel, pluraliste et intégral. Ce serait une démarche radicale et révolutionnaire si elle adoptait cette façon de voir les choses. Pour ce faire, les leaders religieux eux-mêmes doivent évoluer au moins jusqu’aux niveaux rationnels et pluralistes, voire même intégraux, en interprétant leur propres traditions avec plus de profondeur. Il faudrait qu’ils aient au moins une perspective géocentrique, de façon à mesurer combien ce saut évolutif est absolument nécessaire pour permettre à soixante-dix de la population mondiale d’entrer dans le monde moderne et post-moderne.
02/06/10 - Le Sage et l'Erudit (4) Le Deuxième Visage de DieuDans cette quatrième partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber, il est question de la façon dont l’Esprit peut être appréhendé selon une perspective à la première, à la deuxième ou à la troisième personne. L’Esprit à la première personne est le grand «JE SUIS », la pure subjectivité radicale ou la perspective du Témoin dans chaque être sensible. L’Esprit à la deuxième personne est le grand « TU », quelque chose d’incommensurablement plus grand que l’on ne puisse s’imaginer être un jour, devant lequel la seule réponse adaptée est l’abandon, la dévotion, la soumission, une impression rayonnante de libération et de gratitude. Et l’Esprit à la troisième personne est la grande Toile de la Vie, la Grande Perfection de tout ce qui est en train d’émerger et qui appartient au registre du « Cela ». Si ces trois perspectives sont toutes correctes, ce qui apparaît étonnant c’est qu’aucune tradition, occidentale ou orientale n’ait mis ensemble les perspectives de l’Esprit à la première, deuxième et troisième personnes.
08/06/10 - Le Sage et l'Erudit (5) L'Ombre
Le thème abordé dans cette cinquième et dernière partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber est celui de l’Ombre. L’idée de l’ombre repose sur le fait qu’il existe des aspects de notre propre moi qui sont dynamiquement refoulés. L’ombre est ce que nous pouvons appeler le moi renié : nous avons tendance à nous dissocier avec les parties de nous-mêmes que nous refoulons et cette dissociation peut être à l’origine de problèmes psychiques et somatiques. Pour libérer notre conscience en retrouvant toute notre intégrité, nous devons nous approprier ces parties refoulées en les intégrant. Il faut donc apporter de la lumière dans les coins obscurs et cachés de notre moi avant de pouvoir transcender de façon authentique notre ego.
Table des Matières 2 – Du 28 Mars au 8 Juin 2010
28/03/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (1)
Ken Wilber a débuté sa carrière en explorant les liens entre psychologie et traditions spirituelles orientales, et en intégrant de manière audacieuse ces perspectives différentes dans un « spectre de la conscience », véritable cartographie du développement psychologique et spirituel de l’être humain, depuis la naissance jusqu’à l’illumination. Il a par la suite développé une théorie intégrale qui synthétise diverses idées émises par des penseurs visionnaires de l’évolution comme Hegel, Sri Aurobindo ou Jean Gebser. L’intérêt de cette théorie intégrale tient à sa dimension synthétique qui permet de structurer et de configurer la complexité du savoir humain en une organisation à la fois cohérente et pratique. Quel autre philosophe pourrait rassembler aussi aisément l’essentiel de la religion, de l’art, de la morale, de l’économie, de la psychologie et des sciences majeures en une théorie unique ?
29/03/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (2)
Suite de l’article précédent. Introduite en 1995 dans Sex, Ecology, Spirituality, une des principales intuitions de Wilber, celles des Quatre Quadrants, illustre de manière exemplaire son modèle d’intégration. Wilber a élaboré sa théorie des Quatre Quadrants à partir des perspectives réelles qui sont celles à travers lesquelles nous percevons le monde autour de nous - JE : la première personne, TU : la seconde et IL : la troisième... Le modèle des Quatre Quadrants est peut-être l’idée la plus célèbre de Wilber. Et non sans raisons. Il suggère que presque tout peut être observé à partir de ces quatre perspectives fondamentales : la perspective intérieure et extérieure de l'individu d’une part et de l’autre la perspective intérieure et extérieure du collectif. »
01/04/10 - Ken Wilber, Philosophe du Tout (3)
Suite et fin de deux billets précédents. Une des grandes originalités de Wilber est l’intégration de l’éveil spirituel au contexte culturel actuel qui est le fruit des trois derniers siècles de pensée philosophique. La spiritualité du troisième millénaire doit transcender et inclure à la fois les plus ardentes critiques de la religion, de Voltaire à Kant en passant par Foucault et la pensée post-moderne. Wilber encourage tous les penseurs spirituels contemporains à reconnaître ce qui est en jeu : l’évolution ou l’inadaptation. Selon lui : « Pour survivre dans le monde présent et futur, la spiritualité est et doit être post-métaphysique. » Nous devons aborder les sagesses et les révélations traditionnelles en les délestant d’une métaphysique dépassée, largement liée à la pensée mythique, tout en préservant leurs extraordinaires contributions à la connaissance de la nature humaine et des états supérieurs de conscience.
07/04/10 - Les Concepts de la Théorie Intégrale
Auteur de Ken Wilber : la pensée comme passion, Franck Visser propose une présentation synthétique des principaux concepts de la théorie intégrale sur le site Intégral World dont il est le fondateur. Cette présentation donne au lecteur francophone des éléments d'information pour mieux comprendre certains concepts théoriques auxquels se réfère parfois Le Journal Intégral. Ces concepts sont les suivants : Les Vingt Principes - L’erreur Pré-Trans - Les Cinq Phases - Les Quatre Quadrants - Philosophie intégrale - Le Spectre de la Conscience - Politique Intégrale - Involution et évolution - Les trois types de science – Holons – Kosmos - Postmodernité.
13/04/10 - Citations Inspirées
Une citation inspirée est un cristal de vérité qui révèle et résume en quelques mots une intuition fondamentale inscrite au plus profond de nous. Ces phrases clés ouvrent les portes de l’essentiel en nous faisant entrevoir les lois et les principes qui régissent la vie, l’homme et l’esprit. Par delà leurs auteurs, les cultures et les époques, ces citations se répondent les unes, les autres, en harmonie avec une sagesse immémoriale, inhérente à l’humanité.
20/04/10 - Ecologie et Société (1) Le lien homéotélique
Pensée de la totalité, la vision intégrale se nourrit, entre autre, de l’observation de la dynamique associative et symbiotique qui préside à l’organisation de la nature et de l’univers. Ceci explique pourquoi certains concepts inspirés par l’organisation du vivant comme l’homéotélie peuvent été utilisés dans le cadre de la théorie intégrale. L’homéotélie est un néologisme crée par le théoricien de l’écologie Teddy Goldsmith à partir des mots grecques homoios, le même, et telos, le but, la finalité. Ce mot exprime le lien de coopération entre la partie et la totalité à laquelle elle participe. La partie agit dans le sens du maintien de l’ensemble à laquelle elle appartient, ensemble qui, de manière rétroactive, permet la cohésion, l’interaction et l’intégration des diverses parties qui le constituent.
25/04/10 - Ecologie et Société (2) L'homéotélie sociale
Fondamentalement, l’écologie est une culture du Vivant fondée sur la sensibilité homéotélique entre la partie et le tout. Le lien homéotélique qui unit l’être humain à son milieu biotique est celui-là même qui l’unit à la collectivité à laquelle il participe. En déconstruisant les pièges et les illusions du réductionnisme dominant, l’individu retrouve cet instinct vital qui le lie intimement à la communauté du vivant qui est à la fois naturelle et humaine. Inspiré par cette solidarité, l’individu homéotélique tend à agir, de manière spontanée et organique, dans le sens du bien commun. Tel est le cas des peuples vernaculaires dont la culture traditionnelle était imprégnée d’une connaissance immémoriale : celle de l’économie du vivant.
28/04/10 - Ecologie et société (3) Translation et Transformation.
Dans son analyse de l’évolution humaine, Ken Wilber distingue deux types de dynamique : les translations horizontales et les transformations verticales. Les translations horizontales sont des changements opérant dans un niveau évolutif donné alors que les transformations verticales génèrent un changement qualitatif avec l’accès à un stade plus évolué c'est-à-dire plus complexe et intégré. La translation horizontale, est un processus de reconfiguration qui permet d’adapter un niveau d’organisation - celui d’un stade évolutif particulier - aux changements du contexte global dont il fait partie. Dans la transformation verticale, par contre, le champ de référence se métamorphose et évolue vers un niveau supérieur d’organisation. Ces concepts de transformation et de translation sont essentiels pour penser et définir les stratégies du changement culturel et social.
01/05/10 - Ecologie et société (4) L’Evolution Culturelle
A partir des recherches en sciences humaines, un certain nombre de penseurs du développement humain estiment que la culture, comme la conscience individuelle, évolue à travers des stades spécifiques et selon un ordre hiérarchique qui et celui d’une complexité et d’une intégration croissantes. En 1953, Jean Gebser proposait un modèle de l’évolution culturelle fondé sur les stades suivants : archaïque-instinctif, magique-égocentrique, mythique-traditionnel, mental-rationnel, intégral. A partir d’autres formulations, on retrouve ces stades dans le modèle de la Spirale Dynamique de Carl Graves comme dans celui de Wilber qui distingue deux niveaux dans le stade évolutif que Gebser qualifie d'intégral : le stade pluraliste post-moderne et le stade intégral proprement dit.
03/04/10 - Ecologie et société (5) Grandeur et décadence de la modernité
Dans l’esprit des Lumières, la raison devait être une faculté de jugement et la science un instrument de connaissance au service du progrès moral de l’homme, de son émancipation vis-à-vis des dogmes obscurantistes et de sa libération des servitudes matérielles. Quand elle n’a plus été pondérée par l’intuition holiste de la tradition, la modernité dégénère en une culture de domination fondée sur l’hégémonie de la raison instrumentale. Les élites bourgeoises se laissèrent envoûter par le pouvoir de la technique en confondant peu à peu la connaissance scientifique et ses applications technologiques comme elle confondit ces applications avec les profits qu’elles pouvaient générer. Au lieu de les libérer, le monde de la technique, son réductionnisme et son utilitarisme de plus en plus envahissants, ont peu à peu asservis la pensée et la créativité humaine.
13/05/10 - Ecologie et Société (6) Le Cœur et la Raison
On ne saisit que les aspects superficiels de la contre culture des années soixante si on ne comprend pas la dynamique de l’évolution culturelle dont elle est l’expression. Ce mouvement apparaît d’une part comme le rejet d’une culture abstraite devenue hégémonique et, de l’autre, comme la revendication, plus ou moins consciente, d’une autre épistémologie, de type relationnelle qui fut notamment celle de la tradition pré-moderne. De l’association entre ces deux formes épistémologiques, l’une rationnelle et l’autre relationnelle va peu à peu émerger une épistémologie intégrale où l’intuition relativise la raison pour la mettre au service du courant indivisible et irréductible de la vie qui est aussi celui de l’esprit.
17/05/10 - Le Sage et l'Erudit (1) Une spiritualité post-métaphysique
Ce billet est le premier d’une série de cinq qui, sous le titre Le Sage et l’Erudit, est la traduction française inédite d’un long entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber paru dans le numéro de Juin 2006 du magazine américain EnlightenmentNext où les deux protagonistes abordent les principaux thèmes développés par Ken Wilber dans son nouvel ouvrage : Integral Spirituality.
Dans ce premier entretien concernant le concept de « spiritualité post-métaphysique », Wilber revient sur la façon dont la post-modernité a déconstruit la métaphysique traditionnelle en contestant le « mythe du donné », cette croyance que le monde tel qu’il apparaît dans notre conscience - tel qu’il nous est donné - est fondamentalement réel. Or le relativisme et la déconstruction post-modernes montrent que nos perceptions comme nos représentations - ce que nous appelons réel ou ce que nous pensons être donné - sont avant tout des constructions sociales et culturelles. En bouleversant la métaphysique traditionnelle, la pensée post-moderne ouvre sur une spiritualité "post-métaphysique" et non-duelle pour laquelle la dynamique de l'évolution est l'expression immanente de l'Esprit transcendant.
19/05/10 – Ecologie et Société (7) L'évolution épistémologique
Pour les théoriciens de l’évolution culturelle, la culture évolue à travers des stades de complexité croissante qui définissent autant de visions du monde inspirant les formes de la vie sociale. La dynamique de l’évolution culturelle ne peut être comprise sans faire référence à l’évolution épistémologique qui en est à la fois la cause et la conséquence. Une entreprise de généalogie culturelle ne peut donc faire l’économie d’une réflexion sur l’évolution épistémologique, c'est-à-dire sur les diverses stratégies cognitives utilisées par l’humanité au cours de son évolution pour interpréter son expérience. Dans ce billet, nous analyserons les trois principaux stades de l’évolution épistémologique : relationnel, rationnel et intégral.
25/05/10 – Le Sage et l'Erudit (2) Etats de conscience et stades de développement
Cette seconde partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber concerne une clé fondamentale pour interpréter la nature de nos expériences spirituelles : la distinction entre états de conscience et stades de développement. La compréhension des stades de développement est la première pièce du puzzle. Les structures de la conscience sont impliquées dans la création des réalités qu’elles perçoivent à travers diverses visions du monde correspondant à des stades de développement qualifiés d’archaïques, magiques, mythiques, rationnels, pluralistes et intégraux. La compréhension des états de conscience est la deuxième pièce du puzzle. Parmi les états de conscience, qui sont temporaires, on distingue l’éveil (grossier), le rêve (subtil), le sommeil profond (causal), le Témoin et le Non Duel. L’expérience vécue dans un état de conscience est interprétée à partir du stade de développement où nous nous trouvons. La Matrice Wilber-Combs est une représentation graphique innovante des relations subtiles et complexes entre états de conscience et stades de développement.
29/05/10 - Le Sage et l'Erudit (3) Le Tapis Roulant
Dans cette troisième partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber, ce dernier utilise l’image du tapis roulant pour exprimer le rôle que peut avoir la religion dans le monde moderne et post-moderne. Ce rôle, auquel elle n’a pas encore pensé, est de conduire les individus vers les stades supérieurs d’évolution. Elle les recueille aux stades archaïque, magique et mythique, et peut les aider à cheminer vers les stades rationnel, pluraliste et intégral. Ce serait une démarche radicale et révolutionnaire si elle adoptait cette façon de voir les choses. Pour ce faire, les leaders religieux eux-mêmes doivent évoluer au moins jusqu’aux niveaux rationnels et pluralistes, voire même intégraux, en interprétant leur propres traditions avec plus de profondeur. Il faudrait qu’ils aient au moins une perspective géocentrique, de façon à mesurer combien ce saut évolutif est absolument nécessaire pour permettre à soixante-dix de la population mondiale d’entrer dans le monde moderne et post-moderne.
02/06/10 - Le Sage et l'Erudit (4) Le Deuxième Visage de DieuDans cette quatrième partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber, il est question de la façon dont l’Esprit peut être appréhendé selon une perspective à la première, à la deuxième ou à la troisième personne. L’Esprit à la première personne est le grand «JE SUIS », la pure subjectivité radicale ou la perspective du Témoin dans chaque être sensible. L’Esprit à la deuxième personne est le grand « TU », quelque chose d’incommensurablement plus grand que l’on ne puisse s’imaginer être un jour, devant lequel la seule réponse adaptée est l’abandon, la dévotion, la soumission, une impression rayonnante de libération et de gratitude. Et l’Esprit à la troisième personne est la grande Toile de la Vie, la Grande Perfection de tout ce qui est en train d’émerger et qui appartient au registre du « Cela ». Si ces trois perspectives sont toutes correctes, ce qui apparaît étonnant c’est qu’aucune tradition, occidentale ou orientale n’ait mis ensemble les perspectives de l’Esprit à la première, deuxième et troisième personnes.
08/06/10 - Le Sage et l'Erudit (5) L'Ombre
Le thème abordé dans cette cinquième et dernière partie de l’entretien entre Andrew Cohen et Ken Wilber est celui de l’Ombre. L’idée de l’ombre repose sur le fait qu’il existe des aspects de notre propre moi qui sont dynamiquement refoulés. L’ombre est ce que nous pouvons appeler le moi renié : nous avons tendance à nous dissocier avec les parties de nous-mêmes que nous refoulons et cette dissociation peut être à l’origine de problèmes psychiques et somatiques. Pour libérer notre conscience en retrouvant toute notre intégrité, nous devons nous approprier ces parties refoulées en les intégrant. Il faut donc apporter de la lumière dans les coins obscurs et cachés de notre moi avant de pouvoir transcender de façon authentique notre ego.