J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé. Voltaire
Je ne sais pas si, comme moi, vous êtes saturés par le déluge d’informations, de polémiques et de théories en tous genres, souvent contradictoires (parfois fantasques ou carrément délirantes), diffusées par les réseaux sociaux et les médias depuis le début de la pandémie de Covid19. C’est ainsi que nous assistons, passifs et impuissants, à la guerre opposant les différents acteurs de la santé avec la mobilisation d'une armée d’anonymes, en soutien dans les tranchées numériques, qui se découvrent soudainement une vocation d’épidémiologiste, de virologue ou de vaccinologue ! Sans compter les émasquologues dont l'obsession consiste à retirer les masques en y mettant autant de passion que des ados soulevant les jupes des filles.
Nous sommes ainsi pris en otage dans l'affrontement entre deux camps qui se renvoient, l'un l'autre, deux images caricaturales : d'un côté, l'image diabolique d'une techno-médecine totalement corrompue par des multinationales qui instrumentalisent la santé et la maladie pour en faire exclusivement des sources de profit, et de l'autre côté, l'image effrayante d'une médecine "naturelle" ou "holistique" aux mains des charlatans qui utilisent la pensée magique pour escroquer leurs victimes en souffrance !... Devant ce "gloubi-boulga" aussi grotesque que régressif, vient un moment où l'on a envie de siffler la fin de cette guéguerre profondément infantile.
Pour éviter l’infobésité, il faut prendre ses distances avec cette "infodémie" en se hissant vers une vision synthétique qui mettrait un peu d’ordre dans la confusion ambiante. C’est dans cette perspective que nous consacrerons ce billet à une approche intégrale de la santé, implantée dans de nombreux pays, dont l’ambition est de créer des liens entre les diverses approches de la santé et de la guérison. Cette vision intégrale vise à dépasser une approche disciplinaire, trop cloisonnée et trop spécialisée, pour développer une perspective globale capable de prendre en compte la santé dans toutes les dimensions – intérieures et extérieures, individuelles et collectives – où évolue chaque être humain.
Un tel programme soulève bien des questions. Comment rassembler dans une vision synthétique la perspective de la médecine moderne hyper technique et celles des sagesses traditionnelles ? Comment assurer une continuité entre le monde extérieur objectivable du biologique et le monde intérieur et subjectif du psycho-spirituel ? Comment établir des ponts entre la médecine moderne, les médecines ancestrales, et les approches dites complémentaires ou alternatives ? Comment interconnecter l’individualité du patient au collectif du monde qui l’entoure ?
Pour répondre à ces questions, Jean Luc Monsempès propose sur le site Coaching de santé, une série de quatre textes passionnants où il développe en profondeur les divers aspects d’une santé intégrale : Une approche intégrale de la santé – Santé intégrale et intégrative – Santé intégrale et évolution de la conscience – Santé intégrale et intentionnalité (voir Ressources). Nous vous proposerons ci-dessous deux extraits de ces textes dont un où l’auteur utilise le modèle des Quatre Quadrants de Ken Wilber, bien connu des lecteurs du blog, pour proposer une carte intégrale de la santé.
Crée et animé par le docteur Jean-Luc Monsempèse le site Coaching de Santé a pour but de promouvoir le métier de coach de santé et de diffuser l’information la plus complète possible sur une vision globale, dynamique, systémique et responsabilisante de la santé individuelle et collective en valorisant le rôle du patient dans son processus de santé et de guérison.
Docteur en médecine, Jean Luc Monsempès a exercé en France et surtout à l’étranger (Brésil, Sahara, Arabie Saoudite, Thaïlande) avec différentes organisations dont Médecins Sans Frontières. Il a également une longue expérience de l’entreprise en tant que directeur médical, marketing et opérationnelle d’une activité d’exportation dans l’industrie pharmaceutique. Sa troisième expérience professionnelle est celle de la formation continue, d’abord en tant que formateur, consultant et coach indépendant, puis en tant que dirigeant de l’Institut Repère pendant 16 ans.
Sa réflexion originale et synthétique sur la santé intégrale intéressera tous ceux qui sont fatigués d’assister à la guerre des égos et des récits opposant, de manière aussi violente qu'artificielle, les différents professionnels de la santé campés dans leur spécialité et leur paradigme comme sur un territoire à défendre contre les envahisseurs. Loin d’être un problème, la diversité des paradigmes, des théories et des pratiques est une richesse dès lors qu’une vision intégrale est capable de les mettre en relation à travers une approche globale et systémique qui prend en compte l’être humain tant dans sa totalité que dans sa diversité.
Patrie de l'abstraction, de l'analyse et du cloisonnement disciplinaire, la France est, comme bien souvent en manière d'innovation, très en retard dans cette approche intégrale de la santé. Faites en l'expérience en tapant "Integral Health" sur Google et vous verrez la multiplicité des sites anglophones qui y sont consacrés. Les polémiques d'arrière garde qui parcourent actuellement le champ médical montre que le temps est venu de rattraper ce retard et la réflexion passionnante du Dr Monsempès nous y invite.
Une approche intégrale de la santé. Jean Luc Monsempès
Le terme anglais health provient du vieil anglais "hoelth" qui signifie intégrité, globalité et sécurité du corps, et qui a donné naissance au mot holistique. Le terme santé provient du latin "saluto" qui signifie préserver sain et sauf, et de "sano" qui signifie rendre sain, guérir, réparer, et ramener à la raison. La santé se rapporte donc à un "tout", une "intégralité" qui conserve ses qualités sans altérations, et qui concerne le corps et la raison.
Le terme intégral se rapporte à ce qui est entier, à ce qui ne fait l'objet d'aucune restriction, d'aucune coupure, et ce qui réalise pleinement une qualité ou une caractéristique. Dans une définition d’une santé intégrale, c’est la santé qui se réalise pleinement. Ce qui implique que la santé n’est pas un état mais un processus avec des stades ou différents niveaux de santé, adaptés à des niveaux de conscience. Ce qui n’est pas restreint ou limité nécessite de l’espace et de l’ouverture. La santé intégrale se doit donc de proposer un cadre conceptuel et pratique en mesure de rassembler l’ensemble des connaissances et perspectives à propos de la santé. Ce qui ne fait l’objet d’aucune coupure nécessite des liens et une continuité plutôt que des divisions et des polarités.
Les défis d’une approche intégrale de la santé
… Seule une approche véritablement holistique et évolutive de la santé est en mesure de répondre à ces défis. Mais le jeu en vaut la chandelle, car les gains potentiels sont d'une grande portée : il ne s’agit plus seulement de guérir les symptômes et de soulager la souffrance, mais de créer une prise de conscience favorable à un épanouissement du corps, du mental et de l'esprit, à une santé durablement en expansion, pour nous-mêmes et pour l'humanité.
Ces buts peuvent paraître utopiques, et pourtant ils s’inscrivent dans le cadre de la définition de la santé par l'Organisation Mondiale de la Santé : « Un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale » Inscrite au préambule de la constitution de l'OMS en 1946, cette définition n'a pas été modifiée depuis. Elle implique la satisfaction des besoins fondamentaux de la personne, qu'ils soient physiques, affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels.
En 2011, H. Hubber et coll. proposent dans le British Medical Journal une nouvelle définition de la santé à l’OMS « La santé est la capacité à s’adapter et à se prendre en charge face à des problèmes physiques, émotionnels et sociaux ». Cette nouvelle définition complète et transforme la précédente en y ajoutant deux distinctions majeures : on passe de la notion "d’état de santé" à celle de processus « "d’adaptation", et aussi des solutions extérieures du "droit à la santé" aux solutions intérieures : "se prendre en charge". La santé intégrale doit être capable d’inclure et mettre en pratique ces nouvelles perspectives de la santé.
Une carte intégrale de la santé selon Ken Wilber - Jean Luc Monsempès
… Comme le déclare Bateson, un réseau de communication relie le monde du dedans et le monde du dehors. Les problèmes ne viennent que des séparations et catégorisations que nous pouvons faire avec notre mental « La monstrueuse pathologie atomiste que l’on rencontre aux niveaux individuel, familial, national et international - la pathologie du mode de pensée erroné dans lequel nous vivons tous - ne pourra être corrigée, en fin de compte, que par l’extraordinaire découverte des relations qui font la beauté de la nature.» dit G. Bateson. Comment dépasser les divisions et catégorisations mentales sources de souffrance humaines pour réunir sur une même carte les différents domaines de vie qui contribuent à ce « tout » ?
Pour Ken Wiber, philosophe moderne et l’auteur de la "théorie intégrale", toute connaissance humaine sur un sujet se déploie dans quatre catégories distinctes, qui sont complémentaires et non en compétition. À ces quatre catégories de la réalité correspondent des modes de connaissance et des critères différents de validité de la connaissance. La carte intégrale commence en reconnaissant simplement que l'expérience humaine s'exprime de quatre façons : le biologique, le psycho-spirituel, le culturel et le social. Ces quatre aspects de notre expérience sont illustrés à la figure 1.
Le côté droit de la carte contient les deux aspects de la vie que nous appelons extérieurs : le biologique et le social. Sur le côté gauche se trouvent les deux aspects de la vie que nous appelons intérieurs : le psycho-spirituel et le culturel. Les deux quadrants supérieurs, le biologique et le psycho-spirituel, sont des domaines personnels de développement. Les deux quadrants inférieurs du culturel et du social, sont des domaines de vie que nous développons et partageons avec les autres. Cette approche holistique englobe donc nos expériences intérieures et extérieures et nos expériences individuelles et partagées. Chacun de ces domaines doit être pris en compte lorsqu’on veut aborder la souffrance et la maladie de manière globale, et que l’on cherche à atteindre une santé et une vie plus riche de sens.
Appliquons maintenant le modèle de la carte intégrale de Ken Wilber au thème de la santé, de la maladie et de la guérison. Cette carte nous donne accès à la notion de totalité si attachée à la notion de santé. Quand le corps subit des modifications objectivables (ce que nous appelons "l’événement"), ces changements peuvent être observés et interprétés selon les différentes cartes du monde du modèle intégral de Ken Wilber.
La carte de l’objectif, "du physique et du biologique".
Dans une perspective matérialiste, la médecine conventionnelle focalise son attention presque exclusivement sur le biologique et le physique, à partir de critères observables et mesurables. Cette forme de médecine croit essentiellement aux causes physiques et biologiques des symptômes des maladies physiques, mentales et émotionnelles et par conséquent ses interventions seront chimiques et physiques (Chirurgie, Médicaments, Thérapie génique, Dispositifs médicaux, Modifications comportementales). Une personne est guérie lorsque des mesures physiques (respiration, cardiovasculaire, force musculaire...etc.) ou biologiques (constantes sanguines, hormonales…etc.) rentrent dans des "normes" déterminées de façon consensuelle (voir la carte du culturel). Cette carte du monde est celle de la médecine scientifique moderne, dont les formidables exploits ont quelque peu mis dans l’ombre les autres aspects de la santé, de la maladie et de la guérison.
La carte du subjectif, du "psycho-spirituel individuel".
Des approches nouvelles comme la psycho-neuro-immunologie et l’épigénétique ont clairement démontré le rôle essentiel des états internes de la personne et du stress comme causes et aussi comme ressources de guérison des maladies mentales et physiques. D’autres études ont montré l’impact positif des techniques de visualisation, d’affirmation, de gestion du stress, de méditation sur de nombreux paramètres de santé. Cette carte se rapporte au vécu subjectif et relatif de l’événement médical (capacités, croyances et valeurs, identité et spiritualité).
Ce vécu est interprété à partir de critères subjectifs (évaluation de la douleur, impact social et économique, handicap potentiel par rapport à des projets de vie.) La mesure est relative et intentionnelle car le niveau de santé est évalué en fonction des circonstances dans laquelle se trouve la personne, et aussi en fonction de ses projets de vie. L'âge, le sexe, le niveau de scolarité, le revenu et les caractéristiques psychosociales sont des facteurs qui impactent les différences de perception de l'état de santé.
Cette carte très personnelle de la réalité est sans cesse influencée, d’une part par ce à quoi nous donnons du sens (projets de vie, rêves, valeurs) pour notre vie future, et d’autre part par des événements du passé qui peuvent s’opposer à leur réalisation. L'une des principales composantes de nos cartes personnelles de la réalité est celle des empreintes, c’est-à-dire des mémoires qui se forment dès le plus jeune âge et qui peuvent servir de racine aux croyances limitantes et/ou facilitantes que nous pouvons élaborer en tant qu'enfants.
Certaines croyances limitantes résultent d'expériences douloureuses voire traumatiques qui ont été oubliées. Ces croyances vont déterminer, consciemment ou inconsciemment la manière de percevoir notre état de santé et ses possibilités de changement. De part son fonctionnement systémique, le cerveau pourra tenter de corriger lui-même les souvenirs négatifs ou les croyances sous la forme d'une réponse immunologique.
Les approches subjectives et individuelles de la santé existent depuis la nuit des temps. Elles ont particulièrement développées dans les sociétés qui sont restées éloignées de la technicité de la médecine moderne. Ces médecines dites "traditionnelles" visent à rétablir l’équilibre de vie de la personne, par l’intercession de nombreuses forces ou esprits propres à chaque culture. Dans les pays occidentaux, l’intérêt pour ces approches dites "psycho-spirituelles" se retrouve maintenant dans ce qu’on appelle les médecines alternatives et complémentaires.
La carte culturelle des "inter-subjectivités".
Le domaine de la santé sous forme de quadrants. Site Développement Intégral |
La conscience individuelle d’une personne malade est intimement liée aux valeurs, aux croyances et aux visions partagées par la communauté d’appartenance. Nous parlons alors d’une anthropologie de la maladie. La façon dont la communauté considère une maladie particulière peut profondément impacter la manière dont l’individu affronte cette maladie, et influencer le cours de sa maladie physique. Cette carte inclut l’ensemble des facteurs intersubjectifs cruciaux qui influencent toute relation humaine. La relation avec les professionnels de santé, la définition du normal et du pathologique, la manière d’annoncer un diagnostic ou un pronostic, les croyances des soignants sur les possibilités de guérison d’une maladie… tous ces facteurs peuvent impacter le cours de la maladie ;
Les statistiques médicales sont des cartes qui gomment les individualités et édictent des vérités pour tous et toutes ; Certaines maladies (dépression, ménopause, parasites intestinaux, crise de foie…etc.) ont une réalité très culturelle qui fait qu’elle existe dans une communauté et pas dans une autre ; La manière de labéliser les pathologies (par ex. les tumeurs ou les addictions..) donne un sens positif ou négatif à l’événement ;
L’attitude de soutien de l’environnement proche (famille et amis) et distant (rôle de la prière et des intentions de guérison) jouent un rôle démontré dans l’évolution de l’état de santé ; La culture médicale dominante vis à vis de certaines maladies (maladies dites incurables, mortelles, handicapantes, maladie professionnelles ou non…etc.), ou vis à-vis des approches dites alternatives ou complémentaires (shamanisme, naturopathie, magnétismes, homéopathie, bols tibétains…) peuvent exclure certaines personnes de soins utiles ;
Un comportement peut être considéré comme pathologique dans une société donnée (par exemple, la transe dans la culture occidentale) et normal dans une autre (par exemple, les transes rituelles en Afrique ou au Brésil). Une maladie (Coronavirus), peut être interprétée en tant que menace ou opportunité de remettre en cause la culture dominante (maladie du libéralisme, de la mondialisation ou de l’écologie). Les croyances religieuses sur les causes (faute et péché) et conséquence (punition et enfer) de certaines maladies vont également colorer tout événement médical.
Selon les cultures, l’intérêt porté à un organe ou différentes parties du corps peut être différent. La culture occidentale porte toute son attention au cœur qui est la source de vie. Dans le Japon traditionnel, le siège de la vie est l'abdomen (hara) et ce dernier condense les significations que nous attachons en occident à la fois au cerveau et au cœur.
Les valeurs et croyances collectives vont forger une sorte de dogme qui va profondément impacter les représentations de l’individu et ses possibilités de guérison. Les croyances des autres peuvent parfois s’insinuer en nous, comme un virus de la pensée, et se développer en nous de façon à ce qu’elles deviennent les nôtres. Nous pouvons mourir par conformité à une vérité collective. S’il n’est pas aisé de se définir en dehors de normes culturelles, c’est parfois un élément clé du processus de guérison. Guérir implique bien souvent de se libérer du "bruit de fond" de la pensée des autres, et redéfinir de façon autonome la direction que nous souhaitons donner à notre vie.
La carte sociale et de "l’économie de la santé".
Cette carte est celle des relations d’un individu avec un environnement externe (observable) susceptible de contribuer à sa santé et sa guérison. Ce sont les facteurs sociaux, économiques et matériels qui sont peu souvent considérés comme faisant partie de l’entité de la maladie, mais qui sont comme pour les autres quadrants, causatifs de la maladie et de l’efficacité des soins.
Ce quadrant inclut des facteurs tels que l’économie (la possibilité d’avoir un travail et un revenu, de se loger et de se nourrir) ; les systèmes de soin (présence et organisation des infrastructures médicales, nombre de professionnels de santé, aménagement des locaux) ; l’accès aux soins (prise en charge, assurances maladie) ; les systèmes sociaux (allocations chômage, familiales, de logement et médecine du travail…) ; l’environnement physique (pollutions diverses) et humain (l’engagement social de l’individu). Tous ces facteurs vont jouer un rôle important dans les causes des maladies mais aussi dans les solutions apportées à ces mêmes maladies.
L’interdépendance des quatre cartes de la santé.
Évolution des niveaux de conscience dans les 4 domaines de la santé. Coaching de Santé |
Ces quatre domaines de notre expérience sont liés et interdépendants. Ils s'influencent toujours les uns les autres. Une vie psycho-spirituelle peu développée entraîne à la fois une physiologie perturbée et des relations insatisfaites avec le monde extérieur. Des relations perturbées mènent à une vie mentale perturbée et à une physiologie perturbée, et ainsi de suite. La carte intégrale nous rappelle la présence de ces interactions et nous oblige à aborder les relations entre chaque aspect de notre expérience.
La guérison intégrale est souvent décrite comme "holistique". Un élément clé de la philosophie de Ken Wilber est le Holon, une notion issue des travaux d’Arthur Koestler. Pour Wilber, toute entité, tout concept, partage une double nature : une totalité en lui-même et la partie d’un autre tout. Par exemple, une cellule est une totalité et également une partie d'un tissu, d’un organe et d’un organisme. Les holons individuels sont des membres d'un holon social et culturel. Toute chose, depuis les particules de matière en passant par l’énergie et jusqu’aux idées, peut être considérée sous cet angle. De ce point de vue, toute chose est un holon. Ainsi l’infiniment petit du fonctionnement subatomique de nos molécules est, par l’intermédiaire de holons enchâssés, en lien avec l’infiniment grand de notre vie collective et spirituelle.
Voyons comment chacun de ces quadrants peut faire une différence sur le plan de la maladie et de la santé. Une pathologie cardiaque a une composante biologique avec par exemple un rétrécissement des artères coronaires, une alimentation trop riche et un niveau de forme physique insuffisant. Le problème cardiaque comporte également une composante psycho-spirituelle, par exemple un mélange de stress excessif, d'anxiété et de dépression, et une composante interpersonnelle avec des relations malsaines et un faible niveau d'engagement social. Enfin, le problème cardiaque a une composante sociale, avec le stress d’un travail dépourvu de sens, la sédentarité, le manque aux soins de santé préventifs. Une approche globale d’une pathologie cardiaque ou de toute autre pathologie, mérite la prise en compte de toutes ces cartes de la maladie.
Dans des pathologies aiguës, les efforts actuels de guérison de la maladie et de rétablissement se limitent bien utilement aux interventions biomédicales (médicaments, chirurgie, thérapies diverses) situées dans le quadrant supérieur droit. La détresse mentale pourra également être réduite à des anomalies neurobiologiques, un désordre hormonal, et traitée avec des antidépresseurs ou des anxiolytiques. Par contre, une pathologie chronique présuppose l’existence d’une cause non biologique au déclenchement et au maintien du problème de santé.
Dans ces situations, nous devons élargir notre conscience aux différents domaines de vie qui participent à notre santé et à notre bien-être. Cette vision globale n’est pas toujours aisée, car la science moderne a tendance à réduire la vie à son expression la plus extérieure et la plus petite, en ignorant ses autres aspects. Dans nos sociétés occidentales, nous ne sommes pas en mesure de guérir définitivement ou de prévenir les pandémies actuelles de souffrances mentales et de mal-être, et encore moins d'atteindre une santé et une vie radieuses. Pour y parvenir, il est nécessaire d'aborder tous les aspects de notre vie, c’est-à-dire chacun des quatre quadrants. Cela exige une approche holistique authentique, une approche intégrale.
Ressources
Sur le site Coaching de santé : Une approche intégrale de la santé – Santé intégrale et intégrative – Santé intégrale et évolution de la conscience – Santé intégrale et intentionnalité -
Dans Le Journal Intégral : Introductions à la Vision Intégrale – Vous y trouverez une sélection des billets du Journal Intégral consacrés à la présentation de la théorie intégrale et des travaux de Ken Wilber. Psychothérapie intégrative (2 billets)
L'approche intégrale : introduction aux quadrants Site Développement Intégral
Une vue d'ensemble de la Théorie Intégrale - Un modèle global pour le XXIème siècle. Sean Esbjor-Hargens Site de Kevin Solinsky