Dans notre quête d’un paradigme intégral, la rencontre de troisième type entre Le Chaman et le savant a été l’occasion de nous interroger sur les rapports entre le monde de l’implication subjective - celui de l’intuition - et le monde de l’explication objective, celui de la raison. Non seulement chacune de ces deux stratégies cognitives possèdent leur domaine d’effectivité et d’opérativité mais toutes deux sont complémentaires et cette complémentarité est au cœur de la diversité cognitive qui doit être celle de la Kosmodernité intégrale.
Au mode archaïque de pensée magique fondée sur la participation intuitive de la subjectivité à son environnement a succédé, de manière évolutive, la distance critique de la pensée logique et son processus d’objectivation à l’origine de la méthode scientifique et de ses applications techniques. La pensée magique naît d'une approche émotionnelle qui adhère intuitivement à la complexité multidimensionnelle d’un Kosmos où sont accordées de manière harmonique les dimensions de la matière, de la vie, de l'âme et de l'esprit. Pour des raisons instrumentales, la pensée rationnelle construit abstraitement un monde unidimensionnel ayant perdu toute profondeur. Ce qui conduit au paradoxe wilbérien de la modernité : un sujet plus profond dans un monde plus superficiel.
Le HolismeLes tenants du holisme veulent revenir au temps présumés innocents d’une indifférenciation fusionnelle et archaïque entre l’homme et son environnement. Dans cette vision romantique le sentiment est roi et le sujet lui est soumis comme il l’est à la collectivité humaine dont il est membre et à la nature dont il est un élément parmi d’autres, sans distinction ni hiérarchie. Qualifiée d'animiste, cette perspective énergétique et vitaliste récuse toute forme de distinction conceptuelle, de référence transcendante et de hiérarchie structurale comme autant de violences faite à la dynamique expansive de cette énergie primordiale qu’est la Vie. La notion de progrès est étrangère à cette sensibilité holiste inscrite dans une vision cyclique qui est celle de la tradition : le présent est vécu comme la déclinaison d’un passé idéalisé, âge d’or dont il faut retrouver la mémoire ou tout au moins honorer.
Plus sensible dans la culture anglo-saxonne qu’en France, cette sensibilité holiste a des adeptes dans les mouvements alternatifs et écologiques ainsi que dans certains courants réactionnaires ou d’extrême droite qui, tous, prônent un retour aux sources d’une vision organique qui est celle d'un ordre naturel et d'un Tout indifférencié. Dans un prochain billet sur l'écologie, nous aurons l’occasion de revenir sur cette nostalgie fusionnelle et régressive à l’œuvre dans une sensibilité holiste qui irrigue aussi bien le New Age que nombre de mouvements alternatifs et écologiques.
LeRationalisme
La figure diabolique de l'Irrationnel. Toute culture dominante tend à diaboliser les modes de perception et de pensée qu’elle juge illégitimes dans la mesure où ils ne cadrent pas avec sa vision du monde. On a donc collé l’étiquette d’Irrationnel, avec sa connotation d’obscurantisme, d’illusion et de délire à toutes les formes de connaissance qui utilisent d’autres canaux que la médiation intellectuelle. Nous avons été élevés avec ce préjugé moderne selon lequel la Raison était le seul mode de connaissance vraiment fiable, le seul qui soit susceptible d’élever les digues de la vérité empirique contre cet océan de l’Irrationnel qui, venu de la nuit des temps, menaçait de nous noyer dans les abîmes de la barbarie.
Au mode archaïque de pensée magique fondée sur la participation intuitive de la subjectivité à son environnement a succédé, de manière évolutive, la distance critique de la pensée logique et son processus d’objectivation à l’origine de la méthode scientifique et de ses applications techniques. La pensée magique naît d'une approche émotionnelle qui adhère intuitivement à la complexité multidimensionnelle d’un Kosmos où sont accordées de manière harmonique les dimensions de la matière, de la vie, de l'âme et de l'esprit. Pour des raisons instrumentales, la pensée rationnelle construit abstraitement un monde unidimensionnel ayant perdu toute profondeur. Ce qui conduit au paradoxe wilbérien de la modernité : un sujet plus profond dans un monde plus superficiel.
Le temps est donc venu de conjuguer deux types de profondeur, celles de la sensibilité et de l’intelligence, en réconciliant l’implication subjective de l’intuition et l’explication objective de la raison. Tel est, bien sûr, le sens caché du film AVATAR et la raison de son phénoménal succès, le plus important de toute l'histoire du cinéma. A travers sa dramaturgie, Cameron a su mettre en scène et en spectacle une problématique d'intégration entre raison et intuition qui s'avère fondamentale pour l'évolution humaine.
Deux obstacles empêchent de cheminer sur la voie d’une intégration entre raison et intuition : le holisme et le rationalisme. Les tenants du holisme pré-moderne sont des intégristes de l’intuition subjective comme les tenants du rationalisme sont des intégristes de la raison objective. Les premiers voient dans toute forme de rationalité le symptôme d’une déconnexion de l’état originel, celui d’une fusion primordiale entre l’homme et la nature. Les seconds dévalorisent les ressources cognitives de la subjectivité à travers une forme de terrorisme intellectuel.
Le Holisme
Plus sensible dans la culture anglo-saxonne qu’en France, cette sensibilité holiste a des adeptes dans les mouvements alternatifs et écologiques ainsi que dans certains courants réactionnaires ou d’extrême droite qui, tous, prônent un retour aux sources d’une vision organique qui est celle d'un ordre naturel et d'un Tout indifférencié. Dans un prochain billet sur l'écologie, nous aurons l’occasion de revenir sur cette nostalgie fusionnelle et régressive à l’œuvre dans une sensibilité holiste qui irrigue aussi bien le New Age que nombre de mouvements alternatifs et écologiques.
LeRationalisme
Les tenants d'une intégration entre raison et intuition doivent aussi déconstruire le rationalisme, cette caricature de rationalité, qui dénie et diabolise les ressources cognitives de la subjectivité. L’effort de la pensée occidentale consiste depuis plus de deux mille ans à s’émanciper de l’indifférenciation fusionnelle qui fonde le holisme et la pensée magique. Dans cet effort de clarification, elle a opéré, à tort, la confusion entre une faculté cognitive - l’intuition - et son mode d’expression archaïque : la pensée magique.
Véhiculée par une sensibilité à la fois énergétique, émotionnelle et visionnaire, l’intuition est participation sensible de la subjectivité à son milieu. Nous entendons ici par intuition l'ensemble des facultés cognitives qui sont au coeur de l'implication subjective grâce à laquelle l'être humain communique, de manière vivante et interactive, avec son environnement naturel et relationnel. L'intuition est une force spirituelle qui s’exprime à travers diverses formes culturelles selon le stade évolutif atteint par la conscience dans son trajet évolutif. Dans les premiers stades d'évolution de la conscience et de la culture humaine, l'intuition s'est exprimée à travers la forme de la pensée magique. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut réduire la force spirituelle de l'intuition à la pensée magique. La vision intégrale différencie donc le processus cognitif de l’intuition des formes culturelles à travers laquelle elle s’exprime au cours de l'évolution. A l'époque d'une Kosmodernité qui transcende et inclue la modernité, l’intuition s’exprime à travers ces formes novatrices qui sont celles de la culture intégrale en train d'émerger.
Faute de comprendre le sens et le rôle de la subjectivité, la pensée moderne s’est peu à peu enfermée dans une impasse majeure en rejetant l’intuition avec la pensée magique, comme on jette le bébé avec l’eau du bain. Et c’est ainsi qu’elle a rangé l’essentiel au magasin des accessoires. Après avoir trouvé La Méthode permettant à l'homme de devenir maître et possesseur de la nature, la modernité s’est peu à peu débarrassée - comme des vêtements usagés - de toutes ces facultés qui semblent autant d'obstacles s’opposant au règne de la clarté rationnelle : l’inspiration, l'imagination, les émotions, l’instinct, l’empathie. En déniant toute qualité cognitive à la subjectivité, on l’a reléguée, avec toutes ses perceptions et son imaginaire, dans le domaine de la fantaisie puis du fantasme. Cette volonté de purification épistémologique annonçait, à travers le retour du refoulé, bien des barbaries futures. Le déni des puissances subjectives conduit à leur résurgence sous la forme la plus violente.
La figure diabolique de l'Irrationnel. Toute culture dominante tend à diaboliser les modes de perception et de pensée qu’elle juge illégitimes dans la mesure où ils ne cadrent pas avec sa vision du monde. On a donc collé l’étiquette d’Irrationnel, avec sa connotation d’obscurantisme, d’illusion et de délire à toutes les formes de connaissance qui utilisent d’autres canaux que la médiation intellectuelle. Nous avons été élevés avec ce préjugé moderne selon lequel la Raison était le seul mode de connaissance vraiment fiable, le seul qui soit susceptible d’élever les digues de la vérité empirique contre cet océan de l’Irrationnel qui, venu de la nuit des temps, menaçait de nous noyer dans les abîmes de la barbarie.
On pointe d'autant plus souvent et avec d'autant plus de violence les intégrismes des autres cultures que l'on est aveugle aux préjugés et aux impensés de la sienne. Le débat actuel sur la burqa en est un merveilleux exemple. Sous la pression de l'idéologie marchande, certaines femmes occidentales qui s'identifient totalement à leur image et au regard que l'on porte sur celle-ci, sont tout autant aliénées que les victimes voilées d'une tradition patriarcale. L'attitude des femmes soumises à l'emprise du Spectacle semble être l'expression de leur liberté alors qu'elle n'est en fin de compte que l'expression d'une aliénation qu'elles ont intériorisée. Mais le politiquement correct, en quête de bouc-émissaires, se contentera de pointer l'aliénation des femmes voilées pour ne pas avoir à s'interroger sur celle des jeunes filles qui dévoilent leur intimité dans la quête infantile d'une identité qui n'existe qu'à travers le regard de l'autre.
Cet exemple pris dans l'actualité pour montrer à quel point nous sommes aveugles aux préjugés de notre culture. Et c'est pourquoi, il peut paraître difficile à des individus élevés au lait du rationalisme de comprendre que cette idéologie, fondée sur la peur comme tous les intégrismes, est un fondamentalisme tout aussi dangereux que les fanatismes religieux qu'il n'a de cesse de dénoncer. Il n'est qu'à analyser le comportement de ses thuriféraires pour voir qu'ils cherchent à imposer un dogme au nom de la science comme les intégristes le font au nom de la religion, dans le but inavoué de faire taire toute interprétation divergente ou hétérodoxe.
Une lente dérive Profondément sectaire, cette déviance scientiste est d'autant plus dangereuse que notre culture moderne nous offre peu d'outils critiques pour se libérer de son emprise. Un travail personnel de réflexion critique est nécessaire pour déconstruire la mécanique d'une emprise scientiste qui est à l'origine du mal être de notre époque. Fondé comme tous les intégrismes sur un lent glissement conceptuel et sémantique, le rationalisme fait tout d'abord l'amalgame entre la connaissance scientifique et ses applications techniques puis entre celles-ci et une idéologie scientiste incarnée par un pouvoir technocratique. Et c'est ainsi que la pensée dominante - instrumentale et utilitaire - a peu à peu rendu illégitimes les pouvoirs cognitifs de la subjectivité en réduisant celle-ci à des processus neuronaux et à un épiphénomène physico-chimique. Comme tous les obscurantismes, le scientisme s'adapte à l'évolution du monde et se transforme. Fini le positivisme de papa, celui du début du vingtième siècle, allié de l'anti-cléricalisme et du républicanisme radical. Vive le néo-scientisme ! Neuro-cognitif et cybernétique, ce néo-scientisme technocratique est notamment celui des sciences cognitives et de la philosophie analytique qui dominent le champ académique. Le rationalisme est un réductionnisme qui réifie la conscience en l'enfermant dans une vision matérialiste, incapable de donner à la vie un sens autre que celui d'une mécanique adaptative, et impuissante à comprendre les plus hautes expressions de l'esprit et de la sensibilité. Ce rationalisme est le logiciel à l'origine d'une société technocratique et néo-libérale qui ne prend en compte que ce qui peut être évalué de manière quantitative, excluant de ce fait toute la dimension qualitative et essentielle de la subjectivité, ainsi que les liens symboliques qui fondent l'intersubjectivité culturelle. Selon Mafessoli : " Le totalitarisme en question peut être celui du rationalisme dogmatique, ou du scientisme sans horizon, il peut aussi être celui du républicanisme obtus. Ce peut être le totalitarisme dur des camps de concentration, ou celui, plus doux, de nos démocraties occidentales. Il n'y a entre eux aucune différence de nature. Seulement de degrés."
L'Intégrisme Scientiste.
Une lente dérive Profondément sectaire, cette déviance scientiste est d'autant plus dangereuse que notre culture moderne nous offre peu d'outils critiques pour se libérer de son emprise. Un travail personnel de réflexion critique est nécessaire pour déconstruire la mécanique d'une emprise scientiste qui est à l'origine du mal être de notre époque. Fondé comme tous les intégrismes sur un lent glissement conceptuel et sémantique, le rationalisme fait tout d'abord l'amalgame entre la connaissance scientifique et ses applications techniques puis entre celles-ci et une idéologie scientiste incarnée par un pouvoir technocratique. Et c'est ainsi que la pensée dominante - instrumentale et utilitaire - a peu à peu rendu illégitimes les pouvoirs cognitifs de la subjectivité en réduisant celle-ci à des processus neuronaux et à un épiphénomène physico-chimique. Comme tous les obscurantismes, le scientisme s'adapte à l'évolution du monde et se transforme. Fini le positivisme de papa, celui du début du vingtième siècle, allié de l'anti-cléricalisme et du républicanisme radical. Vive le néo-scientisme ! Neuro-cognitif et cybernétique, ce néo-scientisme technocratique est notamment celui des sciences cognitives et de la philosophie analytique qui dominent le champ académique. Le rationalisme est un réductionnisme qui réifie la conscience en l'enfermant dans une vision matérialiste, incapable de donner à la vie un sens autre que celui d'une mécanique adaptative, et impuissante à comprendre les plus hautes expressions de l'esprit et de la sensibilité. Ce rationalisme est le logiciel à l'origine d'une société technocratique et néo-libérale qui ne prend en compte que ce qui peut être évalué de manière quantitative, excluant de ce fait toute la dimension qualitative et essentielle de la subjectivité, ainsi que les liens symboliques qui fondent l'intersubjectivité culturelle. Selon Mafessoli : " Le totalitarisme en question peut être celui du rationalisme dogmatique, ou du scientisme sans horizon, il peut aussi être celui du républicanisme obtus. Ce peut être le totalitarisme dur des camps de concentration, ou celui, plus doux, de nos démocraties occidentales. Il n'y a entre eux aucune différence de nature. Seulement de degrés."
L'Intégrisme Scientiste.
Il faut absolument lire La Barbarie, le chef d’œuvre de ce philosophe inspiré qu’est Michel Henry pour comprendre de manière détaillée la façon dont les ressources de la subjectivité ont été progressivement éradiquées de la pensée moderne : « L’illusion de Galilée comme de tous ceux qui, à sa suite, considèrent la science comme un savoir absolu, ce fut justement d’avoir pris le monde mathématique et géométrique destiné à fournir un connaissance univoque du monde réel pour ce monde réel lui-même, ce monde que nous ne pouvons qu’intuitionner et éprouver dans les modes concrets de la vie subjective... C’est l’élimination voulue et prescrite par elle de tous les autres modèles spirituels qui constitue le trait décisif de la culture moderne. »
On a progressivement confondu une faculté cognitive - la raison - une méthode pour utiliser au mieux cette faculté - la rationalité - et une idéologie sectaire, le rationalisme qui instrumentalise cette faculté et cette méthode au service d’une idéologie scientiste incarnée par un pouvoir et des institutions technocratiques. Selon Michel Maffessoli : « En devenant un système fermé sur lui-même le rationalisme trahit l’ambition toujours renouvelée de la rationalité. Il devient une dogmatique morte, sèche et figée, un corps de doctrines frigides incapables de saisir ce qui fait la vie et son développement.» Le rationalisme est cette forme de terrorisme intellectuel qui a cadenassé le coffre secret où sont enfouies les richesses de l’âme et de l’esprit en imposant une vision réductrice et désenchantée à l’origine du profond mal-être de la civilisation post-moderne.
Exilé du jardin secret où sont enfouies ses richesses intérieures, l’homme moderne est devenu le prisonnier d’une représentation du monde à la fois dépressive et régressive. L’usage exclusif que nous avons fait de la raison a peu à peu enfermée la réalité multidimensionnelle d’un monde vivant, sans cesse en évolution, dans une vision close, abstraite et figée. Et nous sommes devenus des fantômes hantés par l’infini. Ce qui fait dire à Michel Henry : " En dépit de cette accumulation de connaissances positives dont se prévaut notre époque, jamais en effet l’homme n’a moins su ce qu’il était."
Les nouvelles générations refusent ce terrorisme intellectuel dont elles voient les dégâts à l'oeuvre partout, dans la destruction aussi bien de la culture que de la nature. Elles veulent en finir avec les vaines querelles de l’âge moderne entre les tenants fanatiques d’une science sans conscience et ceux d’un angélisme spirituel, déconnecté du réel et de sa complexité. Voici venu le temps d’une Kosmodernité intégrale où il ne s’agit pas seulement de réconcilier les deux niveaux stratégiques de la connaissance mais de les intégrer dans un niveau supérieur en forgeant un néologisme pour qualifier cette conscience fondée sur l’intégration des deux niveaux stratégique de la connaissance. Pourquoi pas Inspiraison ou Pensibilité ?
On a progressivement confondu une faculté cognitive - la raison - une méthode pour utiliser au mieux cette faculté - la rationalité - et une idéologie sectaire, le rationalisme qui instrumentalise cette faculté et cette méthode au service d’une idéologie scientiste incarnée par un pouvoir et des institutions technocratiques. Selon Michel Maffessoli : « En devenant un système fermé sur lui-même le rationalisme trahit l’ambition toujours renouvelée de la rationalité. Il devient une dogmatique morte, sèche et figée, un corps de doctrines frigides incapables de saisir ce qui fait la vie et son développement.» Le rationalisme est cette forme de terrorisme intellectuel qui a cadenassé le coffre secret où sont enfouies les richesses de l’âme et de l’esprit en imposant une vision réductrice et désenchantée à l’origine du profond mal-être de la civilisation post-moderne.
Exilé du jardin secret où sont enfouies ses richesses intérieures, l’homme moderne est devenu le prisonnier d’une représentation du monde à la fois dépressive et régressive. L’usage exclusif que nous avons fait de la raison a peu à peu enfermée la réalité multidimensionnelle d’un monde vivant, sans cesse en évolution, dans une vision close, abstraite et figée. Et nous sommes devenus des fantômes hantés par l’infini. Ce qui fait dire à Michel Henry : " En dépit de cette accumulation de connaissances positives dont se prévaut notre époque, jamais en effet l’homme n’a moins su ce qu’il était."
Les nouvelles générations refusent ce terrorisme intellectuel dont elles voient les dégâts à l'oeuvre partout, dans la destruction aussi bien de la culture que de la nature. Elles veulent en finir avec les vaines querelles de l’âge moderne entre les tenants fanatiques d’une science sans conscience et ceux d’un angélisme spirituel, déconnecté du réel et de sa complexité. Voici venu le temps d’une Kosmodernité intégrale où il ne s’agit pas seulement de réconcilier les deux niveaux stratégiques de la connaissance mais de les intégrer dans un niveau supérieur en forgeant un néologisme pour qualifier cette conscience fondée sur l’intégration des deux niveaux stratégique de la connaissance. Pourquoi pas Inspiraison ou Pensibilité ?