mardi 27 novembre 2012

L'éducation à l'ère des créateurs


L'entreprise scolaire n'a-t-elle pas obéi jusqu'à ce jour à une préoccupation dominante : améliorer les technniques de dressage afin que l'animal soit rentable. Raoul Vaneigem


Alors que l’ère moderne qui s’achève fut celle d’un individualisme abstrait fondé sur une rationalité instrumentale et utilitaire, l’ère des créateurs dans laquelle nous entrons est celle d’un processus d'individuation fondé sur une « intelligence connective », à la fois sensible, intuitive et collective.

Conscient de cette mutation fondamentale, de multiples initiatives voient le jour dans le domaine de l’éducation. Elles sont inspirées par un nouvel esprit pédagogique qui refonde l’éducation en l’inscrivant dans un projet de civilisation porté par une vision intégrale, à la fois systémique et évolutive. Ces nouvelles formes d’éducation sont indexées sur la participation sensible de la subjectivité au mouvement créateur - évolutif et intégratif - de la vie/esprit.

Les réformes "pseudo-réalistes" ne sont que des stratégies dilatoires et cosmétiques destinées à perpétuer l'agonie d'un modèle périmé, d'ores et déjà condamné par la mutation des mentalités à l’ère de l’information. Seule une véritable radicalité – celle qui ose aller à la racine des problèmes pour les résoudre et les dépasser – permet d’imaginer un projet de civilisation et des formes d’éducation capables de manifester le nouvel esprit du temps.

Un projet de civilisation

L’éducation est le miroir à travers lequel une civilisation se reconnaît, s’affirme et se pérennise en transmettant ses valeurs et sa vision du monde. Cette transmission est formation, au sens littéral, c'est-à-dire mise en forme des consciences selon une vision du monde et une culture correspondant à un stade évolutif donné. Les formes prises par l’éducation expriment toujours la force d’une conscience collective inspirée par l’esprit du temps. Observer ces formes et les analyser c’est reconstituer fidèlement l’univers mental et les représentations culturelles qui fondent une société.

Dans une société postmoderne comme la nôtre, fondée sur le primat utilitariste de l’économie, rien d’étonnant donc que l’éducation soit passée de la formation des citoyens sur le modèle de l’humanisme au formatage des producteurs/consommateurs sur le modèle dominant de l’Homo Oeconomicus. Mais quand ce modèle dominant, devenu saturé, est incapable de répondre aux défis vitaux du futur, il se désintègre et s’effondre, entraînant dans sa chute toutes les institutions qui l’incarnaient. L’obsolescence du paradigme abstrait de la modernité est à l’origine d’une crise systémique qui concerne tous les aspects, individuel et collectifs, de la nature et de l’activité humaine.

La crise de l’éducation apparaît dès lors comme un des aspects les plus spectaculaires et les plus symptomatiques de cette crise de civilisation. Vouloir réformer l’éducation sans comprendre qu’elle est partie intégrante d’un projet de civilisation, c’est commettre la même erreur que ces médecins qui cherchent à soigner les symptômes physiques sans tenir compte du déséquilibre global dont ils sont l’expression.

Une crise éducative


Dans un article du Monde intitulé La crise éducative, symptôme et creuset de la crise sociétale, Anne Fremaux décrit le sentiment d’abandon d’une jeunesse désespérée, privée de sens : « En plaçant "l'élève" et non plus le "savoir" au centre des préoccupations éducatives, les artisans des réformes pédagogistes avaient cru résoudre le problème en jouant sur les mots, comme si la question n'était que sémantique. L'élève ou plutôt "l'apprenant" n'a jamais été aussi pris en considération formellement et pourtant, jamais il ne s'est senti aussi factuellement abandonné.

Les "décideurs", en faisant primer l'économique sur toute autre valeur, en laissant la laideur (publicité, bétonnage, cités…) s'installer dans les villes et les campagnes, en laissant les enfants grandir devant des écrans de verre où violence, médiocrité, cynisme et pornographie se font concurrence, ont contribué à accentuer cet état de déréliction et de désolation morale que connaît actuellement la jeunesse.

Que peuvent espérer nos jeunes d'une société dont le rêve se confond avec celui d'une marchandisation totale des corps et des esprits, dont le seul projet est la reconduction infinie des besoins matériels et où l'instrumentalisation économique des connaissances conduit à l'évacuation de la littérature, de l'histoire, des langues anciennes et de la poésie ? Quels espoirs, quels rêves donnons-nous à cette jeunesse qui ne se reconnaît pas dans le monde que nous construisons à coups de croissance, de PIB, de visées exclusivement quantitatives ? Comme le disait un slogan de Mai-68 "on ne tombe pas amoureux d'un taux de croissance"…

Un monde désorienté

Hannah Arendt
Hannah Arendt, dans un texte célèbre – La Crise de la culture, qui n'a pas perdu de sa vigueur –, s'interroge sur ce que la crise de l'éducation révèle de notre société. Loin d'être un symptôme isolé, local, elle traduit la désorientation d'un monde tourné exclusivement vers des buts marchands, des valeurs individualistes (au détriment du collectif), vers le faire-savoir plutôt que vers le savoir...

Les enfants ont parfaitement compris le dogme utilitaire qui régit notre société. En témoignent un tag dans une école primaire qui énonce ainsi sa rage : "On s'en fout de votre école, on veut des thunes" ou encore le leitmotiv, prétendument critique, inlassablement opposé aux professeurs de philosophie : "La philosophie, on s'en fiche, ça ne sert à rien ! "»...

Il faut rappeler que le marché à lui seul ne constitue pas un projet de société. Il est même le lieu où prennent naissance les inégalités qui perdureront tout au long de l'existence sociale ; il est par essence le lieu même de l'aliénation opposée au projet émancipateur de l'école.

L'école, aujourd'hui, est sommée de s'adapter au marché, de créer de futurs agents "opérationnels". Nous aurions plutôt envie, à l'heure d'une crise écologique sans précédent, de l'inviter à renouer avec la beauté, la gratuité d'un savoir qui permettrait véritablement de s'orienter dans le monde, ce qu'autrefois on appelait les "Humanités". Au risque, sinon, de devoir nous demander à l'instar de Pierre Rhabi, non seulement quelle terre nous allons laisser à nos enfants, mais aussi "quels enfants nous allons laisser à cette terre"... (Le Monde.fr - 05.04.10)

Les valeurs d'une société vivante

Dans un ouvrage paru en mars dernier et intitulé Lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir, Raoul Vaneigem prolonge et approfondit la réflexion d’Anne Fremaux : « La question «Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?» mérite davantage que les roulements de tambour de l'indignation. Il y a quelque inconséquence à promouvoir l'angélisme des bonnes intentions sans prémunir contre les monstres de la violence ordinaire, qui n'en feront qu'une bouchée.

Beaucoup vitupèrent la barbarie et l'absurdité dominantes à défaut de jeter les bases d'une société enfin affranchie des rapports marchands et du totalitarisme financier. Alors qu'une civilisation, alliant développement technologique et sous-développement humain, agonise dans la boue et le sang, de nouvelles valeurs se font jour et se substituent aux anciennes.

J'ai été sensible à ce souffle nouveau qui stimule - non seulement chez mes enfants et mes petits-enfants, mais aussi chez un nombre croissant de jeunes gens - une volonté d'instaurer de véritables valeurs humaines (solidarité, créativité, générosité, savoir, réinvention de l'amour, alliance avec la nature, attrait festif de la vie), en rupture avec les valeurs patriarcales (autorité, sacrifice, travail, culpabilité, servilité, clientélisme, contention et défoulement des émotions), essentiellement axées sur la prédation, l'argent, le pouvoir et cette séparation d'avec soi d'où procèdent la peur, la haine et le mépris de l'autre.

À l'abri des médias qui font métier de l'ignorer, une société vivante se construit clandestinement sous la barbarie et les ruines du Vieux Monde. Il n'est pas inutile de montrer de quelle façon elle se manifeste et comment elle progressera ».

Au croisement de deux civilisations


Inspiré par le modèle abstrait de l’Homo Oeconomicus, l’ère moderne - celle des producteurs qui se sont mués en prédateurs - est en train de s’achever sous la forme d’une funeste agonie dont nous voyons quotidiennement les manifestations morbides. Cette agonie est synchrone avec la naissance d’une ère nouvelle que Vaneigem nomme L’ère des créateurs, celle de l’homme réconcilié avec la vie qui l’anime et de la vie inspirée par une sensibilité qui la guide

« Nous sommes dans le monde et en nous-mêmes au croisement de deux civilisations. L’une achève de se ruiner en stérilisant l’univers sous son ombre glacée, l’autre découvre aux premières lueurs d’une vie qui renaît l’homme nouveau, sensible, vivant et créateur, frêle rameau d’une évolution où l’homme économique n’est plus désormais qu’une branche morte. » (Nous qui désirons sans fin)

Témoin libertaire des mutations sociales, Raoul Vaneigem est l’auteur du fameux Traité de Savoir Vivre à l’usage des jeunes générations - livre emblématique de la révolte étudiante de Mai 68 - ainsi que de l’Avertissement aux écoliers et lycéens (1995). Dans nombre de ces écrits, Vaneigem décrit avec le lyrisme visionnaire qui est le sien les formes novatrices que devrait prendre l’éducation à l’ère des créateurs en fustigeant l’archaïsme d’un modèle éducatif qui fut celui d’une société patriarcale jadis toute puissante.

« Le monde a changé davantage en trente ans qu'en trois mille. Jamais - en Europe de l'ouest tout au moins - la sensibilité des enfants n'a autant divergé des vieux réflexes prédateurs qui firent de l'animal humain la plus féroce et la plus destructrice des espèces terrestres. Pourtant, l'intelligence demeure fossilisée, comme impuissante à percevoir la mutation qui s'opère sous nos yeux.

Une mutation comparable à l'invention de l'outil, qui produisit jadis le travail d'exploitation de la nature et engendra une société composée de maîtres et d'esclaves. Une mutation où se révèle la véritable spécificité humaine: non la production d'une survie inféodée aux impératifs d'une économie lucrative, mais la création d'un milieu favorable à une vie plus intense et plus riche. Notre système éducatif s'enorgueillit à raison d'avoir répondu avec efficacité aux exigences d'une société patriarcale jadis toute puissante; à ce détail près qu'une telle gloire est à la fois répugnante et révolue. » (Avertissement aux écoliers et lycéens)

Une intelligence sensible et créatrice

C’est une profonde ineptie que de vouloir refonder l’éducation sans inscrire cette intention dans une refondation globale, animée par un projet de civilisation. La création de nouvelles formes pédagogiques doit participer d’une vision globale qui suscite, de manière synchrone et systémique, l’invention de nouvelles formes culturelles et sociales, épistémologiques et cognitives, psychiques et anthropologiques.

Les formes pédagogiques correspondant à l'ère des créateurs doivent permettre le développement d’une intelligence sensible, intuitive et collective grâce à laquelle la subjectivité participe au mouvement créateur de la vie/esprit. L’éducation consiste ainsi, selon Vaneigem, à « Accorder chez l’enfant une priorité absolue à l’intelligence sensible, à une approche où le vivant se dévoile comme mouvement de création... Je ne suppose pas d'autre projet éducatif que celui de se créer dans l'amour et la connaissance du vivant... Nous ne voulons plus d'une école où l'on apprend à survivre en désapprenant à vivre... Épingler un papillon n'est pas la meilleure façon de faire connaissance avec lui. Celui qui transforme le vivant en chose morte, sous quelque prétexte que ce soit, démontre seulement que son savoir ne lui a même pas servi à devenir humain.  »

Si nous voulons que l’école retrouve sa dimension émancipatrice, elle doit devenir intégrale en associant, au sein d’une intelligence sensible, l’approche abstraite de la raison critique et l’approche organique de la subjectivité créatrice. Cette intelligence sensible permet de se libérer du terrorisme intellectuel qui prend la sensibilité en otage en la neutralisant à travers "cette abstraction, dont l'étymologie - abstrahere, tirer hors de - dit assez l'exil de soi, la séparation d'avec la vie."

Une diversité cognitive


Vanegeim dénonce les pratiques éducatives héritées du patriarcat qui castrent l’enfant de son élan vital et de sa subjectivité créatrice pour l’enfermer dans un univers abstrait et désincarné afin d’en faire un simple rouage de la machine économique. Il dresse un constat lucide et effrayant de ces techniques de dressage dont le but est de réduire la spontanéité créatrice de l’enfant à un formalisme intellectuel totalement déconnecté d’une subjectivité vivante, inventive et joyeuse :

« Ne permettez plus que les hommes politiques stigmatisent l'insupportable violence faite aux individus alors qu'ils la suscitent sciemment, dès l'enfance, vulgarisant, au nom de la rentabilité, un élevage concentrationnaire où, parqués de vingt-cinq à trente par classe, les écoliers se trouvent crétinisés par les principes de compétition et de concurrence, soumis aux lois de la prédation, initiés au fétichisme de l'argent, confits dans la peur de l'échec, infestés par l'arrivisme, livrés à des fonctionnaires amers et mal payés, moins enclins à nourrir la curiosité des jeunes générations qu'à se venger sur elle de leurs infortunes. » (Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante)

A l’ère des créateurs, l’éducation n'uniformise plus les consciences pour les conformer à un modèle socio-économique. Elle met en avant la diversité cognitive née de la reconnaissance des intelligences multiples pour permettre aux jeunes d’affirmer, de développer et d’exprimer leurs qualités personnelles : « Il n'y a pas d'enfants stupides, il n'y a que des éducations imbéciles. Forcer l'écolier à se hisser au sommet du panier contribue au progrès laborieux de la rage et de la ruse animales mais sûrement pas au développement d'une intelligence créatrice et humaine.

Dites-vous que nul n'est comparable ni réductible à qui que ce soit, à quoi que ce soit. Chacun possède ses qualités propres, il lui incombe seulement de les affiner pour le seul plaisir de se sentir en accord avec ce qui vit. Que l'on cesse donc d'exclure du champ éducatif l'enfant qui s'intéresse plus aux rêves et aux hamsters qu'à l'histoire de l'Empire romain. Pour qui refuse de se laisser programmer par les logiciels de la vente promotionnelle, tous les chemins mènent vers soi et à la création. » (Avertissement aux écoliers et lycéens)

De l’éducation à l’initiation

Le développement des qualités personnelles est la voie d’une individuation qui dépasse les limites de l’individualisme abstrait en faisant advenir une « intelligence connective » – à la fois sensible, intuitive et collective – correspondant à nos sociétés interconnectées. Ce passage de l’individualisme à l’individuation correspond à celui de l’éducation à l’initiation dans lequel Michel Maffesoli voit la mutation de la modernité à une post-modernité : « Qu’est-ce que l’initiation ? L’initiation, à la différence de l’éducation, ne postule pas qu’il n’y ait rien dans l’esprit de celui qui est en face de moi, de l’auditeur. On postule qu’il y a quelque chose et que je vais accompagner; en quelque sorte faire ressortir le trésor de cette personne qui est en face de moi, alors que l’éducation considère qu’il y a un vide que je dois remplir ». (Sens Public)

A l’ère des créateurs, l’éducation doit favoriser et accompagner ce processus d’individuation par lequel chacun peut développer son originalité créatrice à travers des stades évolutifs successifs pour la mettre au service de la collectivité. Pour Raoul Vaneigem : « C'est une oeuvre de longue haleine que d'enseigner l'indépendance, de la soutenir par une affection dispensée sans réserve, d'ôter la peur de soi et de promouvoir en chacun cette créativité qui est la vraie richesse humaine. La mutation de civilisation à laquelle nous assistons, a plongé dans le désarroi une multitude de gens si accoutumés d'être assistés, guidés, gouvernés, qu'ils ne conçoivent d'autre changement d'existence que le choix d'autres jougs.» (Rien n'est sacré, tout peut se dire)

L’éducation se mue en initiation quand, en nous affranchissant des illusions et des peurs, des limitations et des abstractions, elle renoue les liens organiques de la subjectivité avec le mouvement évolutif et intégratif de la vie/esprit. Quand elle retourne aux sources créatrices de son inspiration, la conscience invente des voies nouvelles en se libèrant des passions tristes qui nourrissent la servitude volontaire. Ces voies sont l’expression d’une dynamique évolutive à laquelle la sensibilité participe intuitivement quand elle a été initiée, canalisée, affinée et développée par une éducation intégrale.

Ressources

A lire ici dans le Journal Intégral, la série de quatre billets consacrée à l'oeuvre de Vaneigem et à  L'ère des Créateurs.

A lire aussi la série de cinq billets conscacrée à l'"éducation intégrale":

Education intégrale (1) La poésie sera la science du futur

Education intégrale (2) Epistémologie et pédagogie

Education intégrale (3) (4) (5) Le Nouvel esprit pédagogique

1 commentaire:

  1. J'adhère à l'évidence que un monde vivant pousse en ce moment même aux milieux des décombres du vieux monde dominé encore quoi qu'il en pense par la bestialité. Plus le temps passe, plus je sais que je vois ce Monde nouveau si et seulement j'y participe. L'évidence de l'horreur du vieux monde fait partie des ruines. C'est même une impression de grisaille interne dépressive qui participe de l'auto-destruction du vieux monde. Le monde nouveau n'est vue qu'à partir d'une certitude de Joie sans objet qui accueille une force créatrice et transformatrice.

    Un deuxième point me saute aux yeux : l'éducation n'est plus une sortie (ducere) hors de soi (e-) mais une initiation à soi c'est-à-dire une intégration de puissance de pensées, d'émotions (voire de sentiments) ou encore de capacités physiques répondant aux besoin d'une âme.

    La société du vieux monde ne connaît que des egos manipulables par leurs désirs égocentriques puisque foncièrement mimétiques et qui donc suscitent de la concurrence. Même la bonne conscience de ce vieux monde a cette mécanique. La société du vieux monde ignore tout de l'âme.

    L'éducation véritable consiste certainement à permettre à une âme de ne pas se perdre dans les mécaniques des pensées, des désirs et des pulsions. La spiritualité contemporaine avec la non-dualité nous donne d'échapper peu à peu à la mécanique. Mais quid du mouvement de transformation du monde ? L'ego n'est que le visage défiguré de notre âme quand pire malheur il n'en est pas la tombe où elle se tient étouffée dans le silence. L'éducation authentique est au service d'un principe d'individualisation. Celui qui aime ses enfants ou le prof qui se soucie de ses élèves travaille pour leur proposer ce qui leur facilitera de devenir ce qu'ils sont : il leur donne de quoi s'individualiser. Ceci commande même la manière dont parfois on peut leur introduire une manière de voir par exemple la non dualité : une boîte d'outils ou une sensibilité poétique pour ne pas se faire engrener dans la mécanique.

    Plus on s'approche du continent perdu de l'âme, plus on peut aider les plus jeunes âmes à se trouver au cœur de l'humanité. Il ne s'agit pas d'une manière de penser mais d'une aspiration au cœur de la conscience pure. C'est un monde paradoxal où la plénitude de la conscience se découvre un besoin d'être, une soif de conscience encore plus ample.

    Le monde de l'âme, le monde psychique vraiment libre du monde psychologique qui ne trouvera jamais de solution en lui-même est une dimension spirituelle que l'éducation de demain devra sans aucun doute découvrir si elle veut s'accomplir.

    Pour l'instant à ma connaissance la tentative qu'est L'école du progrès telle qu'elle a été développée autour de Mère et Sri Aurobindo reste l'une des rares après certainement l'Académie platonicienne à souligner le rôle central de l'âme (principe d'individualisation au cœur de la conscience pure) qui donnerait tout son sens à une éducation de la pensée, de l'intelligence émotionnelle et de la maîtrise d'un corps en vue ensuite de lui offrir la capacité d'une évolution de la conscience par delà les limites de la conscience ordinaire humaine.

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