vendredi 26 juin 2015

Une (R)évolution Intérieure


Nous sommes le monde et le monde est nous. Krishnamurti 


Beaucoup d’observateurs patentés de la vie sociale et culturelle ressemblent au poivrot qui, ayant perdu ses clés, les cherche sous un lampadaire parce que c’est le seul endroit éclairé de la rue. Eux-mêmes cherchent ainsi leurs clés d’interprétation à travers des habitudes de pensée et des modèles dépassés, laissant dans l’ombre l’essentiel, c’est-à-dire un mouvement évolutif qu’ils sont incapables de percevoir et d’évaluer. Si ceux qui voient le monde d’aujourd’hui avec les lunettes d’hier sont unanimes pour se lamenter du spectacle de décadence qui s’offre à eux c’est parce qu’ils restent aveugles à la dynamique profonde qui anime de nouvelles manières de vivre, de sentir et de penser. 

En France, cette dynamique est notamment incarnée par le mouvement des Colibris, fondé par Pierre Rabhi, qui a lancé il y a quelques semaines une campagne très originale intitulé : Une (R)évolution intérieure. Dans la continuité du travail réalisé autour des principaux leviers de transition de la société - économie, agriculture, éducation, démocratie, énergie - cette nouvelle campagne des Colibris cherche à faire passer le message suivant : la vraie (R)évolution est celle qui nous amène à nous transformer nous-mêmes pour transformer le monde. 

En faisant le lien entre les dimensions de l'intériorité et de l’organisation sociale, cette campagne contrevient à toutes les règles habituelles en se démarquant à la fois des formes partisanes et des idéologies traditionnelles. Et malgré cela - ou à cause de cela – cette (R)évolution intérieure rencontre un véritable écho, notamment chez les jeunes générations inspirées par une nouvelle vision du monde, très différente de l’ancien modèle. Le slogan du mouvement Colibris - « Faire sa part » - doit être compris comme le principe de participation qui régit les sociétés de l'information, animées par un flux de données qui en font de véritables organismes vivants. 

Ce paradigme émergent implique de nouvelles manières de penser et de vivre les transformations sociales. Comme le résume Marc de la Ménardière : « Si le monde est, comme le pensent certains sages, le reflet de nos croyances individuelles et collectives, il est donc indispensable de faire un détour à l'intérieur de soi pour vivre la Transition qui nous attend, et mieux servir le monde.» 


De la séparation à la relation 

Les petits acteurs du petit théâtre politique ressassent ad nauseam des catégories et des clivages anciens, aussi délétères qu’obsolètes, enfermés qu’ils sont dans des logiques, des méthodes et des idées à l’origine même d’une crise systémique aux effets dévastateurs qu’ils cherchent à résoudre. Or comment résoudre une telle crise si on ne perçoit pas qu’elle est avant tout une crise évolutive nécessitant un saut de conscience ? Comment effectuer ce saut évolutif sans comprendre et participer intimement à la mutation culturelle qui fait émerger une autre vision du monde ? 

Hier, pour dominer la nature et agir sur le monde, nous les regardions de manière objective: notre mental séparait de manière abstraite ce qui était unifié et fixait ce qui était en mouvement. C’est ainsi que nous avons réduit ce tissus complexe et vivant de relations qu’est la nature à un environnement mécanique et objectif, susceptible d’être mesuré pour être mieux analysé et exploité. A l’origine du désenchantement du monde, cette vision figée et fragmentée nous a fait perdre en sens ce que nous gagnons en efficacité. Alors que ce processus d’abstraction fit la grandeur de la modernité, son hégémonie représente aujourd’hui un obstacle à dépasser dans des sociétés qui sont des organismes vivants dès lors qu’un flux vital d’information continu les anime en conditionnant leur évolution. 

Hier le modèle dominant était celui de la machine avec ses impératifs de calcul et d’efficacité dont la logique d’uniformisation broyait les singularités créatrices. Dans nos sociétés de l’information, le modèle émergent aujourd’hui est celui d’un organisme en développement dans son écosystème. La co-évolution nécessaire entre l’organisme et son milieu met l’accent sur ces qualités relationnelles que sont la sensibilité et la communication, l’intuition et la créativité : le développement du vivant dépend de sa capacité à s’adapter sans cesse à son milieu en s’y connectant en profondeur. Dans ce nouveau contexte, l’hégémonie de l’abstraction devient un obstacle au développement des qualités relationnelles qu’elle tend à nier ou à dévaluer. 

Du mécanique à l’organique 

Nous assistons à un renversement de perspective : le modèle mécanique laisse peu à peu la place au modèle organique. D’une logique de domination, d’appropriation et d’accumulation, nous passons progressivement à une logique d’évolution, de participation et d’accomplissement. La communication, la coopération et la collaboration deviennent des valeurs centrales qui expriment une vie concrète tissée de relations complexes. Au cœur de cette complexité, l’interdépendance devient une notion primordiale alors que l’abstraction qui segmente et fragmente doit retrouver la place secondaire qui est la sienne : celle d’un instrument au service de la survie et du développement de l’organisme. 

De par sa profondeur, cette optique globale perçoit l'interdépendance entre tous les éléments d'un même système : l’individu, la culture et l’organisation socio-économique y apparaissent comme autant de polarités d’un  organisme en développement. Il n'y a plus de discontinuité abstraite entre intériorité et extériorité : parce que les formes extérieurs sont perçus comme les manifestations d’une force intérieure, l’organisation socio-économique apparait comme la manifestation d’une intersubjectivité culturelle et d'une intelligence collective qui évoluent à travers le temps. C’est ainsi qu’on ne peut résoudre la violence sociale sans remonter à la violence symbolique qui la fonde comme on ne peut critiquer l’emprise de l’économie sans faire référence à l’avidité insatiable de l’ego. 

Ce renversement majeur de perspective a des répercussions dans tous les domaines de la vie, aussi bien sur le plan individuel et culturel que socio-politique. Il traverse tous les acteurs de la vie sociale et culturelle animés par des dynamiques dont ils ne sont pas toujours conscients. Dans le texte ci-dessous Pierre Rabhi présente la campagne sur la (R)évolution intérieure qui illustre ce changement de paradigme. 

Préambule. Pierre Rabhi 


"Il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain, et il ne peut y avoir de changement humain sans le changement de chacune et chacun de nous.

Cette affirmation, plus actuelle que jamais, est une sorte de lieu commun. Elle va de soi, pour peu que l’on y réfléchisse. En la circonstance, le fameux "Connais-toi toi-même" reprend son acuité et sa vérité. Le philosophe indien Krisnnamurti ne cessait de répéter : "Nous sommes le monde et le monde est nous". Nul ne peut se soustraire à sa responsabilité d’être humain. Sauf à choisir, avec toute notre conscience, de mettre nous-même fin aux processus de la violence sous toutes ses formes (économique, idéologique, militaire, mais aussi domestique, éducative, sexiste, relationnelle, etc.), les exactions de l'homme contre l'humain et contre la nature finiront avec notre propre extinction. 

Pour autant, ni les philosophies, ni les religions, ni les croyances de toutes obédiences ne semblent en mesure de régler cette question. Aucune d’entre elles ne joue la même partition. Pire, elles sont, par la diversité des points de vue, trop souvent divergentes et elles-mêmes causes de dissensions meurtrières depuis la genèse de l’histoire du genre humain. Les événements actuels sur toute la planète mettent en évidence que nous n'avons toujours pas éradiqué la violence. Nous y sommes même de plus en plus dévoués, avec les armes terribles dont la prolifération témoigne de la faillite de notre condition. 

Je soupçonne la conscience de notre finitude, et l’angoisse qu’elle provoque, d’être à l’origine du marasme où la psyché collective s’enlise, suscitant la quête éperdue de sécurité. Nos actes sont comme guidés par la tentative d’abolir coûte que coûte cet insoutenable verdict, et de conjurer ce qui menace notre fragile et éphémère existence. Ainsi, les domaines physique comme métaphysique peuvent être les objets d’une spéculation chargée de dissiper l’insurmontable angoisse. 

Pour certains, les croyances dogmatiques sont un recours lorsque la voie de la raison et de la rationalité n’offre aucune certitude. J’invoque, quant à moi, en accord avec Socrate qui affirmait savoir qu’il ne sait pas, l’ignorance suprême. Notre planète, joyau parmi les joyaux au sein de l’immensité, est d’une beauté que le langage est souvent incapable d'exprimer sans recours à la poésie, comme quintessence de ce que l'être humain peut dire pour manifester sa jubilation. 

La Clé du changement est intérieure

Cependant, il m’est personnellement difficile d’imputer au fait du hasard le principe de Vie, comme échoué sur cette matrice merveilleuse il y a environ 4 milliards d’années. Comment nier la présence d’une sorte d’intention dont nous aurions trahi la bienveillance par nos petites et grandes transgressions ? L’être humain, prisonnier de ses propres peurs et angoisses, tente d’observer le réel et la réalité dont il est lui-même l’un des témoignages. Sa vision fragmentée introduit ainsi le malentendu qu’il nous faut dissiper, car tout ce qui constitue le vivant nous constitue, et rien ne saurait être séparé. Ainsi sommes-nous l’eau, la matière terrestre et minérale, le souffle, la chaleur, etc. Nous partageons ce qui est avec tout ce qui vit. 

De ce constat surgit une question majeure : pourquoi, dans l’ordre unitaire et coopératif originel, avons-nous exalté le principe de dualité et d’antagonisme, et toutes les horreurs qui en découlent ? Sommes-nous condamnés à nous infliger sans cesse les souffrances que nous déplorons, et jalonner notre histoire des horreurs à nous seuls imputables ? L’être humain, la société humaine, doivent changer de cap, et confier leur destin aux forces du cœur plutôt qu’au pouvoir trompeur de la peur et de la division. 


L’être humain est en grande partie responsable de sa condition sur terre. Ces considérations une fois admises confirment bien que sans changement humain il ne peut y avoir de changement de société. Cette proclamation peut devenir une incantation stérile sans un examen attentif de ce qu’elle implique pour chacune et chacun d’entre nous, à travers nos réalités individuelles et collectives. Sommes-nous capables de transcender nos réactions primaires pour nous élever au rang d'êtres humains libérés des oripeaux d'une histoire révolue et pourtant, sans cesse, redondante ? 

Nos choix politiques et militants ne suffisent pas : nous pouvons manger bio, manifester contre le nucléaire, recycler nos déchets, retourner à la terre et, pourtant, nuire à nos semblables et perpétuer la souffrance. C’est pourquoi l’action de la campagne "(R)évolution Intérieure" du mouvement Colibris se justifie pleinement. Affirmer que le changement de la société est subordonné au changement de l’être humain est encore une fois une vérité absolue. Bienveillance, générosité, partage, équité, empathie, solidarité sont finalement des manifestations d’une conscience créatrice d’un monde libéré. Cette énergie extraordinaire appelée "amour" est, sans le moindre doute, la plus grande énergie de transformation du monde. Elle est la vraie révolution intérieure. (Fin du texte de Pierre Rabhi) 

Bonne conscience et passions tristes 

Il est normal que les grands barons et les petits marquis de l’intelligentsia auto-proclamée se gaussent d’une telle initiative n’obéissant à aucun critère répertorié du politiquement correct, ce qui d'ailleurs en fait une force à la fois prospective et révolutionnaire. Car l’idée même de (R)évolution intérieure va à l’encontre de toute une tradition française, celle du dualisme cartésien fondé sur la séparation ontologique entre la « substance pensante » de l’esprit et la « substance étendue » de la matière, c'est à dire entre le sujet conscient et son environnement naturel. Dans cette perspective "moderniste" propre à la culture occidentale le monde objectif apparaît comme une entité séparée et indépendante de la conscience comme de l'activité du sujet.

Cette coupure abstraite entre sujet et objet a pour corrélat un paradigme technicien et mécaniste qui conçoit l'homme "comme maître et possesseur de la nature" selon la célèbre formule de Descartes. A cette approche abstraite correspond sur le plan politique une tradition progressiste qui vise à transformer le monde objectif et l'organisation socio-économique… en évitant cet effort de maîtrise qui consiste à se changer soi-même !  C'est ainsi que des générations d’activistes ont projetés une transformation d’autant plus radicale de l’ordre socio-économique qu’ils étaient incapables de se remettre eux-mêmes en question, fuyant dans le sectarisme abstrait de l'idéologie la profondeur d'une intériorité qui les effraie ou qu’ils dénient 

Ceci explique pourquoi un certain monde militant relève bien souvent d’un mélange de bonne conscience et de passions tristes, la lutte des classes servant de prétexte à une catharsis sociale où la haine de l’autre fait écho à la haine de soi. Les tenants d’une pseudo-radicalité veulent la transformation sociale en faisant l’impasse d’une transformation personnelle qui en est le corrélat : la révolution devient l’écran total sur lequel se projette leur désir inconscient d’un changement intérieur. Fondée sur le déni de l’intériorité, cette démarche totalitaire voudrait imposer un changement des structures sociales sans se soucier de l’évolution des subjectivités et des mentalités qui lui corresponde. On a vu dans l’histoire récente les conséquences tragiques d’un tel aveuglement. 

Par-delà l’égo 


Qu’est-ce que la (R)évolution intérieure en fait si ce n’est le dépassement de cette conscience de séparation entre l’individu et son milieu qui impose une vision du monde fondée sur l'abstraction et la domination, la peur et l'avidité ? Les traditions qui nomment « égo » cette conscience de séparation considèrent la réalisation spirituelle comme la maîtrise et le dépassement de celui-ci. En dévoilant le caractère illusoire de cette séparation abstraite, une spiritualité authentique permet de se libérer de l’emprise de l’ego pour développer en soi la plénitude d’une conscience unifiée pour laquelle « nous sommes le monde et le monde est nous » selon l’expression de Krishnamurti. 

On peut comprendre qu’une telle approche effraie tous ceux qui entretiennent avec leur intériorité cette relation distante que les maîtres de maison entretiennent avec le petit personnel. Mais la profondeur de la crise systémique à affronter est telle qu'elle exige de nous un saut de conscience qui passe par la maîtrise de l’ego et par son dépassement. Si la campagne des Colibris sur la (R)évolution Intérieure - et l’écho qu’elle rencontre - sont passionnants à observer c’est qu’ils expriment un mouvement profond de la conscience collective que nous avions nous-mêmes identifiés il y a quelques mois sous la forme d'une Insurrection Spirituelle et d'une Révolution Silencieuse. Le surgissement de cette force collective subvertit les séparations abstraites pour affirmer la synchronisation des dynamiques de l’évolution personnelle et de la mutation culturelle, créatrices de nouveaux liens sociaux dont l'émergence intensifie en retour les transformation individuelles et culturelles.

La profondeur et l’originalité d’un tel mouvement échappe de toute évidence à tous ceux qui, ivres d’économisme et d’abstraction, cherchent les clés d’interprétation à la lumière de la doxa dominante. Ils n’auront de cesse de se moquer et de critiquer un phénomène qu’ils sont incapables de comprendre. Mobilisant la mémoire des luttes sociales, ils qualifieront cette démarche d’ «individualisme bobo » en opposant « la taupe militante et silencieuse rongeant patiemment les pilotis de l’édifice au « colibri exhibitionniste » s’agitant au-dessus de l’incendie capitaliste pour n’y déverser qu’une petite goutte d’eau. » C’est ne rien comprendre à la démarche de participation qui anime cet Ovni (organisation vivante non identifiée) qu’est le mouvement des Colibris. 

Trois stades évolutifs 

L’histoire de l’humanité pourrait se résumer en trois grands stades : l’appartenance, l’appropriation et la participation. Le premier stade, celui de la tradition, fut fondé sur l’appartenance : la personne fusionnait avec le milieu - social et naturel, symbolique et cosmique - auquel elle était totalement identifiée. Membre d'un ensemble hiérarchique et statique, elle appartenait à un lieu, un clan, un culte et un cosmos. Le second stade, celui de la modernité, fut fondé sur l’appropriation : à un certain stade du développement humain, l’individu émerge en construisant son autonomie jusqu'à ce qu'il s’identifie à l’égo en tant que conscience de séparation. Un égo qui, par le biais du mental abstrait, cherche à s’affirmer à travers l'appropriation d'un milieu naturel et social qu'il transforme en environnement à dominer et à exploiter.

Le troisième stade, auquel nous arrivons, réalise la synthèse des deux premiers : c’est celui de la participation. L’individu dépasse la vision limitée de l’égo pour participer à la dynamique évolutive de l’organisme global dont il est partie prenante et apprenante. Au stade pré-individuel d'une appartenance fusionnelle, la participation est implicite et instinctive, automatique et non conscientisée. Au stade individuel de l’appropriation, elle est déniée au profit d'une quête d'autonomie. Au troisième stade, supra-individuel, la participation devient consciente quand  l'individu - connecté de manière sensible à son milieu - s'éveille à son rôle évolutionnaire : il se perçoit alors comme un  vecteur de la dynamique évolutive qui anime un cosmos vivant. Cette relation entre l'individu et son milieu s'apparente à la participation organique entre la partie et le tout qui le constitue.

La (R)évolution intérieure dépasse donc la stratégie d’appropriation  qui est celle de l’égo par la participation à une dynamique qui le transcende. La logique d’accumulation qui fonde l’individualisme se transmue progressivement en une logique d’accomplissement à travers un processus d’individuation qui vise la plénitude de l’être. « Faire sa part », slogan des Colibris, ce n’est pas mener une action dans son coin pour se donner bonne conscience : c’est participer à la dynamique évolutive d’un organisme en développement. Faire sa part c’est à la fois participer et partager, en se libérant d’une conscience illusoire de séparation, pour affirmer l’unité organique qui lie l’être humain à sa communauté, sa communauté à l’espèce, l’espèce au vivant, le vivant au cosmos, et le cosmos à la force non-duelle de l’Esprit. 

Soyons le changement 


Dans un texte intitulé Soyons le changement, Pierre Rabhi précise ce principe de participation au cœur du mouvement des Colibris : « … Nous sommes de ceux qui pensent que le XXIème siècle ne pourra être sans tenir compte du caractère "sacré" de la réalité, et sans les comportements et les organisations qui témoignent de cette évidence ; car les bons vœux, les incantations, les analyses et les constats cumulés ne suffiront pas. La première utopie est à incarner en nous-même. Les outils et les réalisations matérielles ne seront jamais facteur de changement s’ils ne sont les œuvres de consciences libérées du champ primitif et limité du pouvoir, de la peur et de la violence. 

La crise de ce temps n’est pas due aux insuffisances matérielles. La logique qui nous meut, nous gère et nous digère, est habile à faire diversion en accusant le manque de moyens. La crise est à débusquer en nous-même dans cette sorte de noyau intime qui détermine notre vision du monde, notre relation aux autres et à la nature, les choix que nous faisons et les valeurs que nous servons. 

Incarner l’utopie, c’est avant tout témoigner qu’un être différent est à construire. Un être de conscience et de compassion, un être qui, avec son intelligence, son imagination et ses mains rende hommage à la vie dont il est l’expression la plus élaborée, la plus subtile et la plus responsable. »  Qu'un tel appel soit entendu et qu'il trouve un écho profond à travers la campagne des Colibris montre qu'à l'évidence une mutation des mentalités est en marche et que rien ne peut arrêter une idée dont le temps est venu, fut-ce malgré les préjugés et les dénis que lui opposent les anciennes habitudes de pensée, progressivement balayées par le vent de l'histoire et de l'évolution.

Ressources

2 commentaires:

  1. Je viens de finir le livre de Jean Staune : 'Les clés du futur'. Je recommande vivement la lecture de ce livre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi inspirant ! Je considère un peu Jean Staune comme le Wilber français, dans le sens où c'est à ma connaissance un très des rares auteurs francophones qui se rapprochent le plus d'une pensée intégrale et anti-dogmatique. Il montre en autre les aspects positifs et négatifs de la révolution scientifique et technologique. Il propose pour le futur une écologie positive et humaniste. Par exemple il montre que la vision réductionniste et mécaniste de la science classique fait que nous utilisons souvent qu'un seul aspect d'une ressource, alors qu'il est possible avec les techniques modernes d'utiliser cette ressource pour de multiples usages Il parle dans la deuxième partie du livre de sociétés éthiques qui ont réussi à concilier l'économie, mais également le social et l'environnement. C'est un des très rares livres qui ont contribué à changer ma vision du monde.

    Philippe.

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  2. Bonjour Olivier, toujours un plaisir de te lire et de te partager un de mes derniers poemes que m'evoque cette lecture:)
    marko

    Origine

    Je suis, à travers mes sens, mes errements,
    Mes erreurs et mes joies.
    Je suis en présence du mystère de la Vie,
    Existence qui s’offre sans préavis.
    Saisir l’essence à chaque respiration,
    Chaque manifestation de l’Etre.
    Transpirer la clémence de nos entièretés
    A travers les pores invisibles de la conscience.
    Sentir jaillir en soi la source de toute chose,
    Sentir grandir les racines de nos métamorphoses.
    Miracle de l’origine,
    Au-delà de ce qui a été et de ce qui sera.
    Explosion de ce qui est vraiment là,
    Frictions de nos temps et nos espaces,
    Tempêtes en chaque fragment de matière.
    Je suis, j’ai dépassé les murs du labyrinthe,
    Ne reste que l’emprunte des blessures.
    Je guéris peu à peu dans la lumière de l’Etre.
    Je soigne les blessures des apparences
    Par le baume des expériences.
    Un pas en avant dans l’inconnu,
    Un détour invisible pour les âmes assoupies,
    A peine perçu par le troisième œil aguerri.
    Un pas en avant et le monde change,
    Un pas de côté et le monde danse.
    Je suis, et je danse à en perdre la tête,
    Quitte à se prendre des murs,
    Il suffit de les traverser, savoir passer à côté.
    Nos univers sont trop grands pour les murs.
    Tout est dialogue et mouvement, danse des éléments.
    L’infini est la mesure de nos vies,
    Le fini est l’illusion à intégrer et dépasser.
    Nous sommes en mouvement dans le temps,
    Mais liés à l’éternel présent.
    Nous sommes.

    ML (2015)

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