vendredi 6 juin 2014

Une Révolution Noétique


L'homme n'est plus le centre du monde : il est désormais au service de son évolution. Marc Halévy 


Dans le billet précédent nous évoquions les dernières élections européennes comme un signe des temps qui exprime une mutation de l’esprit européen. Si ces élections ont mis à jour un conflit entre ethnocentrisme identitaire et libéralisme technocratique, elles ont aussi permis de comprendre que ce conflit apparent recouvrait en fait une profonde solidarité systémique entre ces deux discours : la position ethnocentrique apparaît comme le retour du refoulé identitaire propre à un libéralisme technocratique totalement abstrait et désincarné. 

On ne peut se libérer du champ idéologique dominant borné par ces deux polarités, abstraite et tribale, qu’à travers un saut de complexité permettant une synthèse supérieure de ces deux pôles. Ce paradigme émergent était au cœur de la première European Integral Conférence qui vient de se tenir en Mai à Budapest. Hors de la sphère intégrale, d’autres penseurs observent l’émergence de ce nouveau paradigme à partir de leur propre perspective. C’est le cas, par exemple, de Marc Halévy, homme de synthèse au parcours original, à la fois physicien de la complexité et philosophe de la spiritualité, qui évoque quant à lui une véritable révolution noétique :

« L'homme n'est plus le centre du monde : il est désormais au service de son évolution. La révolution noétique signe la fin de la vision "moderne" et anthropocentrique du monde et impose un changement radical de regard où l'esprit, l'intelligence et la connaissance prennent le pas sur l'économique et le politique... Le problème n'est plus d'être à gauche ou à droite, le problème est d'être en avant, c'est à dire engagé dans la percée inouïe du nouveau paradigme. » 

Cosa mentale 

Confessons-le !... Il peut être réjouissant d’assister au spectacle des commentateurs médiatiques qui interprètent les résultats des dernières élections européennes à partir d’un modèle totalement dépassé. Comme si, au temps des Lumières, des aristocrates cherchaient à interpréter les mouvements populaires à partir de leur « vision du monde » traditionnelle sans se rendre compte que l’esprit du temps était en train de changer et que ces mouvements exprimaient ce changement. 

Il faut développer une pensée congruente avec l’esprit du temps pour décrypter la marche du monde et le sens des évènements. A force de scruter à la loupe les résultats électoraux, à force de les analyser à partir d’une grille d’interprétation réductrice - économique et politique - on perd la bonne distance, celle d’une vision à la fois globale et historique, seule à même de déterminer la dynamique profonde du changement socio-culturel qui se traduit aussi dans le domaine politique. Bien documentée par la théorie intégrale, la dynamique de l’évolution culturelle permet de mieux comprendre cette mutation des mentalités.

Comme l’explique Michel Maffesoli, sociologue inspiré de la post-modernité : « À l’encontre d’un lieu commun hérité du XIXe siècle faisant de l’infrastructure économique le fondement de toutes choses, il est de plus en plus évident que c’est l’immatériel qui conditionne le lien social. Et donc permet sa survie ou son déclin. N’est-ce point ainsi que l’on peut comprendre la remarque de Milan Kundera : « Il en est des amours comme des empires ; que cesse l’idée sur laquelle ils reposent et ils s’effondrent avec elle »? 

Mais il est des moments où cette «idée» perd sa force et sa vigueur spécifiques. Des sociologues, tel P. Sorokin, ont ainsi parlé de « saturation». Par usure, par fatigue, par lassitude aussi, l’idée ne peut plus exercer sa fonction agrégative. Tel un aimant ayant perdu sa faculté d’attraction, il ne lui reste plus, dès lors, qu’une rémanence de peu d’importance qui, avant que naisse un autre champ magnétique, perdure tant bien que mal ; plutôt mal que bien. 

Il s’agit là de l’indubitable symptôme de toutes les périodes de décadence. Voilà ce qu’est la crise : un moment où n’ayant plus conscience de ce que l’on est, on n’a plus confiance en ce que l’on est. La crise étant un jugement («crisis») porté par ce qui naît sur ce qui est en train de disparaître. La crise est dans nos têtes ! Pour paraphraser Léonard de Vinci, c’est une « cosa mentale », une chose travaillant l’esprit collectif. » (Les nouveaux bien pensants) 

Comprendre le devenir

Marc Halévy

Pour appréhender cette "cosa mentale" mieux vaut sortir du marigot conformiste des médias - agents intéressés des positions dominantes - pour aller à la rencontre de penseurs intempestifs et visionnaires, seuls à même de proposer une interprétation à la fois profonde, cohérente et inspirée des mutations actuelles. Physicien de la complexité et philosophe de la spiritualité, Marc Halévy est de ceux-là. 

Enracinée dans la physique des systèmes et des processus complexes, sa réflexion transcende et complète celle-ci par une métaphysique moniste et holiste pour aboutir à une passionnante pensée du devenir, dans la lignée philosophique de Spinoza, Nietzsche, Bergson ou Teilhard de Chardin. Depuis trente-cinq ans, Marc Halévy élabore des théories, modèles et méthodes pour les processus complexes et les applique aux systèmes socioéconomiques humains, notamment dans le cadre de ses activités de prospective. En publiant une quarantaine de livres et des centaines d'articles, il mène simultanément ses trois activités de chercheur, de philosophe et de prospectiviste avec pour fil rouge : la compréhension du Devenir.

Inspiré notamment par la lecture d’un Nietzsche qui, bien loin de son image caricaturale et stéréotypée, apparaît à la fois spiritualiste, moniste et évolutionnaire (le surhomme), Marc Halévy pratique une philosophie au marteau qui déconstruit les idoles idéalistes de la tradition comme celles, matérialistes, de la modernité pour mieux explorer les voies novatrices d'une révolution noétique. Remettant en question avec vigueur des évidences qui ne sont que le produit d'une idéologie dominante et dépassée, une telle déconstruction déstabilise : elle pousse à s’interroger sur ses propres convictions pour juger si celles-ci ne sont pas tout simplement des conformismes de pensée dont il faut se libérer pour participer de manière créative au paradigme émergent. Qu'on soit en accord ou en désaccord avec lui, le rôle d'un penseur authentique est aussi de nous aider à penser contre nous-même pour évoluer. Le Manifeste pour l'ère nouvelle ci-dessous donnera une idée de la méthode et du style à la fois jubilatoire et décoiffant de Marc Halévy.

Manifeste pour l’ère nouvelle. Marc Halévy 

« L'idée de Progrès est un échec. Un pari perdu. Cette idée fut au centre de l'ère moderne comme celle de Salut fut le cœur de l'ère médiévale. Pendant un demi millénaire, elle fut déclinée successivement en humanisme, rationalisme, libéralisme, égalitarisme, scientisme, socialisme, démocratisme, droit-de-l'hommisme, humanitarisme : toujours le même rêve. Toujours la même impasse. Moins de misère n'implique pas plus de bonheur : la réplétion matérielle a induit une effroyable déréliction spirituelle. "L'homme ne vit pas que de pain." Ni de jeux. L'homme, aujourd'hui, ne vit plus, il ne fait que survivre ou paraître. 

Au cœur de l'idée de Progrès, il y a une erreur absolue : celle de croire que l'évolution de la Vie est un processus collectif et logique alors qu'elle est toujours marginale et erratique, sélective et imprévisible. Par l'idée de Progrès, l'homme a cru se rendre maître de la Nature et de sa nature : il n'a fait que les saccager, que les appauvrir, que les laminer

Le Salut médiéval était une fuite vers le haut. Le Progrès moderniste est une fuite vers l'avant. L'heure est venue de ne plus fuir et de vivre la vie dans le réel de chaque ici-et-maintenant, sans plus de rêves infantiles pompeusement appelés "idéaux". Le bonheur de chaque homme n'est qu'en lui et nulle part ailleurs. Il n'y a pas d'ailleurs

Une subversion et une conversion

Edgar Morin et Marc Halévy

L'ère qui s'ouvre sera une ère adulte : celle de l'Intériorité. Celle de l'accomplissement de soi, à l'intérieur de soi, seul avec soi, par et pour l'accomplissement de la Vie et de l'Esprit en soi. Il n'y a ni Salut ultérieur, ni Progrès extérieur. La Vie se vit de l'intérieur. La révolution noétique instaure le paradigme de l'Intériorité par la spiritualité, la connaissance et l'immatériel. Elle advient malgré les institutions traditionalistes et modernistes toutes nourries d'extériorité et d'idéalisme respectivement religieux (le vieux paradigme du Salut) et idéologiques (le moderne paradigme du Progrès). 

Elle superpose aux hiérarchies sociétales (académiques, économiques et politiques), devenues obsolètes et marginales, un vaste et dense tissu de réseaux protéiformes où s'accomplira la "vraie vie". Le monde noétique ne s'établit pas "contre" le monde moderne mais au-delà de lui : il ne s'agit pas de renverser ses structures de pouvoir, mais de les dépasser en les vidant de toute substance et de tout crédit. 

La révolution noétique appelle à la fois une subversion et une conversion : subversion de la modernité et conversion à l'intériorité. Subversion de la modernité en hâtant sa déliquescence par le refus de la consommation et du spectacle, par la désobéissance civile pacifique, par la sape de toutes ses croyances. Conversion à l'intériorité en pratiquant obstinément l'eudémonisme intime, le détachement de toute extériorité (religieuse, politique, sociale) et l'accomplissement de soi ». 

L’Age de la Connaissance 

Si la démarche synthétique de Marc Halévy est enracinée dans les sciences de la complexité, la philosophie intégrale a pour origine l'étude des traditions contemplatives et des modèles développementaux aussi bien dans les domaines psychiques et spirituels que cognitifs et culturels. La science de la matière d'un côté et la connaissance de l'esprit de l'autre sont donc les sources respectives de ces approches globales qui - à partir de leur méthodologie spécifique - aboutissent toutes les deux à une perspective évolutionnaire, une pensée holiste et une spiritualité panenthéiste (non-duelle). Si une étude comparative reste à faire entre ces perspectives noétiques et intégrales pour dresser le bilan de leurs similitudes et de leurs contradictions, leur convergence doit être explorée et approfondie pour enrichir et préciser les contours du paradigme émergent.

Marc Halévy propose une vision approfondie de cette révolution noétique dans un ouvrage intitulé : L'Age de la Connaissance. Principe et Réflexions sur la révolution noétique au 21ème siècle : « Le XXème siècle marque la fin d'un cycle, celui de la "modernité" qu'avait accouché, non sans douleurs, le Moyen-Âge finissant. La pensée classique qui avait culminé dans le scientisme et le rationalisme du XIXème siècle, reposait sur une vision du monde cartésienne : tout ce qui est et vit, au-delà des apparences chaotiques et compliquées, peut toujours se ramener à des interactions entre briques simples et immuables, selon des lois universelles et immuables

Les sciences – et les pratiques politiques, sociales et managériales - du XXème siècle ont largement démontré qu'il n'y a rien d'immuable parce que tout évolue, qu'il n'y a rien de simple parce que tout est complexe (c'est-à-dire, précisément, non réductible à des "simples") et qu'il n'y a rien d'universel parce que tout est unique. Cette découverte récente de l'évolutionnisme généralisé (dont la théorie du big-bang) et de la complexité généralisée (dont la mécanique quantique et les sciences de la vie) a bouleversé tous les référentiels. 

La Noosphère 

De plus, le développement rapide des technologies de l'information et des télécommunications (TIC) a permis à la pensée et aux idées de se libérer des contraintes matérielles lourdes d'antan et, ce faisant, a suscité l'émergence de ce qu'après Pierre Teilhard de Chardin on peut appeler la noosphère : ce monde des idées autonomes qui, tel un arbre, s'enracine dans la sociosphère humaine, commence à s'épanouir pour remettre le monde en marche et bâtir une humanité surpassée.

La noosphère, à l'instar de la biosphère qui la porte, est un vaste organisme vivant qui se construit et évolue, qui connaît des règles de sélection et des modes d'association. Ceux-ci restent encore largement à explorer … Les idées germent, se propagent et prolifèrent, s'associent, se combattent et s'amalgament tout comme les organismes vivants. Elles diffèrent d'eux en ceci : elles sont immatérielles. 


Ce passage de la sociosphère à la noosphère sur les passerelles de l'évolutionnisme et de la complexité, c'est précisément la Révolution Noétique. Elle inaugure l'âge noétique qui devient sous nos yeux, notamment avec les créatifs culturels, la référence de base du monde de demain. Elle induit cette "société de la connaissance et de l'information" dont on parle de plus en plus dans les médias comme dans le traité européen de Lisbonne. 

La révolution noétique et l'émergence de la noosphère fournissent une vocation nouvelle, un sens nouveau, un projet colossal à notre humanité aujourd'hui encore repliée sur elle-même, aujourd'hui encore prisonnière de son hédonisme matérialiste, stérile et saccageur de vie. Cette révolution noétique impacte toutes les dimensions de la vie et de la culture humaines. 

De nouvelles pistes

La sociosphère était centrée sur le débat entre politique et économique. Ce débat est dépassé : l'économique et le politique deviennent singulièrement périphériques et se cantonnent à devenir l'intendance de l'humanité créatrice de sens. La carte d'identité, symbole de l'appartenance forcée à l'Etat-nation, devient une simple carte de crédit ou de membre d'un service d'un club public local. Le travail, naguère devoir moral ou civique, ou mal nécessaire du gagne-pain, devient processus d'accomplissement personnel. 

Les vraies appartenances, les vraies activités sont ailleurs. Les valeurs masculines et viriles d'hier, celle du héros triomphant, du guerrier combattant, du compétiteur courant contre la montre pour des chimères, s'effondrent. Les valeurs féminines émergent : coopération et convergence, durée et durabilité, amour et respect, gratuité et générosité, inclusion et spiritualité. 

La pensée noétique se propose de dépasser la pensée cartésienne classique, de réhabiliter les autres voies de connaissance que la seule raison raisonnante. Loin de tous les absolus et de tous les idéaux au sens platoniciens, elle expérimente d'autres pistes au mieux-vivre en meilleure harmonie avec le monde, la nature et les autres. D'autres langages émergent peu à peu - et bien d'autres restent à inventer … - pour soutenir cette pensée large, globale, englobante et holistique : les langages symboliques et métaphoriques forgent déjà d'autres méthodologies de recherche et de création

Une métaphysique du devenir 


La pensée complexe dépasse tous les bastions de la pensée réductionniste et simpliste. Mais que l'on ne se leurre pas : la révolution noétique, le passage de la sociosphère à la noosphère, le passage de la société industrielle capitaliste à la société de la connaissance et de l'information, ne se feront pas sans douleurs, sans résistances, sans obstacles. Des chantiers énormes doivent être ouverts d'urgence : recherche, éducation, santé, politique, économie, éthique, écologie, consommation, infrastructures. La sociosphère humaine si fermée, si prédatrice doit d'urgence s'ouvrir "en grand" : vers la biosphère qui la nourrit et qu'elle épuise, vers la noosphère qui la justifie et qu'elle néglige. 

La révolution noétique est donc à la fois une révolution naturaliste et écologique et une révolution cognitive et créatrice. En arrière-plan de la révolution noétique, se placent deux racines qui la nourrissent. La première est scientifique : c'est le domaine de la systémique qui étudie la complexité sous tous ses aspects et où l'on retrouve des noms comme Prigogine, Sheldrake, Laszlo, Capra, Bohm, Thom, Mandelbrot, Trinh Xuan Thuan, etc … 

La seconde est métaphysique : c'est le domaine du monisme holistique qui pense l'unité foncière de ce qui existe au sein d'une métaphysique du Devenir contre les classiques métaphysiques de l'Être, et où brillent les nom d'Héraclite d'Ephèse, de Maître Eckart, de Pascal, de Nietzsche, de Bergson, de Teilhard de Chardin, ainsi que les spiritualités taoïstes, hindouiste, kabbalistique, soufie et zen. 

La révolution noétique est en marche. Il ne reste que le choix entre la subir ou la promouvoir … ! » 

Ressources

Noétique. Expertise et prospective dans le monde réel. Dans ce site-source qui peut alimenter la réflexion et l’action, Marc Halévy propose une somme rare et qualitative d’informations, de réflexions et de synthèse concernant la Noétique, les Sciences de la complexité, la Philosophie, la Spiritualité, la Prospective ou l’Anthropologie. A lire  avec appétit et sans modération.

Chaque mois, Marc Halévy propose la lecture de son Journal philosophique et spirituel intitulé De l'Etre au Devenir. Pour partager un chemin d'idées, de réflexions, de pensées, les dix tomes du journal de Marc Halévy – De l’Etre au Devenir – peuvent être téléchargés gratuitement ici

Parmi les très nombreux articles disponibles sur le site de Marc Halévy, nous avons lu et apprécié plus particulièrement : Manifeste pour l’ère nouvelle. Les mutants noétiques. L'après-modernité. Manifeste pour une grande mutation mondiale. L'idéologie marchande. Urgence mondiale: la fin d'un monde est imminente ! Pour une humanité adulte. Quatre vertus vers la simplicité. Histoire de Complexité. Nietzsche : l'homme, l'œuvre et les idées. Une histoire de la philosophie.

Livres de Marc Halévy

L'Age de la connaissance. Principes et réflexions sur la révolution noétique au 21 ème siècle.

Prospective 2015/2025 : l'après-modernité.      Simplicité et Minimalisme.

Ni hasard, ni nécessité. Physique et métaphysique de l'intention. Préface d'Edgar Morin

Le Principe Frugalité. Une autre croissance pour vivre autrement.

Le Journal Intégral. Dans Les Trois Yeux de la Connaissance (2) Une écologie de l’Esprit, nous proposions une réflexion sur la noodiversité qui est à la noosphère ce que la biodiversité est à la biosphère.

1 commentaire:

  1. Bonjour Olivier,
    Comme toujours un grand plasir de lire tes articles... et comme souvent un petit echo poetique ecrit dans un timing proche... :)
    bien amicalement,
    marko


    Et Pourtant

    Il y a des siècles que j’écris
    Sur les parchemins de l’univers.
    Je ne sais combien, comment,
    Par quels travers,
    Depuis la nuit des temps.
    J’écris à travers toi, Soi, Nous,
    Au lieu des rendez-vous
    De l’âme avec sa source ;
    Transparence, tendre enfance
    De la nouvelle vie
    Promise depuis les infinis.
    A l’écoute de l’univers,
    Du soleil mère de tous.

    Il y a des millénaires que j’écris
    Et pourtant, je demeure incomprise.
    Les écrivains sont parfois les pires
    Pour par l’ego détruire
    Les diamants de mes saphirs.
    On en vient à me maudire,
    A se maudire,
    La même chose qui mène au pire.
    Cache toi Témoin,
    Cache toi dans tes refrains
    Que la plupart ennuient.

    J’écris depuis toujours
    A travers les âmes en paix.
    J’écris ce que l’ego se plaît à raturer,
    Je rature ce qu’il ajoute impunément,
    S’il n’est à l’écoute des éléments.
    Amours et colères se mêlent
    En nos vies électriques…
    Il y a des siècles, des millénaires
    Et pourtant,
    Ce n’est qu’à l’instant
    Que je renouvelle chaque discours.
    Je réécris chaque chose
    A chaque instant
    A travers chaque vivant.

    Depuis toujours j’écris sans papier,
    L’encre tâche parfois d’un manque d’humilité.
    C’est sans plume que l’on doit s’envoler.

    ML (2014)

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