La façon dont nous traitons ceux qui sont, comme nous, des êtres sensibles porte dans le monde un message d'obscurité et de mort ou un message de lumière et de vie. Matthieu Ricard
Dans notre dernier billet, nous évoquions la twitterature d’Edgar Morin qui partage tout au long de l’année, sous formes de tweets, ses réflexions inspirées par une pensée de la complexité. Nous y faisions le lien avec les billets précédents qui traitaient de la Spirale Dynamique, en montrant comment le passage à la Seconde phase de la Spirale Dynamique correspond à l’émergence d’une pensée complexe - fondée sur la relation, le mouvement et la globalité - dont Edgar Morin est un représentant emblématique. A cette pensée complexe pour laquelle "tout est lié" correspond l'émergence d'une sensibilité empathique qui participe intimement et intuitivement à l’interdépendance et l’unité du vivant à travers tous les règnes.
Fondé sur l'antispécisme qui rejette toute forme de discrimination fondée sur l'espèce, le mouvement de libération animale participe de cette sensibilité émergente dont Edgar Morin se fait le porte-parole en écrivant le 24 Septembre deux tweets qui ont fait réagir les réseaux sociaux en suscitant un débat virulent : « L'humanité est nazie pour le monde animal. » « Animaux pour abattoirs, animaux pour laboratoires subissent des Auschwitz permanents. » La première de ces phrases est une citation d'Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain yiddish, lauréat du prix Nobel de littérature en 1978. En la reprenant à son compte, Edgar Morin dénonce la souffrance infligée à ces êtres vivants et sensibles que sont les animaux : chaque heure dans le monde 7 millions d'animaux terrestres et 115 millions d'animaux marins sont tués pour notre usage !... Ceux qui s'interrogent sur la pertinence d'une telle citation peuvent se reporter au livre de Robert Patterson "Un éternel Treblinka" (voir liens dans la rubrique Ressources).
Un profond mouvement de la conscience collective - particulièrement chez les jeunes générations - n’accepte plus l’évidence de la souffrance, de l'exploitation et de la maltraitance animales comme hier on n’a plus accepté celle de l’esclavage et de la torture, du racisme, du sexisme et de l'homophobie. Ce mouvement s’est exprimé le 22 Novembre à travers un manifeste signé par 26 organisations non gouvernementales (ONG) de protection animale réunies pour la première fois au sein d’un collectif baptisé Animal Politique. Ce manifeste formule 30 propositions visant à inscrire la condition animale dans le prochain débat électoral.
Ne mangeant plus de viande depuis plus de 40 ans, le drôle d’animal qui écrit ces lignes se sent donc concerné par la parution d’un tel manifeste qui est le signe évident de cette transformation des mentalités promue par Edgar Morin dans notre billet précédent. Pour mieux saisir le sens de cette évolution, nous proposerons un article paru dans Le Monde où Audrey Garric évoque le manifeste Animal Politique, suivi d'un article de Matthieu Ricard, paru dans Le Point à l’occasion de ce manifeste, où le moine bouddhiste, docteur en génétique, pose un regard à la fois humaniste et spirituel sur la souffrance animale : « La façon dont nous traitons ceux qui sont, comme nous, des êtres sensibles porte dans le monde un message d'obscurité et de mort ou un message de lumière et de vie... Près de 20 % des étudiants américains sont végans... Un changement de société et de culture est en cours, même s'il prend du temps. »
Célébrer la vie
Dans un billet intitulé Matthieu Ricard, L’entraînement de l’esprit, nous évoquions notamment son ouvrage Plaidoyer pour les animaux, où l’auteur nous invite à étendre notre bienveillance à l’ensemble des êtres sensibles, dans l’intérêt des animaux mais aussi des hommes. Une telle vision jette un regard lucide et cru sur la période de Noël qui se réduit trop souvent aujourd’hui à une fête commerciale et gastronomique fondée sur le massacre de sept milliards d'animaux !
C'est ainsi que dans le billet intitulé Noël Évolutionnaire, daté du 23 Décembre 2014, nous analysions le paradoxe selon lequel les fêtes de Noël qui célébraient les forces créatrices de la vie et de la nature, révèlent aujourd’hui toute la morbidité d’un délire marchand fondé sur la souffrance animale. Cette folie consumériste nous a fait totalement perdre le sens cosmique et symbolique des fêtes qui, depuis des temps immémoriaux et bien avant le christianisme, célèbrent le solstice d'hiver. En effet, à travers la victoire de la lumière sur les ténèbres, le solstice d’hiver était traditionnellement l’occasion de célébrer la puissance créatrice de la vie/esprit sur les forces inertielles et destructrices de l'entropie. En suivant les diverses étapes qui furent celles des fêtes païennes, des célébrations chrétiennes et des rituels marchands, nous sommes progressivement passés du cosmique au cosmétique et de l'astronomie à une gastronomie qui, trop souvent, détruit la vie au lieu de la célébrer. Nous sommes passés de la célébration de la foi à celle du foie gras !
En réaction à une telle dérive et pour sensibiliser les parisiens à la cause animale, Matthieu Ricard a collaboré avec la pâtisserie Hugo et Victor pour créer une bûche entièrement vegan : " Ce qui m'a tenté, c'est l'idée de la fête, de la célébration. Le fait que tout le monde, sans exception, puisse se réjouir et parfaitement se nourrir sans que cela soit au prix de la souffrance et de la mort des animaux, me paraissait une belle façon de célébrer Noël." Une partie des bénéfices tirés de cette opération sera reversée à Karuna-Shechen, l'association de Matthieu Ricard qui offre des prestations de santé et des service éducatifs et sociaux aux populations défavorisées en Inde, au Népal et au Tibet.
Les deux textes que nous vous proposons ci-dessous sont donc l’occasion de réfléchir à la façon dont nous pouvons célébrer la vie durant la période des fêtes en évitant de participer à l’exploitation et à la souffrance animales. C’est aussi l’occasion aussi de réfléchir sur la façon dont cette évolution des sensibilités, fondée sur un profond respect du vivant, correspond et participe à l’émergence d’une nouvelle vision du monde. Une réflexion que nous aurons l’occasion de développer dans un prochain billet.
Les deux textes que nous vous proposons ci-dessous sont donc l’occasion de réfléchir à la façon dont nous pouvons célébrer la vie durant la période des fêtes en évitant de participer à l’exploitation et à la souffrance animales. C’est aussi l’occasion aussi de réfléchir sur la façon dont cette évolution des sensibilités, fondée sur un profond respect du vivant, correspond et participe à l’émergence d’une nouvelle vision du monde. Une réflexion que nous aurons l’occasion de développer dans un prochain billet.
26 ONG lancent un manifeste pour inscrire la condition animale dans le débat politique. Audrey Garric
En France, chaque année, plusieurs milliards d’animaux sont utilisés pour leur chair, leur peau, leur pelage, leur plumage, mais aussi pour l’expérimentation scientifique, le divertissement ou pour tenir compagnie. Pourtant, malgré « l’enjeu sociétal majeur que représente leur sort et la manière dont ils sont traités », « l’engagement des politiques pour améliorer leur situation reste très insuffisant et en décalage avec les attentes de la majorité des Français ». Dressant ce double constat, 26 organisations non gouvernementales (ONG) de protection animale (CIWF, la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 millions d’amis, L214, Peta, la SPA, Sea Shepherd, etc.) se sont réunies pour la première fois au sein d’un collectif, baptisé Animal Politique.
Mardi 22 novembre, après six mois de travail, elles ont publié un manifeste du même nom, qui formule 30 propositions visant à inscrire la condition animale dans le débat politique des prochaines échéances électorales. Le document « est destiné aux candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives afin qu’ils prennent publiquement position sur son contenu », écrivent les associations. Les mesures sont classées en six catégories, selon l’usage qui est fait des bêtes – les animaux d’élevage, d’expérimentation, de divertissement et de spectacle, de compagnie, de la faune sauvage – ainsi que leur place dans la société
Mardi 22 novembre, après six mois de travail, elles ont publié un manifeste du même nom, qui formule 30 propositions visant à inscrire la condition animale dans le débat politique des prochaines échéances électorales. Le document « est destiné aux candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives afin qu’ils prennent publiquement position sur son contenu », écrivent les associations. Les mesures sont classées en six catégories, selon l’usage qui est fait des bêtes – les animaux d’élevage, d’expérimentation, de divertissement et de spectacle, de compagnie, de la faune sauvage – ainsi que leur place dans la société
En ce qui concerne l’élevage, principal mode d’exploitation des animaux – un milliard d’animaux terrestres sont abattus chaque année en France à des fins alimentaires – les associations appellent à « favoriser le plein air » et à « interdire les cages ainsi que les conditions d’élevage incompatibles avec leurs besoins » physiologiques et comportementaux. Elles demandent également la fin des « pratiques d’élevage douloureuses (castration à vif, écornage, gavage) », et donc de la production de foie gras. Les associations souhaitent, en outre, « limiter la durée des transports d’animaux vivants », entre l’élevage et l’abattage, et « mettre un terme à leur exportation hors de l’Union européenne » – chaque année, des dizaines de milliers d’entre eux parcourent des milliers de kilomètres jusqu’à la Turquie souvent sans nourriture ni eau.
Enfin, sur l’épineux sujet des abattoirs, visés par des enquêtes après les vidéos-chocs de L214 dénonçant des cas de maltraitance, les ONG demandent de « rendre systématique l’étourdissement avant toute mise à mort ». Cette pratique (par électronarcose, par tige perforante ou par gazage), obligatoire en France depuis 1964, fait l’objet d’une dérogation dans le cas de l’abattage rituel. Mais actuellement, ni le culte juif ni le culte musulman ne souhaitent revenir dessus. Elle n’est par ailleurs pas toujours respectée dans l’abattage conventionnel, les images filmées en caméra cachée montrent en effet de très nombreux cas d’animaux saignés en pleine conscience. Dans les autres domaines, les propositions sont tout aussi audacieuses : abolir les corridas et les combats de coqs, interdire la présence d’animaux sauvages et domestiques dans les cirques, reconnaître à l’animal sauvage le statut juridique d’être vivant doué de sensibilité – seul l’animal domestique en jouit actuellement –, réformer la chasse ou encore prohiber la cession d’animaux par les particuliers « sur les sites marchands et les réseaux sociaux » et les euthanasies « non justifiées médicalement ».
Côté institutionnel, les ONG souhaitent la création d’une autorité administrative indépendante pour favoriser les méthodes de remplacement des animaux dans les protocoles d’expérimentation animale, ainsi que l’institution d’un « organe autonome dédié aux animaux, indépendant du ministère de l’agriculture », à l’image du ministère du bien-être animal en Belgique.
Le 18 octobre, une vingtaine de personnalités scientifiques et juridiques – parmi lesquelles la philosophe Élisabeth de Fontenay, le psychiatre et éthologue Boris Cyrulnik, le moine bouddhiste et biologiste Matthieu Ricard – demandaient eux aussi la création d’un secrétariat d’État chargé de la condition animale.
"Remettre en question les habitudes et les normes"
"Si la prise de conscience est massive, il manque des actions politiques et juridiques concrètes pour la traduire dans les faits", note Lucille Peget, coordinatrice du projet Animal Politique. De fait, en Europe, d’autres pays ont davantage politisé la question du bien-être animal. Elle est par exemple intégrée dans les Constitutions allemande ou autrichienne et le Parti pour les animaux néerlandais, créé en 2002, est représenté au Parlement européen depuis 2014.
Reste que l’opinion publique est ambiguë sur ces questions. Chez la majorité des Français, chérir les animaux et ne pas leur vouloir de mal n’implique pas forcément de cesser de s’en nourrir, un phénomène théorisé sous le nom de « paradoxe de la viande », qui s’explique par le mécanisme psychologique de la dissonance cognitive. « L’intelligence de l’humain repose sur ses capacités à déconstruire et à remettre en question ses habitudes, ses traditions et ses normes, à évoluer, explique Lucille Peget. Mais on ne peut pas tout changer d’un coup : il serait irréaliste de demander à interdire totalement l’élevage ou l’abattage. »
« C’est le prochain pas de civilisation, après l’abolition de l’esclavage, de la torture et la reconnaissance des droits des hommes et des femmes, juge Matthieu Ricard, présent lors du lancement du manifeste. Il n’y a aucun argument moral qui ne tienne pour infliger des souffrances non nécessaires et des tortures incessantes à des êtres vivants sensibles. » Et l’auteur de Plaidoyer pour les animaux, végétarien depuis quarante-cinq ans, de poursuivre : « Le nombre de chasseurs a diminué de moitié en vingt ans dans notre pays, plus de 70 % des Français veulent abolir la corrida et les jeunes sont de plus en plus nombreux à être végétariens. Un changement de culture et de société est en cours, même s’il prend du temps. »
La souffrance d'un animal est plus importante que le goût d'un aliment.
Matthieu Ricard
Matthieu Ricard à la conférence de présentation d'Animal Politique |
Nous sommes tout, ils ne sont rien. La valeur de la vie humaine est, à juste titre, infinie. La valeur de la vie animale est-elle pour autant nulle ? Chaque heure dans le monde nous tuons 120 millions d'animaux terrestres et marins. Cela fait beaucoup : en une seule semaine, davantage d'animaux tués que toutes les victimes humaines de toutes les guerres ! Nous avons fait d'immenses progrès de civilisation. Nous n'acceptons plus ce qui a pourtant longtemps semblé normal : l'esclavage ou la torture. Nous avons adopté la Déclaration universelle des droits de l'homme. Nous continuons d'améliorer le statut des femmes et des enfants. Nous réduisons la pauvreté dans le monde.
Mais quand nous en venons aux animaux, le massacre en masse reste la règle.
Les 8 millions d'espèces qui peuplent encore notre planète sont nos concitoyens. Ils aspirent à vivre, à éviter la souffrance. Nous aimons les chiens, mais mangeons les porcs et nous nous vêtissons des vaches. Il y a là une incohérence fondamentale. La valeur des vies innocentes est non négociable. Il n'y a aucun excès de sentimentalisme à être choqué par les horreurs révélées par les vidéos tournées dans les abattoirs. Certains affirment que la production de viande est un mal nécessaire. Aujourd'hui, n'étant plus nécessaire, c'est un mal tout court. De fait, tout le monde y perd : la production industrielle de viande est la deuxième cause d'émission de gaz à effet de serre (15 %), après les habitations et avant les transports. Elle entretient la pauvreté dans le monde : 750 millions de tonnes de céréales, qui pourraient nourrir localement un milliard de personnes, sont expédiées d'Amérique latine et d'Afrique vers les pays du Nord, pour nourrir nos animaux destinés à devenir de la viande. Cerise sur le gâteau, plusieurs centaines d'études épidémiologiques montrent que la consommation régulière de viande est nocive pour la santé (source OMS 2015).
Il m'est arrivé de demander à une assemblée : « Êtes-vous en faveur de la justice et de la morale ? » Tout le monde a levé la main. J'ai demandé ensuite : « Est-il juste et moral d'infliger des souffrances non nécessaires à des êtres sensibles ? » Personne n'a levé la main. En vérité, aucun argument moral ne permet de justifier nos comportements à l'égard des animaux. Récemment, un dimanche matin un groupe de chasseurs fusil à l'épaule s'était rassemblé sur la place de l'église d'un petit village du sud de la France. Un enfant, fils d'amis, s'arrêta devant eux et leur demanda ingénument : « Vous allez tuer ? » Il n'eut droit qu'à un silence gêné, des sourires de connivence et des regards en coin. Tuer par plaisir, c'est préférer la mort à la vie. Est-ce là ce que l'humanité peut offrir de mieux ? Vingt millions de Français se promènent dans les bois. Il ne reste plus que 1,2 million de chasseurs. Pourtant, ce sont ces derniers qui font la loi. Sont-ils, comme ils l'affirment, les meilleurs protecteurs de l'équilibre biologique ? En 1974, l'interdiction de la chasse dans le canton de Genève fut approuvée par référendum par 72 % de la population. Malgré les cris d'alarme des chasseurs, tout s'est bien passé : la faune du canton a retrouvé sa richesse et sa diversité – fort appréciées par les promeneurs – et son équilibre naturel. Les sangliers et cervidés n'ont pas envahi les forêts et les champs cultivés.
Une Bonne Nouvelle
Une Bonne Nouvelle
En incluant tous les êtres sensibles dans le cercle de la bienveillance, nous n'aimons pas moins les humains, nous les aimons mieux, car notre bienveillance est plus vaste. L'association humanitaire que j'ai cofondée, Karuna-Shechen, aide chaque année 300 000 personnes en Inde, au Népal et au Tibet dans le domaine de la santé, de l'éducation et des services sociaux. Le fait de m'occuper aussi des souffrances infligées aux animaux ne diminue en rien ma détermination à soulager les souffrances humaines. Bien au contraire. Et ne pas se soucier des animaux n'améliorerait en rien le sort terrible des victimes d'Alep en Syrie ou du Darfour.
La bonne nouvelle est que le végétarisme et le véganisme sont en plein essor parmi les jeunes. J'ai récemment déjeuné à la cantine de la grande université de Princeton : les 50 premiers mètres du self-service étaient surmontés de panneaux « Végan ». Près de 20 % des étudiants américains sont végans. Cette transition vers une alimentation non-violente est possible et économiquement viable. Considérez votre envie d'un steak saignant : elle aboutit à la production industrielle de viande.
À l'inverse, une pensée de compassion pour les animaux conduit à un monde meilleur et à une économie qui emploie tout autant de personnes, occupées à produire des aliments sans souffrance animale et préférables pour la santé humaine. Nous sommes à court d'excuses. La souffrance d'un animal est plus importante que le goût d'un aliment. La façon dont nous traitons ceux qui sont, comme nous, des êtres sensibles porte dans le monde un message d'obscurité et de mort ou un message de lumière et de vie.
À l'inverse, une pensée de compassion pour les animaux conduit à un monde meilleur et à une économie qui emploie tout autant de personnes, occupées à produire des aliments sans souffrance animale et préférables pour la santé humaine. Nous sommes à court d'excuses. La souffrance d'un animal est plus importante que le goût d'un aliment. La façon dont nous traitons ceux qui sont, comme nous, des êtres sensibles porte dans le monde un message d'obscurité et de mort ou un message de lumière et de vie.
Ressources
Animal Politique Le Manifeste. Trente propositions pour mettre la condition animale au cœur des enjeux politiques.
26 ONG lancent un manifeste pour inscrire la condition animale dans le débat politique Audrey Garric. Le Monde. 22.11.2016
La souffrance d'un animal est plus importante que le goût d'un aliment Matthieu Ricard. Le Point
Animal Politique La conférence de presse de présentation Vidéo You Tube
Une bûche signée Matthieu Ricard Le Figaro - Karuna-Shechen Association de Matthieu Ricard dédiée aux projets humanitaires dans les régions himalayennes.
Animal Politique La conférence de presse de présentation Vidéo You Tube
Une bûche signée Matthieu Ricard Le Figaro - Karuna-Shechen Association de Matthieu Ricard dédiée aux projets humanitaires dans les régions himalayennes.
A propos du tweet d'Edgar Morin : "L'Humanité est nazie pour le monde animal" lire : Un éternel Treblinka Résumé sur le Site Végétik. et Eternal Treblinka Anne Renon. Cahiers antispécistes
Éternel Treblinka de Charles Patterson, présentation de l'éditeur sur Amazon
Charles Patterson : l'abattage, un laboratoire de la barbarie Recension du livre de Charles Patterson : Un éternel Treblinka par Élisabeth de Fontenay dans Le Monde.
Éternel Treblinka de Charles Patterson, présentation de l'éditeur sur Amazon
Charles Patterson : l'abattage, un laboratoire de la barbarie Recension du livre de Charles Patterson : Un éternel Treblinka par Élisabeth de Fontenay dans Le Monde.
Les Cahiers antispécistes Une revue fondée en 1991 pour remettre en cause le spécisme et pour explorer les implications scientifiques, culturelles et politiques d'un tel projet.
La libération animale : et après ? Conférence en vidéo avec Peter Singer, Matthieu Ricard et Aymerik Caron. Organisée par L214 et les Cahiers Antispécistes
Plaidoyer pour les animaux Matthieu Ricard
La littérature et la condition animale. Répliques, une émission d'Alain Fikielkraut. France Culture
Dans Le Journal Intégral : La Twittérature d'Edgar Morin - Spirale Dynamique (4) Vers la Seconde Phase - Noël évolutionnaire - Matthieu Ricard, l’Entraînement de l’esprit.
J'invite à lire le livre de Cleve Backster : 'L'intelligence émotionnelle des plantes'. Cleve Backster a travaillé pour la CIA et a été un spécialiste du polygraphe (le détecteur de mensonges). Un jour il a eu l'idée d'utiliser son détecteur sur les plantes et à sa grande surprise il a découvert que les plantes sont très sensibles aux émotions humaines. Dans sa première expérience, il a branché la plante de son bureau sur son polygraphe. Rien qu'en ayant la pensée de brûler une feuille de la plante, celle-ci à réagi très fortement. Tout cela pour dire que ce n'est pas seulement les animaux qui sont sensibles. Ce n'est pas parce qu'on entend pas les plantes crier qu'elles ne ressentent rien. Alors bien sûr il faut traiter avec respect les animaux, mais au final, il faut quand même bien manger quelque chose.
RépondreSupprimerPhilippe.
Cher Philippe,
RépondreSupprimerLa rhétorique que vous utilisez pour justifier le carnisme est bien connue des végétariens sous l’appellation du « Cri de la Carotte » auquel le site Vegan.france consacre une page avec de nombreux liens très intéressants sur le même sujet :
« Justifier la souffrance avérée, celle des animaux, par une souffrance supposée, celle des végétaux, est un procédé qui vise à rendre invisibles les victimes de l'exploitation, déculpabiliser les responsables et justifier la violence. Le cri de la carotte est une métaphore souvent amenée pour tenter de ridiculiser les défenseurs des animaux, les végétariens ou végétaliens. Le but est de vous rendre honteux de vous soucier du sort des animaux, et par la même occasion de justifier les abattoirs, leur exploitation et nier leur sentience en les comparants à des légumes. Si vous décidez un jour de devenir végétarien, végétalien ou végane, vous allez probablement faire face un jour à ce type de réaction en société. Vous trouverez sur cette page quelques outils et images utiles sur la question. »
http://www.vegan-france.fr/cri-de-la-carotte.php
En tapant « Le Cri de la Carotte » sur Google, on trouve de nombreuses pages sur le sujet, notamment : http://lesquestionscomposent.fr/pour-en-finir-avec-le-cri-de-la-carotte/
Je développerais prochainement mes réflexions sur l’évolution culturelle et le saut qualitatif que constitue l’essor du régime végétarien dans deux billets intitulé Une Vision Intégrale du Végétarisme.
Olivier,
RépondreSupprimerLes liens que vous donnez ne répondent pas vraiment à la thèse de Backster. En effet, l’argument principal des articles pour répondre au cri de la carotte est de dire que les plantes n'ont pas de systèmes nerveux et donc pas de douleur ressentie. Or les expériences de Backster remettent en cause cette vision en montrant qu'elles réagissent fortement aux émotions humaines, notamment quand leur survie est en jeux.
Ce n'est pas étonnant que les jeunes soient sensibles au véganisme quand voit le déluge de documentaires et d'articles apocalyptiques dont les médias nous inondent chaque jour. En gros leur message c'est : 'Si vous mangez de la viande, vous êtes un salopard qui participe à la destruction de la planète.' La manipulation par la peur a toujours bien marché. Avant c'était la peur de dieu, et maintenant c'est la planète...
Il faut également constater que manger de la viande c'est naturel, puisque dans la nature il y a bien des animaux carnivores. Est-ce qu'il faut également éliminer les animaux carnivores ? Après comme je l'ai déjà dit cela ne signifie pas qu'il ne faut pas bien traiter les animaux.
Si on prend comme exemple un pays comme l'Inde qui a beaucoup de végétariens, il faut savoir que cela ne l'empêche pas d'avoir un des plus grand cheptel au monde. Pourquoi ? Parce que même si les indiens mangent peu de viandes, ils sont les plus grands consommateurs de lait. Certainement cela leur permet de compenser le manque de protéine animal. Alors évidemment les végétaliens vous diront qu'il n'est pas nécessaire de manger des protéines animales, mais je leur souhaite bonne chance pour avoir un régime équilibré sans aucune protéine animale..
Philippe
Cher Philippe,
RépondreSupprimerQuelques éléments de réponse complémentaires dans le billet que je viens de publier (02/02/17), intitulé : "Une vision intégrale du végétarisme".
Vous écrivez à la fin de votre premier message : "Alors bien-sûr il faut traiter avec respect les animaux mais il faut bien manger quelque chose". Cette phrase me paraît paradoxale : considérer les animaux comme "quelque chose" ce n'est pas traiter avec respect ces êtres vivants doués de sensibilité.
Halalala, toujours cette histoire de "pourquoi continuer à manger puisque de toute façon cela crée de la souffrance quelque part".
RépondreSupprimerPourquoi ? Parce que c'est la loi de la Nature.
Pourquoi préférer manger des légumes (et pas des "plantes") et des fruits plutôt que des animaux ?
Pour plusieurs raisons :
Nous ne sommes avant tout pas des animaux faits pour digérer en permanence de la viande en grandes quantités, car nous avons un intestin long (les Américains, d'après un article lu dans le Ouest-France il y a 25 ans, meurent avec 5 kg de viandes non digérées accumulées durant toute leur vie dans les méandres de ces trop longs intestins). Un animal carnivore possède un intestin court, ce qui lui permet d'éjecter très rapidement des déchets qui sans cela risqueraient, comme chez l'humain, de fermenter et de pourrir à l'intérieur de son organisme, ce qui n'a rien avoir avec un processus de digestion et d'intégration.
Deuxième raison :
L'accumulation dans le sang de graisses animales non intégrables par le système humain. Nous savons fort bien que ces graisses engendrent de véritables problèmes au niveau cardio-vasculaire. Les artères se bouchent, le cœur se durcit (dans tous les sens du terme d'ailleurs), embonpoints, infarctus, etc. Nous connaissons parfaitement aujourd'hui l'origine de ces maux... Ainsi que leur solution.
Troisième raison :
Les conditions d'élevage des animaux destinés à la boucherie, ainsi que celle des animaux "producteurs" de lait. Ignobles, tout simplement. Aucun animal carnivore autre que l'humain ne justifie la torture immonde pour se nourrir. Un animal carnivore tue et mange, point. La question que posent les Végans c'est "sommes-nous vraiment obligés d'en arriver là ?!"
Comprenez-vous cher Philippe, vous qui vous prétendez "intégral", ce que vous mangez réellement lorsque vous ingurgitez une bête saucisse de Strasbourg juste avant une conférence sur le Capitalisme, heu, Conscient (mais y a-t-il un capitalisme conscient ? c'est une autre question que nous pourrions débattre):
- Hormones chimiques de croissance accélérée
- Antibactériens à grosses doses
- Fongicides
- Détresse
- Peur
- Souffrances morales et physiques (dans la chair et dans le sang)
- Découpage du corps mort
- Triturage
- Diverses étapes de "préparations" pour rendre la "viande" appétissante (colorants, exhausteurs de goût divers et variés, conservateurs, etc. Je vous conseille à vous intéresser aux petites étiquettes écrites tout petit et collées sur emballage, c'est très instructif).
Où sont vos protéines là-dedans ?
Où "le manger naturel" ?
Les végétariens ne sont pas contre les carnivoriens, ils sont contre l'exploitation animale comme ils sont contre l'exploitation humaine. Ce qu'ils veulent c'est que l'on cesse de faire souffrir quand la souffrance est inutile et ne sert qu'à remplir les poches des grands complexes financiers (et là on peut dire que les éleveurs sont quasiment autant victimes que les animaux d'élevage).
Quant au cri du légume sensible, sachez que nous y sommes sensibles aussi. C'est ainsi que nous prenons garde généralement à manger des fruits, des légumes bio.
Alors, évidemment, vous allez rigoler et me dire que tout ça c'est du baratin, peut-être oui, peut-être non, à vous de réfléchir.
Sylhouahe5
esprit-de-femmes.com